Le social à La Poste ? N.P.A.I. !

un léger décalage...

Billet

NPAI : N'habite pas à l'adresse indiquée ! Les plus habitué-e-s du blog savent que je porte une attention toute particulière à La Poste.

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Ce dont je me souviens bien de 10 ans de boite, ce sont ces petits matins où je me demandais à quelle sauce nous allions être mangés, mes camarades et moi, si par hasard, les technocrates de la direction - la tête pourrie par l'idéologie néolibérale et les poches pleines - n'avaient pas pondu une énième réorganisation du boulot. La réformite n'est pas une maladie mais une technique de management pour briser les résistances en imposant réformes sur réformes...

Bref, plus de dix ans après mon départ, je constate que la politique d'insécurité sociale et la répression font toujours rage. Ah, ces petits courriers recommandés avec accusé de réception plein de paternalisme et de menace ! La visite systématique du médecin au domicile à cause d'un arrêt maladie (2 arrêts en 10 ans, quels abus !), les cadres qui notaient les noms des participants aux AG, les huissiers parfois...

Le changement de président de la République et de gouvernement, soit l'alternance entre la droite et le PS, n'a pas modifié d'un iota la politique de La Poste. En 2009, les "socialistes" affirmaient être opposés au changement de statut de La Poste en appelant à la votation citoyenne : misère du cynisme ! J'espère que le PS en crèvera !

En lisant hier Les Relations Humaines à la sauce PS ? sur le site du parti de gauche, je me suis rappelé qu'un postier m'avait donné ce tract, lors de la dernière manifestation contre l'austérité :

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En l'espèce, le dialogue social à La Poste, c'est :

  • 3 mois de mise à pied;
  • 7 procédures disciplinaires dans les hauts-de-seine et à Paris (demandes de licenciement);
  • 5 convocations à la sûreté nationale.

On est loin du fameux "dialogue social" entre "partenaires sociaux"dont nous rebattent les oreilles le gouvernement Valls, la socialosphère et la droite.

Dans le réel, le dialogue social se traduit - loin de la communication officielle - par la répression avec le soutien du pouvoir "socialiste" pour faire des exemples. Il s'agit ni plus ni moins d'instaurer un climat de terreur afin de décourager toute velléité revendicative.

Le malaise social (et sanitaire) à La Poste n'est pas un vain mot. Quand tout est fait pour bâillonner le personnel, l'exploiter, le mépriser, certains postiers ne voient plus qu'une seule issue -hélas- pour mettre un terme à leurs ennuis professionnels : le suicide.

Certes, La Poste n'est plus une entreprise publique, mais les pouvoirs publics, l'Etat et la Caisse des dépôts et consignations, possèdent près de 70 % des actions.

Les grévistes - 120 jours de grève ! - demandent à la direction des engagements écrits sur l’arrêt des suppressions d’emplois, l’embauche des contrats précaires et une prime de vie chère (Blog de la grève des postiers du 92).

Je crains fort qu'ils n'obtiennent rien, hormis des emmerdes !

Quant aux actionnaires, ils toucheront un dividende de 171 millions d'euros au titre de l'année 2013, fruit de l'exploitation maximale des postiers.

Le social à La Poste ? NPAI !

Tenez, c'est une raison de plus qui me fera voter contre ce gouvernement austéritaire qui laisse faire, voire encourage dans "ses" entreprises, la répression contre le personnel et les syndicalistes . En l'occurrence, je glisserai le bulletin de vote FRONT DE GAUCHE.

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Commentaires

1. Le mercredi 21 mai 2014, 21:39 par Nicolas

Amusant ! Tu as à peu près tout faux. Au passage, tu nous expliqueras qui sont les actionnaires qui vont toucher des dividendes et le pourcentage de l'investissement que cela représente.

Je vais être technique. Les gens n'envoient plus de courrier. C'est un fait. Même pendant les vacances, ils n'envoient plus de cartes postales. Par contre, les entreprises envoient du courrier en masse. La distribution du courrier a complètement et modifiée en 10 ou 15 ans. Les syndicats ont refusé de l'admettre. C'est dramatique. Ils empêchent cette boîte de bouger. Ils nient des évidences.

Je vais citer un exemple : les cadres supérieurs attendent avec impatience les vacances scolaires, quand ils peuvent embaucher des jeunes, enfants des salariés, qui acceptent de faire le boulot pour lequel ils sont payés...

Ainsi, je connais des lascars qui ont été recrutés pour trier les chèques mais qui refusent de changer de job, au sein de l'établissement, même si le nombre de chèques a considérablement baissé et si le traitement est automatisé.

Par contre, ils ne battent pas pour les "vrais problèmes" comme les centres de tri qui sont passés en lointaine banlieue ce qui implique une dégradation du service et contre l'emploi de lascars qui ont aucune conscience professionnelle.

N.B. : au sujet de la précarité d'une partie du personnel, on est d'accord.

2. Le vendredi 23 mai 2014, 18:07 par Lou de Libellus

"Comprenne qui voudra !
Moi, mon regret, c'est
le gentil facteur
au service irréprochable,
bientôt à la retraite,
on l'a tant aimé."
C'est du Lou, merci, Mesdames et Messieurs.
(l'original est de Pompidou-Eluard, juste après que Pompidou ait suicidé Gabrielle Russier, involontairement : les présidents sont impuissants - pour lui, dans l'arrière-salle du Fiacre, on ne lui demandait pas de géniter)

3. Le samedi 24 mai 2014, 07:58 par des pas perdus

Nicolas, on a échangé essentiellement sur twitter. Sinon, pour les actionnaires, il y a un lien dans le billet. Et, si les gens n'envoient plus de courrier, ils ont aussi été découragés par une qualité de service dégradée. De plus,la distribution et l'acheminement, c'est aussi les colis. J'ai assisté de près à la transformation de cette activité. Je dirais même mieux, à sa casse.

Lou : celui qui t'apporte ton colis tous les jours ?

4. Le samedi 24 mai 2014, 11:31 par Lou de Libellus

Celui-là même.
Il emporte aussi le courrier (affranchi) déposé dans la boîte, avec un post-it sous pince à linge sur l'ouverture de la boîte : courrier pour La Poste, merci. C'est lui qui m'a donné le truc. Ce n'est plus vraiment autorisé, mais il peut mettre des lettres dans la boîte de la Poste, et comme il est à quelques années de la retraite (il ne paraît pas son ancienneté), il ne craint trop rien.
Nous parlons de temps en temps du "changement". Il est un peu (je n'ai pas donné son nom et on ne sait pas où je suis - sauf l'IP, flottante...) anarcho-syndico, mais très propre sur lui, on ne croirait pas.

5. Le dimanche 25 mai 2014, 08:02 par des pas perdus

Quand j'étais à la distribution des colis, tous les jours je distribuais un colis à des retraités... C'était quasiment la seule visite qu'ils avaient de la journée.