en République oligarchique #M6Rep

un léger décalage...

Billet

« La situation de notre pays en 2014 est infiniment plus grave qu’en 2012 et je crains qu’elle continue de se détériorer. Pour y faire face, des réformes courageuses, parfois radicales, s’imposent »

Ces paroles sont de Gilles Carrez, le président la commission des finances de l'Assemblée nationale

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Mon petit doigt me dit que Les réformes courageuses, parfois radicales qu'il réclame ne l'affecteront pas. Tout comme 30 années de néolibéralisme et de social-libéralisme n'ont pas, mais alors pas du tout, réduit le niveau de vie et le standing de M. Gilles Carrez et de ses congénères de l'oligarchie.

Les quelques uns de l'oligarchie, avec l'appui de leurs médias, réclament des réformes courageuses qui pourrissent la vie des autres, tel est l'objectif des politiques néo-libérales ou social-libéral... Parce que créer des niches fiscales et réduire les cotisations patronales, fiscaliser les complémentaires des salariés et démanteler le code du travail, revient à priver le peuple d'un dispositif légal qui le protège(ait) de la dureté du capitalisme, et à autoriser tous les excès des capitalistes contre le peuple.

Quand tu appartiens à l'oligarchie, tu redoutes plus - au hasard - une déneigeuse sur une piste d'aéroport qu'une lettre de licenciement, un plan "social", une énième réforme des retraites, le contrat de travail unique, le chômage, la misère...

Si j'ai cité G. Carrez, c'est parce qu'il est en délicatesse avec le fisc, à l'instar d'une soixantaine de parlementaires. Après Cahuzac, Balkany, Bigmalion, Andrieux, Sarkozy, ça ne commence plus à faire beaucoup, ça fait surtout système.

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En l'espèce, peu importe si ce parlementaire est de bonne foi. Admettez, toutefois, que c'est ballot pour Le spécialiste de la fiscalité ! Par contre, ce qui interroge, c'est qu'il ait fait voter un amendement sur-mesure pour permettre à des oligarques comme lui d'échapper à l'impôt sur la fortune.

Ironie de l'histoire, il s'est planté dans son optimisation fiscale.

En effet, pour payer moins d'impôts, ses amis oligarques et lui déclarent leurs biens immobiliers via une SCI. Ces dernières sont des entreprises quasiment fictives très rentables qui, évidemment, ne concernent pas les contribuables modestes ou moyens, voire moyens supérieurs. Comme dirait l'autre, il faut avoir un patrimoine... Elles ne produisent rien de socialement et d'économiquement utile pour la collectivité, elles préservent les revenus de leurs propriétaires.

Les biens immobiliers sous SCI dépendent de la fiscalité des entreprises bien plus clémente et légère que la fiscalité des ménages.

Ce dispositif est parfaitement légal, mais il n'en demeure pas moins qu'en période de fort endettement public et de régression sociale, il y a lieu de s'interroger sur son utilité pour le bien commun. Des privilèges d'un autre temps, aujourd'hui encore plus insupportables.

Par ailleurs, est-ce moral qu'un parlementaire crée sa propre SCI ?

Est-ce normal d'être à la fois son propre patron et son propre salarié grâce aux méandres du droit fiscal, en sus d'être parlementaire ?

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Et que dire d'une niche fiscale, spécialement aménagée par quelques parlementaires intéressés à titre privé ?

N'y-a-t-il pas là, un conflit d'intérêts ?

Certes... mais il y eut une majorité pour la voter et une autre majorité pour ne pas la supprimer... Quand l'ennemi du peuple, en l'occurrence la finance, siège au sein même d'une assemblée censée représenter le peuple, quelques intérêts privés prévalent sur l'intérêt général. Et, c'est ainsi qu'une majorité "socialiste" s'interdit d'abroger cette niche fiscale, préférant gratter quelques euros au peuple plutôt qu'aux oligarques...

Au-delà des majorités fluctuantes au gré des élections et des petits jeux politiciens entre le PS, l'UMP, le Centre et le FN, cette niche fiscale révèle que les intérêts de l'oligarchie sont bien défendus au Parlement, tout simplement parce que l'oligarchie y est surreprésentée.

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A coups de niches fiscales, de baisses des cotisations sociales, et de cadeaux fiscaux au patronat, les dettes publiques ne cessent de croître, de même que les inégalités sociales...

Cette même oligarchie manie le prétexte des dettes publiques pour justifier les politiques d'austérité et de régression sociale. Des dettes publiques qu'elle a elle-même créée en privant de ressources l'Etat, les organismes paritaires et les collectivités locales comme le démontre brillamment le rapport du Collectif pour un audit citoyen de la dette publique.

Quand l'ennemi du peuple, en l'occurrence la finance, siège au sein même d'une assemblée censée représenter le peuple, quelques intérêts privés prévalent sur l'intérêt général. Et, c'est ainsi qu'une majorité "socialiste" s'interdit d'abroger cette niche fiscale, préférant gratter quelques euros au peuple plutôt qu'aux oligarques...

Et, c'est pourquoi la transfusion sanguine est en danger !

Les institutions de la Cinquième République favorisent la surreprésentation des classes privilégiées au détriment des classes populaires et moyennes. Les ouvriers et les employés représentent moins de 5 % des parlementaires alors qu'ils sont majoritaires dans la population.

Probablement que s'ils étaient majoritaires au Parlement, d'autres voies seraient explorées et jamais la France n'aurait subi les politiques austéritaires dictées par le MEDEF et l'oligarchie...

D'où mon soutien au mouvement pour la 6ème République.

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Commentaires

1. Le mardi 28 octobre 2014, 18:40 par Lou de Libellus

"30 années de néolibéralisme et de social-libéralisme"
40 années ? Ça a commencé en 1974.
Et même en 1969. Je te sais gré d'épargner De Gaulle de cette bouillie du profit en fafiots.

"une déneigeuse sur une piste d'aéroport"
Et dans la cale ? Va savoir si... de la neige...

"quelques parlementaires intéressés à titre privé"
Tu ne sais pas te retenir des pléonasmes multiples.

"pour la 6ème République"
T'en fais pas, petit, le nouvel Etat français, l'ordre nouveau, arrive.
http://www.leparisien.fr/politique/...
1994 (dans l'image), 1944 (pour les anciens), pour 'Le Parisien', pour le Parisien de la rue, c'est pareil.

L'avenir est devant nous, mais si on se retourne, on l'aura dans le dos.
(c'est de Pierre Dac - il était à Radio-Londres dans les années...)

2. Le mardi 28 octobre 2014, 18:50 par des pas perdus

Désolé Lou, c'est vrai que ça a commencé à cette époque, mais ça a pris de l'ampleur ensuite.
Pour les pléonasmes, ça doit être à cause de la paille de la déneigeuse !
EZ participe au relativisme en repeignant l'Etat de Vichy en Résistant et en Juste...
Bon, je retourne à mon os à moelle.

3. Le mardi 28 octobre 2014, 20:11 par Un partageux

Une réforme courageuse serait de supprimer tout système protectionniste des pharmacies. N'importe quel étudiant titulaire du diplôme de pharmacien peut ouvrir sa boutique. Toute mutuelle, du moment qu'elle salariée un pharmacien diplômé, peut ouvrir sa pharmacie et y vendre à prix coûtant médicaments mais aussi lunettes et appareils auditifs.

Chuis pas sûr que Gilles Carrez soit fou de cette réforme courageuse qui réduirait salement le bénéfique de la pharmacie de madame Carrez...

4. Le mercredi 29 octobre 2014, 06:07 par Lou de Libellus

Monsieur Carrez n'est pas redevable de l'ISF, il est seulement marié à une pharmacie. On croirait une réplique du film 'Le Président' : - )

Des pas, tu ne seras jamais ministre de la Culture.
http://www.lepoint.fr/culture/repon...

5. Le mercredi 29 octobre 2014, 15:17 par hêtre_cyprès

Moi je sais pas encore si je dois soutenir la VI. On a eut la Une l'an un de l'humanité ! la deux empire...la trois à cheval...la quatre menant à la cinq celle que nous subissons au jeu du saute mouton
Et maintenant il nous faudrait la saucisse pour nous changer des carottes ?
Parce que va falloir m'expliquer comment on y arrive par le biais d'une chambre (boudoir cuisine salle à manger salon balcon) constituante et par A + B

6. Le mercredi 29 octobre 2014, 17:14 par des pas perdus

Justement, il n'y a pas de projet clé en mains... L'exemple le plus récent de constituante vient d'Islande. C'est le peuple qui s'est imposé et a imposé sa volonté de changer les institutions.

7. Le mercredi 29 octobre 2014, 18:45 par Lou de Libellus

Dans l'utopie, il y a ceci :
http://www.youtube.com/watch?v=_lgJ...

L'Islande a su préserver son indépendance. Est-ce possible en Europe ?

8. Le jeudi 30 octobre 2014, 14:50 par hêtre_cyprès

euh des pas : la révolution des casseroles fit tomber le gouvernement de l'époque, le nouveau ministre ( de gauche) donna un os à faire cuir dans les casseroles des révolution-herbes...
Le résultat de la cuisson se fait attendre le bébé de cette nouvelle constitution ayant été congelé.
Pas de vote du parlement de l'époque pour la ratifier...(alors qu'elle devrait l'être deux fois selon modes en vigueurs chez eux...le parlement actuel et le suivant.
Nous sommes loin d'un peuple imposant sa volonté de changer ses institutions.
Ceci dit le processus menant à une chambre constituante et l'élaboration d'une nouvelle constitution la bas est riche d'enseignements positifs et négatifs

9. Le jeudi 30 octobre 2014, 18:22 par des pas perdus

Ils ont aussi refusé que l'Etat renfloue les dettes des banques...

10. Le jeudi 30 octobre 2014, 20:31 par hêtre_cyprès

c'est un des points positifs

11. Le vendredi 31 octobre 2014, 09:58 par des pas perdus

Le FMI a reconnu que l'Islande était sortie de la crise... alors qu'à l'époque il avait été classé parmi les états terroristes.

12. Le vendredi 31 octobre 2014, 17:48 par hêtre_cyprès

reste que le A+B c'est d'une complexité...enfin eux à mon avis les 48,9% ayant votés et les grosso-modo 31,8% qu'étaient pour cette nouvelle constitution se sont fait couillonner

13. Le vendredi 31 octobre 2014, 17:55 par hêtre_cyprès

la sauce hollandaise savent la faire même en Islande

14. Le samedi 1 novembre 2014, 07:36 par des pas perdus

Oui, les politiciens ont repris la main parce que grosso modo la situation économique s'est améliorée. Pas certain que la nouvelle constitution soit définitivement enterrée.

15. Le dimanche 2 novembre 2014, 18:50 par hêtre_cyprès

la démarche : 1000 pseudo constituants pour ébaucher cette constitution (désigné-es par tirage au sort)
ensuite deux experts pour en faire un condensé via des normes
(sont 320 000 habitants et des poussières)
puis élection de la chambre constituante dont le gouvernement de l'époque ne garda que les 25 mieux placé-es (si l'on regarde la couche sociologique les 25 sont tous issu-es de classes dites euh Elites ou aisées bref
Depuis le gouvernement a sorti un projet de loi faisant que sans l'équivalent de 80% de votants rien ne passe niveau projet constitution
rien ne prouve qu'elle soit définitivement enterrée....

16. Le lundi 3 novembre 2014, 06:30 par des pas perdus

A suivre...
Il y a des enseignements à retirer.