Paul Jorion analyse cette guerre numérique, mais pas virtuelle, qui oppose des citoyens hackers et la coalition des multinationales et des grandes puissances, en particulier les Etats-Unis.
Il souligne combien les premiers ont voulu et veulent dénoncer un système capitaliste et des pays dits démocratiques dont les dérives attentent à la démocratie et à l'intérêt général, en divulguant des documents confidentiels, ou en attaquant frontalement des serveurs officiels pour alerter l'opinion publique.
Surtout, l'auteur démontre que cette guerre qui oppose de simples citoyens à des hypersrtuctures ne peut être comprise sans l'analyse du capitalisme néolibéral et globalisé dominé par le monde de la finance.
Un extrait, que je porte ici à votre connaissance a particulièrement retenue mon attention, puisqu'il a quelques résonances avec un récent billet Les Jours malheureux et un autre plus ancien, Les derniers jours de l'UE néolibérale ? :
« Quand l'Union soviétique s'effondre en 1989, tous les commentateurs s'accordent à dire que l'événement était inévitable à cause des fragilités de ce système : bureaucratie tentaculaire, espionnage généralisé, dirigisme de l’État, etc. Or, à partir de 2007-2008, on s'aperçoit que les sociétés occidentales démocratiques sont minées par le même type de problèmes ! »
Jorion ajoute :
« Simplement, le capitalisme d’État propre à l'URSS, parce qu'il était plus rigide, a fait apparaître plus tôt qu'ailleurs les mêmes difficultés économiques liées à la complexité. »
Et, je termine par cette citation :
« Se pose alors la question de savoir s'il n'y a pas un rapport entre la faiblesse qu'on décrivait dans l'Union soviétique et la faiblesse du système capitaliste, en particulier américain, qui apparaît dix-huit ans plus tard. A l'échelle de l'histoire, dix-huit ans ce n'est rien, et il est fort probable que ces deux événements seront vus comme quasiment simultanés... »
Commentaires
« Quand l'Union soviétique s'effondre...
Tu pourrais ajouter : pas toute seule.
On voit bien aujourd'hui que la poutine (excellent plat québécois, à l'origine, peut-être déconseillé si l'on est au régime) n'a pas remplacé avantageusement le bortsch.
D'où viennent la démocratie et le libéralisme mondialisant ? Comment le tsar a-t-il été alerté de la menace que la démocratie et le libéralisme faisaient peser sur sa santé (il était au régime) ?
The answer, my friend, is blowin' in the wind...
http://www.libellus-libellus.fr/art...
Réaction très rapide alors que ton billet arrive dans mon flux RSS : est ce que ce n'est pas symptomatique du totalitarisme ?
Lou, il n'est pas question de complot... http://blog.mondediplo.net/2012-08-...
Arthurin : je ne sais...