De la croissance nulle à la récession

un léger décalage...

Billet

Ce matin, les locataires du fort de Brégançon ont poussé un ouf de soulagement en apprenant que la France n'est pas en récession.

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Décidément, le camarade batave a une chance de... président fraichement élu après avoir reçu l'avis du Conseil constitutionnel qui ne l'oblige pas à consulter par référendum le peuple français pour adopter le TSCG.

Grâce au soutien des partis libéraux, de droite et de gauche, il devrait se dégager une large majorité parlementaire pour restreindre fortement les choix budgétaires et donc politiques de la nation avec l'interdiction de tout déficit budgétaire structurel supérieur à 0,5 % du PIB, la réduction annuelle de 20% de la dette publique et l'acceptation du mécanisme de correction - sanction automatique.

D'après d'éminents membres de la socialosphère, toutes ces réjouissances (pour le détail lire TSCG, attention dangers) ne portent pas le sceau de la règle d'or... Comprenne qui pourra !

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Aujourd'hui, la croissance est nulle. Les médias dominants et les experts économiques rémunérés par le Capital répètent en boucle que c'est la crise. La crise synonyme de licenciements, de souffrance sociale, de chômage, d'injustice, de misère, et d'actes désespérés comme le décès de cet inconnu qui s'est immolé dans les locaux d'une CAF.

Demain, sauf changement majeur d'orientation politique, la récession remplacera cette croissance nulle parce qu'on ne voit pas pourquoi la France échapperait au destin des pays qui subissent, ou ont subi, des mesures semblables à celles qui sont fixées par le TSCG. Comme toutes les réformes d'inspiration néo-libérale, le TSCG aggravera une situation économique qu'il doit officiellement améliorer.

Aussi, que la droite et le patronat se réjouissent de la décision du conseil constitutionnel, les Sages, une référence hellénique Ô combien ironique ces temps-ci, relève de la logique de classe. Mais que la gauche au pouvoir les rejoigne est inquiétant...

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Commentaires

1. Le mardi 14 août 2012, 20:28 par babelouest

La règle d'or ? Kolossale subtilité ! Elle ne sera pas de droit, elle sera de fait. Pour l'abonné chez Popol en Ploie, il n'y aura aucune différence en mieux, peut-être une en pis. Pour les "classes moyennes", de subtiles augmentations de la CSG, de consensuels blocages de salaires, quelques coups de pouce aux taux de l'impôt sur le revenu, comme çà, sans y toucher, brideront de plus en plus leur capacité à aider petits commerçants et artisans à "s'en sortir". Les PME "dégraisseront" par ci, par là. Un jour Untel, demain son voisin. L'enfoncement sera globalement "insensible", pour ceux dont ce ne sera pas encore le tour de subir ces restrictions de plein fouet et directement. C'est bien le langage capitaliste, "Quand tu te retrouves au chômage, c'est ta faute, et à personne d'autre tu ne peux t'en prendre". L'exclus se tait. A jamais.

Qui réagira, avant qu'il ne soit trop tard pour tous ? Quels sont ces plus de dix millions d'électeurs, qui ont mis dans l'une le nom d'un futur "président normal" dès le premier tour ? Quelles sont ces centrales syndicales, qui acquiescent par leur silence de tombeau à la continuation de la politique d'austérité en aggravation ?

"Les peuples ont les gouvernements qu'ils méritent", cet aphorisme est si vieux qu'on n'en trouve pas l'auteur. Il ne reste aux genzemplaces qu'à constituer une opinion publique docile, qui se transformera en temps et heure en majorité docile dans les urnes. Qu'importent les oppositions ? En les manœuvrant un peu, elles se déchaîneront les une contre les autres. N'est ce pas ainsi que cela se passe ? C'est le cas actuellement. C'est presque toujours le cas.

La démocratie est plus qu'un mythe : c'est un épouvantail agité devant les badauds, pendant que les "barons" font les poches. C'était vrai au moyen Age, ce l'est toujours avec quelques variantes. Les bateleurs sont passés des planches à "lécranplat", le bon peuple applaudit, mais le lendemain il fronce les sourcils devant la liste des denrées achetées à l'hyper du coin, et la somme en bas. Il fronce les sourcils quand arrive la facture du gaz ou de l'électricité. Il bondit quand arrive celle du téléphone. Mais ces évènements n'étant pas simultanés, il oublie.

Le banquier va bien, rassurez-vous.

2. Le mercredi 15 août 2012, 09:01 par des pas perdus

Exact mais je te trouve très pessimiste...

3. Le mercredi 15 août 2012, 09:41 par sydne93

Le cadeau d'anniversaire des "sages" du conseil constitutionnel ,déclarer conforme àla constitution un texte totalement anti constitutionnel. Les libéraux se tiennent par les coudes . Nous, nous devons maintenant comprendre que nous ne pouvons compter que sur nous mêmes . Résistance mais ce sera long, compliqué !

4. Le mercredi 15 août 2012, 13:19 par Annie

le majeur problème est que le citoyen moyen ne comprend rien à tout ça : ils n'ont que les médias "normaux". Et encore en vacances ils ont autre chose à faire, quant à ceux qui restent à la maison il est mieux de se passer des films.
quand referons-nous la si belle et réussie campagne de 2005… il faudrait leur rafraichir la mémoire.
Le seul moyen, mais les gouvernants le savent, serait un référendum… hi hi hi !

5. Le mercredi 15 août 2012, 16:55 par des pas perdus

Sydne93 : comme dit l'autre, la route est droite mais...

Annie : exact, ils n'ont pas envie de revivre la même mésaventure

6. Le jeudi 16 août 2012, 08:43 par Lutopick

Inquiètant... mais attendu.
:o(

7. Le jeudi 16 août 2012, 17:56 par des pas perdus

en effet... "on" la savait dira-t-on plus tard !