Le Front de gauche a vécu

un léger décalage...

Billet

Le moins que l'on puisse dire, au regard de l'élection partielle dans le Doubs, c'est que le Front de gauche ne profite ni de la trahison d'un PS au pouvoir qui a définitivement abandonné la justice sociale, tant il est devenu un pilier du système capitaliste et oligarchique, ni non plus de l'effet Syriza ou Podemos.

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Le FDG n'a plus la dynamique politique et militante qu'il avait à sa création et qui lui avait permis d'émerger comme une force nouvelle, alternative au PS, jusqu'à la présidentielle de 2012. A cela, je vois au moins cinq raisons :

. La stratégie du Front contre Front.

Elle a été hélas plus profitable au FN qu'au FDG. Ce dernier était toujours dans la comparaison, passant auprès d'un corps électoral non politisé pour celui qui veut piquer le leadership de l'autre. Le FDG a peut-être même donné l'image -auprès d'un électorat socialement et politiquement en marge qui subit la relégation sociale depuis au moins la parution de La Misère du monde de Bourdieu - de ne faire que de la politique politicienne à cent lieues des difficultés quotidiennes et des craintes des classes populaires et moyennes. En se focalisant sur le FN, le FDG a brouillé son discours, lequel devait s'en tenir strictement à une critique du capitalisme et de ses dérives, dont l'un des avatars est le FN. Ce faisant, il s'est éloigné d'un électorat qu'il avait commencé à séduire à la présidentielle. Il a même facilité la tâche des éditocrates - dont l'inculture politique et le relativisme historique sont criants - qui parlent indifféremment du FN et du FDG en employant le terme de populistes ou d'extrêmes. Plutôt que de s'adresser aux masses en souffrance sociale, le FDG a donné l'impression d'être obnubilé par le FN...

.Le discours et les pratiques.

Les organisations du Front de gauche, hormis Ensemble dont je ne connais pas le fonctionnement, ont un mode de fonctionnement traditionnel très hiérarchisé et vertical. Si les grandes orientations résultent de décisions collectives, le quotidien se gère par un bureau politique très puissant qui se situe en haut de la pyramide. Finalement, ces forces ont grosso modo le même mode fonctionnement que la Cinquième République qu'ils combattent au nom de la démocratie... Et, que dire alors des synthèses écrites au sommet, après moult négociations entre ses composantes ? Le décalage est frappant. C'est un repoussoir.

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.Les leaders.

Loin de moi de rejeter la responsabilité du surplace du FDG sur tel ou untel. A mon avis, les leaders en place depuis des dizaines d'années dans les médias et à la tête des organisations devraient laisser leurs places respectives et trouver un autre moyen d'être utile à la cause. C'est probablement injuste, mais aux yeux d'un électorat non engagé, ils incarnent eux aussi le système oligarchique de la Cinquième République.

.Les termes du discours.

L'une des causes de la renaissance de l'extrême droite tient à son discours. Le fond idéologique est pourtant le même, sauf qu'elle a substitué l'obsession de la race par celle de la culture pour à nouveau dénoncer comme bouc émissaire telle ou telle supposée communauté du corps social. Elle a également, à l'instar des néo-libéraux, travesti certains mots, et substitué des mots par d'autres mots, moins choquants à première vue, moins datés historiquement mais dont le sens reste identique. Son discours est identique mais renouvelé, terriblement efficace et simpliste. Le FDG n'a pas su tenir un discours renouvelé, cohérent et simple à base de lutte des classes, de dénonciation de la dette, d'écologie et de souveraineté populaire.

.La ligne politique.

Il est évident que les municipales ont été désastreuses pour le FDG. Des forces éparpillées, partant seules à la bataille, ou faisant des alliances avec d'autres forces, pas toujours les mêmes, selon les lieux... Rien de tel pour casser une dynamique et brouiller un discours. La ligne politique est fluctuante, difficile à suivre, et a les apparences de l'opportunisme électoral.

. La coalition.

Bref, la création du FDG a redonné vie à la gauche radicale, l'autre gauche, cette gauche qui ne se reconnaît pas dans le PS, ni dans les forces traditionnelles de l'extrême gauche. Pour autant, on ne peut s'en satisfaire devant la régression sociale en marche et sa conséquence politique, l'extrême droite. La coalition est impuissante. Elle n’apparaît pas crédible pour gouverner, et moins encore pour emporter la majorité des suffrages.

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Je crois que les maux décrits, ci-dessus, tiennent en partie au fait que le FDG n'a pas su se transformer pour devenir un seul et même force politique. Chacune des forces qui le composent, hormis Ensemble peut-être, se sont même engagées dans une sorte de compétition lors des municipales. D'où la désagréable impression du déjà vu avant et ailleurs, l'intérêt des chapelles et des carrières dépassant l'intérêt général de construire une force politique unie et dynamique. L'unité, un temps retrouvé lors des européennes n'a pas pu masquer que le FDG n'est qu'une coalition, un mariage de raison...

QUE FAIRE ?

Le militant qui s'investit beaucoup doit trouver l'analyse amère. Voire même donneuse de leçons, ce qui n'est pas ma démarche. Je l'expose rapidement parce que j'ai aussi milité au FDG et que son état fait mal. De plus, j'ai l'impression de pas être le seul à m'être mis, peu-à-peu, en retrait. Remarquez, nul n'est indispensable...

Je fais ce constat parce qu'il me semble que le FDG n'a pas su réfléchir à ce qu'il voulait devenir, ou n'a pas voulu... Et pourtant, il suffisait de s'inspirer de nos camarades européens.

Syriza - le FDG grec à sa création - a su évoluer, et rapidement pour devenir une force politique unie, crédible pour gouverner. Il a su renouveler ses cadres, concentrer son discours sur le social, l'écologie, la souveraineté populaire et la dette ! Qu'est-ce qui empêche le FDG de s'en inspirer ?

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Podemos aussi, et pourtant, elle n'est partie d'aucune force existante, seulement de mouvements populaires opposés au néolibéralisme. Qu'est-ce qui empêche le FDG d'apprendre de Podemos, de se rapporcher des ZAD, des liex de lutte et d'exclusion, voire même de s'ouvrir à des forces informelles pour renouveler son militantisme, son mode de fonctionnement ?

Alors, on pourra m'objecter par A + B que la situation ailleurs est différente d'ici, il n'empêche que Syriza et Podemos mettent en relief toutes les insuffisances du FDG et la suffisance de certains de ses membres.

Soit le FDG reste tel qu'il est et il est condamné à stagner, à l'instar de Izquierda Unida, le FDG espagnol qui n'a pas su se transformer, soit il fait sa propre révolution... A toi de décider camarade !

Commentaires

1. Le mercredi 4 février 2015, 20:06 par tgb

Fine analyse que je partage en grande partie - en même temps si la dynamique a existé c'est qu'elle peut exister encore autrement sous d'autres formes les 4 millions d'électeurs n'ont pas disparus ils se sont lassés ou épuisés si le vent de l'histoire pousse dans le sens de syriza podemos...en Europe il n'y a pas de raison que la France y échappe juste peut- etre est elle encore trop confortable ce qui ne serait durer, Valls Macron...y travaillent

2. Le jeudi 5 février 2015, 06:43 par GdeC

je peux être d'accord sur l’ensemble, mais pas sur un détail qui, tu le sais, a son importance à mes yeux : la stratégie du front contre front. car à force de nier l'importance du FN, en n'en parlant pas, ou en le considérant comme un parti comme un autre, ce qui en revient au même, on a bien vu ce que cela a donné dans un endroit de l'est de la France dont on parle beaucoup.. ... Ignorer, pour moi, c'est banaliser... Le silence sur ce qui nous indigne tous deux est une forme de compromission avec l'ennemi, à mon sens... Faire savoir en est l'antidote. Ce ,'est pas la stratégie du front contre front, qui est à remettre en cause, mais le fait que le FDG l'ait choisi seul.. Si le PS s'y était mis aussi, on n'en serait pas là... mais celui-ci a préféré mettre le FN et le FG dans le même sac : tous deux des extrêmes, et hop, emballé c'est pesé.... Pour le reste, je suis d'accord. Et aussi et surtout sur cette guerre des chefs qui se livre actuellement, qui laisse peu de place aux constats sur la situation sociale que peut observer le militant de base qui lui, se demande à quoi cela peut bien rimer, dans un tel FDG si moribond... Mais soudain je découvre un autre point de divergence dans ton analyse, c 'est la place du PCF, dont tu ne parles guère ici, et qui pourtant n'est pas pour rien dans l'état du FDG... Et je confirme d'autant plus volontiers à ce sujet que, à Ensemble, nous avons eu à faire face à cette attaque particulièrement grave, qui me fait poser une question sincère à Pierre Laurent, qui rejoint la vocation de ton propre billet : Est-ce que le PCF fait toujours partie du front de gauche ? > http://gauchedecombat.net/2015/02/0... car quand on accuse le mouvement auquel j'adhère de faire la propagande des nazis ukrainiens, forcément, on ne peut pas dire que ça nous laisse très sûrs que nous appartenions vraiment au même mouvement... Et alors, moi aussi, j'en arrive à considérer que finalement, comme dans un mariage ou une vie en commun de couple, quand l'un des partenaires en arrive à accuser l'autre de tous les maux, peut-être vaut-il mieux ne tirer les conclusion qui s’imposent, comme ton billet nous y invite... Peut-être le front de gauche a vécu ce que vive les roses... je pense en tous les cas très sincèrement (l'avenir peut me détromper, je ne suis pas de ceux dont les certitudes sont définitive, propre des imbéciles) que le mouvement Ensemble, dans sa composition, en tenant compte de l'origine politique et associative des gens, est bien plus proche de Syriza et de podemos et de son esprit que les gens qui s'en revendiquent aujourd'hui... Quand je vois que le ps ou le pcf tirent une gloire de sa victoire,je souris.... jaune. Le ps en Grèce, s'est comme en France pasokifié... Et le PC, en Grèce, a refusé de soutenir Syriza car il est trop intransigeant... comme les orthodoxes du PCF qui voient d'un mauvais oeil que le front de gauche soit dirigé, autrefois, par quelqu’un du PG.. au point de l'accuser de tous les maux... Sur ce point, Pierre Laurent et ceux qui le soutiennent n'ont rien compris de l'évolution qui se dessine et que tu décris très bien. Oui, les gens, les militants lucides, et ceux qui ne sont pas politisés, souhaitent du sang neuf, de nouvelles têtes, des jeunes, et pas des lieux communs du sérail politique qui ne connaissent que cette fonction, et n'ont jamais vécu autre chose... je suis content en tous les cas d'être à la marge d'un front de gauche dominé par le PCF et le PG, qui ne s'entendent sur rien ou si peu de choses... La campagne municipale passée par là, avec les dégâts que l'on sait, devrait pourtant obliger le FDG à bouger... je me sens au front de gauche comme je me sentais jeune, au ps, dans Utopia, à la marge... et c'est tant mieux. Mes convictions sont restées inchangées, à la croisée des chemins entre transformation sociale, économique, et écologique, féministe... Ce que j'ai toujours été, et pensé... Oui, le FDG a vécu, et s'il disparait (ce qui serait malgré mon attachement, nécessaire pour avancer), alors, j'en serais presque soulagé....

3. Le jeudi 5 février 2015, 09:25 par des pas perdus

TGB : je partage ton analyse, mais c'est triste et rageant de devoir "attendre" que ça se dégrade...

GdeC : Je me suis mal exprimé sur le Front contre Front. Je ne dis pas qu'il ne faut pas combattre le FN. Ce dont je suis persuadé c'est que cette lutte contre le FN ne doit pas être l'élément principal de notre discours parce qu'il y a des citoyen-ne-s qui sont tellement relégués socialement qu'ils n'en ont rien à faire de la défense des droits de l'Homme et d'une démocratie pas très démocratique. L'électorat du FN est stable, il ne progresse guère en voix, sauf qu tu as près de 40 à 60 % d'abstention. C'est à ces personnes que le FDG doit s'adresser pour réduire l'influence du FN.

Quant au PS, il ne peut pas lutter efficacement contre le FN parce qu'il est avec la droite le principal responsable de son influence, non pas en magouillant dans l'ombre ( je n'en sais rien), mais parce qu'il mène une politique de régression sociale et d'injustice sociale qui conduit la moitié au moins de l'électorat à se réfugier dans l'abstention, et une autre partie, plus infime, à voter FN.

Par ailleurs, je n'ai pas cité le PCF parce que le phénomène des alliances à géométrie variable des municipales concerne toutes les organisations du FDG. C'est un problème collectif et toutes les organisations ont leur part de responsabilité, et pas seulement le PCF. Je n'avais pas non plus envie de blesser des communistes, en particulier ceux qui ont milité pour des listes FDG, indépendantes du PS, du PRG et d'EELV (qui était encore au gouvernement). N

Le parallèle entre le parti communiste grec et le PCF me semble audacieux. Mais, je n'en dirais pas plus car le mouvement communiste grec me semble assez complexe entre le PC dit de l'intérieur et celui dit de l'extérieur...

Sinon, je suis d'accord avec toi à partir de "oui les gens...".

4. Le jeudi 5 février 2015, 17:31 par Jeff

Je connais également pas mal de militants qui ont pris du recul avec le front de gauche ce qui n'est pas illogique, les résultats électoraux sont décevants mais en même temps le positionnement "fourre tout" à gauche avec les PC et des très à gauche limite les possibilités de former une véritable alternative de gouvernement.
A tord ou à raison les Français sont moins révolutionnaires que certains peuvent le penser, il n'y a qu'à voir les scores de Valls dans les sondages pour s'en convaincre.

L'offre politique du fdG est trop éparpillée me semble t-il et peut être trop "révolutionnaire" notamment dans son expression avec un méluche va t'en guerre ... en permanence et un laurent pas suffisamment présent dans les médias.

mais bon ce n'est que mon avis, celui d'un socialiste (aïe j'ai dis un gros mot)

5. Le jeudi 5 février 2015, 18:59 par des pas perdus

Jeff, une remarque sur les sondages. J'évite de les regarder et moins encore de les analyser. Ce sont des outils de propagande et de manipulation. Les seuls sondages qui comptent, ce sont les élections. Le reste fait vendre du papier et permet aux médias dominants d'éviter soit d'aborder les sujets importants, soit de les traiter comme ils devraient l'être.
Par ailleurs, ce n'est pas que le discours soit trop ou pas assez révolutionnaire, c'est qu'il manque de ligne directrice.
Enfin, beaucoup de socialistes ont déjà rejoint le FDG...

6. Le jeudi 5 février 2015, 19:02 par Un partageux

Tiens, je viens de te citer et mettre en lien parmi d'autres claviers (on n'écrit plus guère à la plume...) dans une petite revue de presse.

Jeff, je ne suis pas trop d'accord avec ton commentaire. Trop révolutionnaire ? Pas assez réformiste ? Ou d'autres considérations de cet acabit ? Non, je connais un blogueur ;o) qui me semble avoir LA bonne formule mise en exergue de son blogue avec "Le peuple s’intéresse à la politique quand la politique s’intéresse à lui." Il se trouve que c'était encore ma réflexion ce matin en croisant la longue file de gens emmitouflés attendant dans le blizzard l'ouverture de mon voisin Resto du cœur.

7. Le vendredi 6 février 2015, 14:25 par des pas perdus

Oui Hubert, j'ai lu ton billet, ça m'a permis de découvrir que je n'étais pas si isolé que ça...

8. Le vendredi 6 février 2015, 19:01 par Lou de Libellus

Débat (article et commentaires) trop pointu pour moi.
Mais... le FDG n'a pas perdu 4% de sa cote, et là où on s'étiole, on se maintient !
http://www.ouest-france.fr/greve-au...

9. Le samedi 7 février 2015, 07:33 par des pas perdus

Lou, trop pointu ? J'adore ton humour ! L'article est intéressant... Mieux mais avec moins de moyens ! C'est le progrès !

10. Le samedi 7 février 2015, 08:17 par Lou de Libellus

Avec mes moyens j'aurais écrit en m'inspirant du film 'Les bronzés font du ski' (malgré la connotation actuelle du titre) :
https://www.youtube.com/watch?v=TmQ...
Monsieur Mélenchon, ce qui n'va pas, c'est l'planter d'bâton. On va prendre un verre d'vin chaud.

Je suis meilleur dans les prédictions (Anita, 08BALZAC0001, 30 euros les cinq premières minutes) que dans l'analyse à chaud.

2017.
Hollande, Valls, Copé, Fillon, Sarkozy, Le Pen.
Valls l'emporte sur Hollande. Fillon sur Copé, peut-être Sarkozy sur Fillon.
Second tour.
Hollande-Le Pen : Le Pen, jeu, set et match.
Valls-Le Pen : Valls est élu. Fillon-Le Pen : Fillon est élu. Sarkozy ou même Copé, probablement pareil.

Reste-t-il un lambertiste dans la salle ? Avancez, monsieur, vous avez été désigné par tirage au sort ou abstention franchement massive pour participer au second tour.
Résultat (y a pas photo) : Le Pen élue.

Votre dimanche d'élection est libre, donc !

Si Lou obtient 500 signatures, il faut tout revoir.

Programme. Economie : augmentation des retraites de 100% (gain : toutes les voix des retraités) ; éducation : suppression de tous les cours inutiles, latin, grec, maths, guerres napoléoniennes, et remplacement par foot au collège, hip-hop au lycée, 35 heures par semaine, logé, nourri (gain : tous les jeunes majeurs - nombreux dès la classe de Seconde, présents dès le collège) ; pour les middle-class : suppression des réunions parents-professeurs ("Vos enfants sont nuls ! C'est héréditaire !) avec maintien du buffet gratuit après la réunion interdite (gain : 50% de l'électorat).
_ Marine, un mot à dire ?
_ Euh... eheuuu... Vive la Fransse !

Lou est élu.

_ Bonjour les dégâts !
_ Les hyènes du fond, du front, couché ! Ça ne sera pas pire qu'avec un autre. Et puis j'ai mon gouvernement : Valls à la Marine, Marine à l'Ecologie (bon balai), Cahuzac à la Caisse des Dépôts, Mélenchon aux Anciens combattants.

Je compte sur vous, parce que je n'irai pas voter.

11. Le samedi 7 février 2015, 12:37 par des pas perdus

La référence cinématographique est trop intellectuelle pour moi.
Bien, j'espère que tu seras élu, le programme me semble réaliste, mais as-tu l'âge minimum requis pour te présenter ?

12. Le samedi 7 février 2015, 12:44 par JiBé

Il est à craindre que le désert des urnes et les phénomènes de désaffiliation ne changent rien au fonctionnement archaïque du FdG ni à la platitude de ses prises de positions - quand on attendrait de sa part un radicalisme nettement subversif. Ce n'est pas seulement le Fdg qui a vécu mais aussi le NPA, LO, cette extrême-gauche éclatée, sans programme précis, sans projet de société, enlisée dans des rivalités idéologiques dont personne n'a rien à foutre à part leurs militants, coquelets de réunions ignorants des âpretés du terrain, où on ne les attend plus parce qu'ils n'ont jamais été là.

Il ne s'agit pas d'en appeler à une révolution à laquelle on n'a plus envie de croire, d'invoquer des lendemains chantants qu'on n'a plus envie d'écouter tellement on nous les a promis par le passé, mais de proposer des réponses tranchées à ceux qui s'en posent encore quant à une sortie de crise, cette crise sociale, ce désastre humain qui grossit les queues aux Restos, qui fait que les gens ont froid dans des gourbis merdiques loués trop cher dans des bleds sans vie où l'on se replie parce qu'ailleurs, les parasites de l'immo sévissent. Des réponses tranchées à ceux qui survivent des minima sociaux, à ceux qui font des pieds et des mains pour échapper aux contrats jetables que Pôle Emploi voudrait leur imposer, et une alternative au "projet politique" des tenants du "vote utile" et du "pacte (dit) républicain" où il n'est question que de restrictions et de dette à régler.
De tout cela, rien. Aux côtés de ces déportés de la peste libérale, personne. On proclame la création d'une VIème république mais concernant l'UE, on se perd dans une espèce d'indécison chronique mêlant questions environnementales vachement importantes quand on est en retard de loyer et qu'EDF réclame la facture du chauffage électrique impossible à payer, et divagations idéologiques propres à donner l'impression que le but est de conquérir surtout des voix, une visibilité, en ménageant la chêvre et le chou, en ne se mettant surtout pas à dos ceux qui tiennent les manettes du système, et pas travailler activement à neutraliser une oligarchie pernicieuse.
Face au décalage insolent des discours tenus au regard des réalités qui tuent, quelle autre réponse que l'indifférence, le désintérêt, l'abstention, ou pour les plus désespérés, le vote qui pue ?
L'extrême-gauche française ne tire aucune leçon de la victoire de Tsipras et de la montée en puissance de Podemos. Elles campe sur ses positions vaseuses. Dommage que dans ce domaine aussi, ce soit l'esprit franco-français qui triomphe : on ne change surtout aucune pièce à la machine à perdre, ce n'est pas nous qui avons tort, ce sont les gens qui n'ont pas raison.

13. Le samedi 7 février 2015, 13:12 par Lou de Libellus

Un trop pointu contre un trop intellectuel.
Reprends un verre d'vin chaud.

Pour être éligible... De Gaulle (je parle du méconnu et je ne redonne pas mon article) avait 75 ans en 1965, je patienterai quelques années.

Il est bien dit par JiBé (ce n'est pas moi, on pourrait croire, les consonances d'initiales...) que les autres n'ont pas de programme.

Je me souviens de Mouna, dans les files d'attente des cinémas du quartier Latin (où s'allaitaient les intellectuels) : A l'Elysée, Mouna ! Allez, lisez Mouna ! Cela montre que j'ai l'âge.
Allez, lisez Lou.

14. Le dimanche 8 février 2015, 07:56 par des pas perdus

J'accepte avec plaisir !
Ce sera tip top en 2017... On sera sûr, au moins, que notre président ne n'ira ni à Disney, ni rue du Cirque...

15. Le dimanche 8 février 2015, 08:52 par Lou de Libellus

La rue du Cirque est constamment embouteillée. Que fait la police ? Euh, oui, c'est elle qui embouteille.
Quant à Disney, non ! Avec tous ces Portugais déguisés !

Reviens, Walt !
http://www.libellus-libellus.fr/art...

Suite : http://www.libellus-libellus.fr/art...

16. Le dimanche 8 février 2015, 09:36 par des pas perdus

Je vais te faire rater la messe !

Merci pour le liens, je te connaissais pas à cette époque.

17. Le dimanche 8 février 2015, 17:34 par Lou de Libellus

"à cette époque"
Comme dans 'Le clan des Siciliens' (référence trop intellectuelle pour toi, me diras-tu), on ne s'est pas vus depuis quarante ans, mais tu me reconnaîtras facile, j'ai pas changé.

J'étais à l'heure à la messe. Tous mes amis sont au courant, ils sont tous mécréants, mais comme ils sont tous intelligents (apprenez à être intelligents, c'est dans la Parole), ils me pardonnent.

Il est bien, ce petit curé.
http://www.lejourduseigneur.com/Rep...
L'homélie commence à 30' 43" (on peut y aller directement). Je ne dis rien, je te laisse le plaisir de la découverte (ce n'est pas très long).