« Après le Code noir, le code barre ! »

un léger décalage...

Billet

"Ainsi personne n’a rien eu à opposer au déferlement de bêtise et de bassesse sur lequel la crise projette sa lumière crue : les fondamentaux de la modernité occidentale sont la cupidité et la volonté de puissance."

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"Rien n’est plus fétide qu’un privilège."

"Combien de temps la moralisation du capitalisme amusera-t-elle la galerie marchande ? Trois mois ? Deux ans ? Dix ? Une fois les plus grands voyous privés d’une part de leur dessert, des managers de second rang monteront à leur place en jurant amour et fidélité aux valeurs. Pourquoi ne seraient-ils pas sincères ? Leurs aînés l’étaient peut-être aussi. On met le doigt dans le système : il le broie. L’intelligence ? Il l’affole. Le cœur ? Il le pourrit. Les petits nouveaux feront comme les grands anciens. (...)"

"La dénonciation virulente de quelques voyous majeurs par leurs amis d’hier, loin d’apaiser les travailleurs, les renforce dans la crainte et l’hostilité. Il y a du stalinisme dans le mouvement ternaire de ces purges : on feint de découvrir les désordres quand les circonstances y obligent, on traîne les coupables dans la boue, on renforce le système derrière eux. (...)"

"Vous voulez moraliser le capitalisme. Soit. (...) Mais alors ? Irez-vous enfin à la racine ? (...) Comprenez-vous que vous avez fait du monde du travail un enfer de silence, de sottise et de mensonge qui irradie toute la société ? Les entreprises et les administrations sont devenues des étouffoirs. Depuis quarante ans, on y guette minutieusement, pour la flinguer, la moindre tentative de pensée libre. Depuis quarante ans, on y organise, dans l’indifférence générale, un lavage de cerveaux qui n’a rien à envier à ceux qu’ont mis au point les pires totalitarismes."

"Le réalisme de la mondialisation libérale a construit une réalité de pub qui n’a jamais eu plus de vérité que la réalité de réclame forgée par le réalisme socialiste. "

"« Après le Code noir, le code barre ? Vous voulez cela ?» Il est juste de poser la question. Il n’est pas vrai qu’à la différence de l’autre esclavage, qui a eu pourtant ses marrons, celui-là puisse s’imposer par la force brutale. L’esclavage moderne ne peut rien sans l’assentiment de ses victimes."

"Gandhi pensait qu’il fallait vouloir pour soi ce qu’on voulait pour les autres. Et donc ne pas vouloir pour les autres ce dont on ne voudrait pas pour soi. Si les services publics, et d’abord l’éducation, ne sont pas envisagés dans cette perspective, l’égalité est un vain mot et la démocratie une entourloupe."

Extraits du 42ème billet du Marché de Résurgences de Jean Sur.

Commentaires

1. Le vendredi 24 avril 2009, 11:10 par Etiam Rides

Très beau texte. Je ne connaissais pas cette adresse. Merci du tuyau.

2. Le vendredi 24 avril 2009, 11:52 par pas perdus

de rien, c'est une des fonctions du blog...