Pour 2 euros bruts l'heure...

un léger décalage...

Billet

A Valognes en Normandie, un patron a décidé unilatéralement d'ouvrir les portes de son supermarché le dimanche matin...

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D'après la direction, le travail dominical repose officiellement sur le volontariat; d'ailleurs, des saisonniers et autres précaires assurent l'essentiel. Sauf qu'en ces temps de chômage de masse avec la crainte de perdre son emploi et de recul du pouvoir d'achat en raison de la stagnation des bas salaires et de la hausse continue des biens indispensables comme les hydrocarbures, la notion de volontariat est plus que biaisée.

Malgré tout, les salariés soutenus par la CFDT locale se mobilisent depuis deux mois contre cette ouverture dominicale, d'autant que la compensation n'est vraiment pas à la hauteur du sacrifice :

2 euros brut supplémentaires par heure, une compensation qui ne justifie toujours pas, aux yeux de ces salariés, de sacrifier une partie de leur vie de famille.

Le journaliste rapporte que ce cas n'est pas isolé, si bien que le problème se situe au moins au niveau du représentant de l'Etat...

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Autre cas d'espèce, à Pinsaguel en Haute Garonne où le maire s'inquiète que l'ouverture d'un supermarché ne fasse tâche d'huile auprès de la concurrence, et impacte les commerces de proximité :

mon rôle est de défendre les activités de proximité sans lesquelles il ne peut y avoir de qualité de vie ni de lien social dans nos territoires.

Et d'ajouter justement :

il faut être très attentif à des événements qui apparaissent sur le moment banaux mais qui peuvent s'avérer à terme lourds de conséquences. Parce que la préservation du lien social doit faire l'objet d'une attention toute particulière, ne pas banaliser le dimanche en gardant au travail dominical un caractère très exceptionnel, et tout faire pour sauvegarder les services de proximité.

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L'élu compte évoquer cette question à son député, bien connu de nos services, ancien président de l'UNEF-ID et proche d'un ponte du PS, Cambadélis. Il pourra demander au député Borgel si la proposition de loi du Front de gauche relative au travail dominical, adoptée par le Sénat, sera prochainement inscrite à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale...

Alors, camarade socialiste, le changement c'est pour quand ?

Commentaires

1. Le dimanche 2 septembre 2012, 18:59 par babelouest

Autrefois on parlait de socio-traîtres. Le préfixe socio a disparu.

2. Le lundi 3 septembre 2012, 18:52 par des pas perdus

Je confirme....

3. Le lundi 3 septembre 2012, 20:24 par Lou

Valognes ! Mes jeunes années !
Je vais envoyer le lien à mon correspondant de guerre qui est resté là-bas (voir, par le module "rechercher", ma série sur Valognes, qui lui doit beaucoup).
Valognes est une "petite ville sans histoire" où "l'occupation s'est faite de façon correcte", où a longtemps sévi un certain Gatignol, éminent humaniste de gauche, tendance Alain Madelin-Gérard Longuet (voir mes articles). Comme dans le dernier redécoupage électorale on lui a piqué son fief "dolichocéphale", il boude. Au sénat. Ajoutons qu'il est, dit-il, un fin chasseur.
A Valognes, les mentalités politiques ont un peu, un peu, changé. Et puis quand je vois traîner dans la photo des grands singes qui ne sont même pas encore entrés dans l'histoire (discours de Nicolas à Dakar), j'ai l'impression que maintenant c'est le changement.
Je peux te dire que dans les années '70 des commerçants (disparus) ouvraient le dimanche : épicerie, librairie - sans compter la halle des ports de pêche voisins - la côte est à 15 km et on pêche tous les jours.
Quand les caddies ont apparu avec le premier sioupeurmarket, quelle misère ! Les clients, essentiellement de la campagne, se croyaient obligés de remplir leur chariot... mais c'est une autre histoire. En ce temps-là, les tracteurs avec remorque étaient autorisés sur le parking.