PS, je crache sur ta tombe !

C'est officiel, le PS est définitivement mort pour la gauche. ^[1] Plus rien ne le distingue de l'UMP, hormis quelques militants et sympathisants naïfs qui refusent de regarder la réalité en face. ^[2]

Hier, Hollande, presque sans faux-semblant, hormis le fait qu'il qualifie sa politique de social-démocrate alors qu'elle est social-libérale, a donc rasé la vieille maison comme l'appelait Léon Blum. Hollande est l'égal de Blair et de Schröder, de Zapatero et de Papandreou, fossoyeur de la classe ouvrière et propagateur de la misère sociale.

C'est clair, comme l'ont si bien analysé mes camarades blogcheviks et des blogs 6.0, la politique assumée par Hollande est véritablement de droite. Elle n'a rien à envier à celles imposées avant lui par Reagan, Thatcher, Blair ou Schröder. A l'instar de ces sinistres politiciens, cette politique de l'offre sera financée par la destruction des services publics et de la solidarité nationale. Le système social français vit ses dernières heures. ^{[3] [4] [5] [6]}

Il s'agit d'aider les entreprises me dit une voix de Solférino, certes mais sans discernement entre les PME/PMI, les entreprises du CAC40 et celles dont les activités ne souffrent d'aucune concurrence internationale...

En l'occurrence, la politique de Hollande n'est qu'un politique de classe au service de l'oligarchie : open bar pour le patronat et les actionnaires, et rien pour les salarié-e-s, les fonctionnaires, les précaires et les chômeurs. Pour faire passer la pilule, il est question de contreparties non définies et d'un énième comité Théodule...

La justice sociale, la redistribution des richesses, la lutte contre l'évasion fiscale, la transition énergétique sont définitivement rayées de la feuille de route du gouvernement. De réforme fiscale, hollande engagera celle du patronat, de la droite et de l'oligarchie : impôts et charges sociales reposeront essentiellement sur les ménages des classes populaires et moyennes.

Depuis hier soir, le tableau est le suivant :

• le patronat exulte, n'en croyant pas ses yeux et ses oreilles.

• les syndicats ouvriers sont sonnés par cette nouvelle trahison;

• l'UMP en reste sur le cul comme Chatel;

• la gôche du PS demeure aphone, cherchant entre deux virgules du discours présidentiel, un vestige d'annonce de progrès social lui permettant de justifier sa présence au PS;

• le Front national se frotte les mains en voyant le boulevard qui lui est offert par ce président de DRAUCHE.

Comme toutes et tous les citoyen-ne-s et militant-e-s qui se sont retrouvés dans le Front de gauche, je ne me réjouis pas.

Certes, NOUS SAVIONS QUI EST HOLLANDE ^[7], bien avant qu'il soit désigné candidat du PS. Nous savions qu'il est de ces oligarques qui ont choisi le PS comme ils auraient pu choisir le RPR ou l'UDF pour faire carrière. Cette génération "socialiste" d'opportunistes et de carriéristes, issue de la bourgeoisie, formatée dans les grandes écoles à l'idéologie de Hayek et Friedman qui n'a découvert le monde des ouvriers, des employés et des petits fonctionnaires qu'en devenant apparatchik ou candidat du PS...

Cette politique de l'offre avec ses fameuse économies qui n'en sont pas, comme l'a avoué récemment le FMI, apportera son lot de pauvreté, de misère, d'exploitation sociale et de récession économique pour RIEN puisqu'elle n'arrivera même pas à remplir les objectifs officiels du TSCG et de sa fameuse règle d'or. ^[8]

En attendant que le front de gauche se reconstruise, il ne nous reste plus qu'à expliquer, et expliquer encore, cette politique de droite imposée par une majorité qui se réclame éhontément de la gauche, et rappeler qu'il nous reste une arme, le bulletin de vote : dès les municipales, il s'agira de dégraisser l'éléphant !