Des lendemains qui déchantent

un léger décalage...

Billet

Les principaux médias l'affirment :

La gauche l'emporte en France et la droite en Grèce !

vomi.jpg

Comme c'est simple ! Tout le monde respire. Surtout l'oligarchie et la troïka (UE-BCE-FMI).

Et maintenant. Le changement ?

Il sera homéopathique en France.

S'appuyant sur sa majorité parlementaire absolue - sans devoir négocier avec le Front de gauche - le gouvernement Ayrault pourra respecter la règle d'or et les dogmes néolibéraux.

Dans un environnement européen délétère, le président Hollande jouera les chevaliers blancs, à la fois en quémandant auprès de ses partenaires quelques mesures symboliques de croissance pour paraitre progressiste, et en vantant son action auprès du peuple français qu'il qualifiera de protectrice par comparaison à la Grèce, l'Espagne, le Portugal, l'Italie ou l'Irlande.

En fin de compte, il sera dit que le hollandisme est le nom du sarkozisme normal, débarrassé de ses scories les plus droitières mais enrobé d'une bonne couche de vaseline sociétale pour faire "gauche" et parce que le sociétal ne coûte rien au budget de la Nation, le tout avec un zest de social pour parfaire l'enfumage....

Le changement n'aura pas lieu en Grèce.

Syriza progresse mais insuffisamment pour remporter les élections. Sa progression est spectaculaire avec 28 % des suffrages alors qu'il obtenait 17 % fin mai et à peine plus de 4 % en 2009.

vomii.jpg

Le front de gauche grec a affronté une armée médiatique et politique internationale. Des dirigeants européens se sont crus autorisés, à l'instar des Merkel, Hollande, ou Moscovici, à intervenir dans le débat politique grec en participant à la propagande anti-Syriza. Le Financial Times a même publié une version de son torchon en langue grecque pour aider la droite.

La présidentielle en France et les législatives grecques ont révélé combien nos démocraties sont encadrées, voire verrouillées. Certes, en théorie, une voix vaut une voix, et n'importe quelle organisation politique peut se présenter aux élections, et prétendre gagner pour gouverner.

Sauf qu'en l'espèce, les institutions, le mode électoral et les médias sont autant de verrous qui interdisent la voie au changement et à l'alternative politique, si bien que seule est autorisée l'alternance entre des partis qui ne remettent en question ni l'économie de marché, ni l'idéologie néolibérale . Mauvaises nouvelles, d'autant qu'il faudra rectifier certaines erreurs internes (personnalisation, focalisation anti FN..).

A l'aune des éléments précités et malgré une ligne politique exempt de compromission et une force militante exemplaires, l'échec du Front de gauche et de Syriza entre dans la logique des choses. Le chemin de la révolution citoyenne par les urnes risque d'être long tant le système est cadenassé, à moins que des événements extérieurs et imprévus, comme l'irruption d'un fort mouvement social, le fragilisent...

Commentaires

1. Le lundi 18 juin 2012, 18:50 par tgb

ben oui quoi, le changement c'est pas maintenant, mais bon nous on moins on sera pas déçu - on le savait déjà !

2. Le lundi 18 juin 2012, 18:53 par jacques G.

tres bonne analyse l'ami,oué un grand mouvement social,je vois que ça, mais un vrai..parce que plein le cul d'attrapper des crampes à lever le poing en l'air...a chanter des chansons à la con..c'est la lutte finale...finale mon cul, ça fait trente ans que ça dure...a ma derniere manif,on a voulu absolument me coller un drapeau,mais j'en ai rien a foutre des drapeaux,c bien pour ça que je suis là..Je crois sincérement que vu la violence avec laquelle on nous pietine,il faut passer à des actions plus marquantes...frapper les esprits,c peut etre ça la révolution citoyenne.

3. Le lundi 18 juin 2012, 19:05 par Jérémy

D'accord avec ton analyse, despasperdus.
Par contre, ce qui me désole concernant la situation en Grèce, c'est le refus systématique de DimAr et (surtout) du KKE de s'allier à Syriza, quitte à laisser gagner la droite. Pas convaincu que de telles attitudes soient bénéfiques pour les Grecs en général.

4. Le lundi 18 juin 2012, 19:25 par Joel

Elections , piége à cons !

5. Le mardi 19 juin 2012, 04:28 par babelouest

Aussi bien en Grèce qu'en France et ailleurs, seule l'union de toutes les forces de gauche pourra dénouer la situation.

Quand je dis de gauche, je parle bien sûr de tout sauf la "social-démocratie", cette plaie néolibérale.

6. Le mardi 19 juin 2012, 08:53 par d3gl1ng0

@Jérémy
Ça, c'est le problème récurrent qui a de tous temps miné les partis d'extrême-gauche :
L'incapacité de s'unir aux autres mouvances, quelque soit l'enjeu, par la conviction de détenir seul la "Pure Vérité".
Et c'est précisément grâce à cela que ceux d'en face, discipliné qu'ils sont par nature, jouent toujours sur du velours contre nous...

7. Le mardi 19 juin 2012, 09:32 par des pas perdus

Jacques G. c'est toute la difficulté de la tâche. Il faudra commencer par être tous unis.

Jérémy : DimAr a commis l'erreur de s'allier avec le PASOK, ils ont le cul entre deux chaises, quant au KKE c'est un peu LO, la révolution prolétarienne ou rien...

8. Le mardi 19 juin 2012, 17:14 par des pas perdus

tgb : c'est sûr... mais j'aimerais me tromper !

9. Le mardi 19 juin 2012, 20:55 par Jacktheripper

Drôle de contradiction quand la France passe sous l'autorité de la gauche et la Grèce de la droite alors que leur situation est à toute les deux déplorable.

10. Le mardi 19 juin 2012, 20:56 par Jacktheripper

J'ajoute que je tiens un site politique avec des articles intéressants et illustrés : ==> http://pointdevuepolitique.blogspot...

11. Le mercredi 20 juin 2012, 08:13 par des pas perdus

Je n'en doute pas, merci pour le lien.