du printemps de Pékin aux JO

un léger décalage...

Billet

deessedemoncratie.jpg A la mort du grand timonier Mao, un timide vent de liberté s'est levé sur la Chine. Au moyen de dazibao collés sur les murs, les chinois pouvaient s'exprimer. Puis, la pérestroïka en URSS et l'implosion du bloc des républiques populaires en Europe d'un côté, l'insatisfaction des étudiants devant les timides réformes économiques et politiques initiées par Den Xiaoping d'un autre côté, préparèrent le terrain au printemps de Pékin.

L'étincelle qui mettra le feu aux poudres sera le décès de l'ancien secrétaire général du parti communiste chinois, Hu Yaobang, fervent partisan des réformes, symbole de la résistance contre la fameuse et meurtrière révolution culturelle. Les 15 et 16 avril 1989, des milliers de manifestants réclament la réhabilitation politique de Hu Yaobang.

Le gouvernement est contraint d'organiser des funérailles officielles pour récupérer les manifestations spontanées. Le 21, jour des funérailles, les étudiants défilent en masse et s'installent place Tian'anmen.

Dans les jours suivants, les revendications portent essentiellement sur les libertés de créer des associations et d'instaurer un régime démocratique. Du 26 avril au 16 mai, des étudiants font la grève de la faim. La population soutient ce mouvement qui dénonce les inégalités sociales, notamment le luxe dans lequel vivent certains caciques du parti. Le régime semble vaciller sous les objectifs des caméras des médias internationaux. Dans le parti, la ligne conservatrice l'emporte. La loi martiale est proclamée.

Du 3 au 9 juin 1989, une terrible répression brise le mouvement. Le régime chinois dévoile son véritable visage. L'un des symboles de ce mouvement fut cette belle déesse de la démocratie créée par des étudiants, érigée face au portrait de Mao et détruite par les chars de l'armée chinoise. La normalisation était en marche. Elle l'est encore aujourd'hui.

Presque 20 ans plus tard, la Chine demeure sous le joug d'un parti unique qui a troqué le communisme maoïste contre le capitalisme dirigiste. Le seul ciment qui rassemble le pays est le nationalisme dont use le régime pour légitimer l'occupation du Tibet. Le sport est également un ressort important du régime.

Ne serait-ce pas aux sportifs des pays démocrates, soit à l'occasion de la cérémonie d'ouverture, soit lors des compétitions ou des remises des médailles, de manifester leur solidarité avec le peuple chinois opprimé, afin que les JO de Pékin ne fassent pas la promotion d'un régime totalitaire ?

Commentaires

1. Le vendredi 21 mars 2008, 18:47 par Resistance 2012

La France sarkozyste prise au jeu du capitalisme mondialisé se tait; des TGV et des Airbus, qui seront copiés sous peu, réduisent à un silence coupable. Belle France des Lumières et des Droits de l'Homme !
- Allo ? Kouchner ?
- Non c'est un répondeur, merci de laisser un message.......sidéral !

2. Le samedi 22 mars 2008, 19:04 par pas perdus

sourire

3. Le dimanche 23 mars 2008, 14:23 par alf

merci de rappeler les faits de 89 avec cette précision. je me rappelle des justifications utilisées à l'époque pour agir contre ces étudiants. les mêmes "arguments" sont en train d'être utilisés au Tibet (le Dalaï Lama, quasi traité de racaille, de chef de gang, on aura tout vu... ;-/...)
PS: je profite de mon passage ici pour évoquer le mouvement "pavés graphiques - redonnons la parole aux murs - mai 68-2008" auquel chacun peut participer, j'en parle plus en détail sur mon blg

4. Le dimanche 23 mars 2008, 17:56 par pas perdus

merci pour l'info