lettre ouverte aux socialos et à quelques égaré(e)s

un léger décalage...

Billet

Qu'est-ce qu'être de gauche? Aujourd'hui.

Pour certains, la réponse est évidente, mais pour la majorité de nos concitoyens, ce n'est plus le cas. En diffusant les tracts Ensemble pour des régions à gauche du front de gauche élargi, depuis maintenant deux semaines, on se rend compte que beaucoup ne croient plus en la gauche pour améliorer le quotidien. Et de façon générale en la politique. D'où l'abstention massive, surtout dans les classes populaires, d'où des votes qui ne sont plus des votes de convictions...

La démocratie est malade, la gauche également, d'où cette question : qu'est-ce qu'être de gauche aujourd'hui ?

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Vingt ans après la chute des pays du socialisme réel, sept ans après l'échec de Jospin et de la social-démocratie en Europe, et alors que le capitalisme financier mondialisé mène le monde à la catastrophe sociale et écologique, le PS, toutes écuries confondues, persiste à respecter le social-libéralisme du PSE, comme le prouvent les dernières déclarations de M. Aubry...

«Oh, on les connaît les arguments de Martine Aubry (...) le recul de l’âge légal de la retraite serait le seul moyen de sauver le système par répartition et il faut savoir composer avec le réel. Mais de quel réel parle-t-on, au juste, et depuis quand la politique a-t-elle renoncé, justement, à le changer le réel, à rompre avec lui, à le transformer, le façonner ?»

Jérôme Leroy, écrivain bien connu et apprécié de nos services, auteur de ces lignes sur Causeur poursuit sa démonstration en donnant quelques exemples de ce réel :

  • la part des salaires dans le PIB qui a chuté de 10 %;
  • les 200 milliards d'euros qui sont passés du travail au capital;
  • la productivité des français qui est au 2ème rang mondial;

On pourrait également ajouter la suppression de la taxe professionnelle, toutes les niches fiscales et les baisses de charges sociales qui profitent au Capital, sans parler des diverses aides sonnantes et trébuchantes, sans contrepartie pour l'emploi comme la prime auto ou les milliards d'euros donnés aux banques.

Et l'auteur de poursuivre :

«Il est assez amusant de voir que le programme de la gauche de la gauche (du PG au NPA en passant par le PCF) est “révolutionnaire” simplement parce qu’il reviendrait à un statu quo ante, c’est à dire au rapport capital/travail qui existait sous Giscard.»

Et de conclure :

«Il suffit qu’elle (l'autre gauche) établisse le rapport de force en sa faveur, qu’on ne puisse pas se passer d’elle pour avoir une majorité. Et le meilleur moyen, c’est de se rappeler qu’elle n’est pas là pour gérer le monde et se soumettre au réel mais pour le faire changer de base, comme la contre-révolution libérale a su si bien le faire de son côté depuis trente ou quarante ans.»

Tout l'enjeu des élections régionales et des suivantes est là. Contrairement à Martine, Ségolène, Manuel, Aurélie ou Lionel, nous pensons que le pays a besoin d'une gauche qui n'a pas honte de présenter un projet socialiste, une gauche qui ne gouverne pas pour faire le sale boulot de la droite, bref, une gauche qui essaie de changer la vie.

L'autre gauche, en particulier les listes "Ensemble pour des régions à gauche" ou "A gauche maintenant" dans le Languedoc-Roussillon, joue ni plus ni moins sa survie dans le débat politique et les institutions, et avec elle l'idée et la volonté de transformation sociale..

Commentaires

1. Le mardi 26 janvier 2010, 15:04 par pazmany

Non il n'y a pas de renoncement du PS a changé la vie mais une position de vérité vis à vis des français, notamment sur la réforme fiscale, véritable enjeu des prochaines élections nationales.

Dire la vérité, dire dans quel état se trouve ce pays, faire à nouveau rêver face à l'échec de la droite.

Si les autres partis de gauche se dressent contre le PS, ils sont voués à l'échec. Qu'ils pèsent de tout leur poids pour transformer la société avec le PS, cela est possible.

L'unité ou la défaite, voilà le sort de la gauche...

2. Le mardi 26 janvier 2010, 15:47 par Stef

L'unité ou la défaite, voilà le sort de la gauche...

Question pertinente, désolé de la poser ^^

Les listes du parti de l'ex-socialiste (Mélenchon) appelleront-elles à voter au second tour des régionales dans les cas où ce scénario se présenterait, à voter pour les socialistes qui sont socialistes que de nom ?

:) Je souris, mais ça me parait pertinent comme question.

3. Le mardi 26 janvier 2010, 16:02 par Gael

chez moi les socialistes n'ont même pas parlé hier soir de l'"autre gauche". Leurs ennemis sur cette campagne seront l'UMP (encore heureux) mais aussi europe ecologie

je ne sais qu'en penser, je vais surement aller, si l'occasion se présente aux meetings EE et FdG pour voir

4. Le mardi 26 janvier 2010, 16:11 par des pas perdus

Stef : Battre la droite en appelant à voter PS au second tour ? Cela me semble évident, sauf là où il serait tenté de s'allier avec la droite ou le centre droit, d'où l'importance d'une autre gauche réalisant de meilleurs scores que le MoDem.

Ce n'est pas simplement un problème de comptabilité mais de programme, d'idéologie, de volonté politique... La dernière sortie d'Aubry sur les retraites est affligeante... Tu as lu l'article sur Causeur ?

5. Le mardi 26 janvier 2010, 16:21 par des pas perdus

Pazamy : en appliquant ce même principe de vérité, je constate que le libéralisme, social ou néo, nous conduit tout droit dans le mur... avec les recettes libérales et monétaristes...

Chômage de masse, reproduction sociale, désindustrialisation, appauvrissement du pays, services publics dépecés et mis en concurrence conformément aux dispositions des directives européennes, sécurité sociale qui se réduit à une peau de chagrin... Il te faut quoi de plus pour ne pas dire "stop" ?

Il faut inventer un autre système, et comme dirait l'autre, la question du protectionnisme ou de l'Union européenne doit être posée sans tabou !

Pour revenir à la dernière position d'Aubry sur les retraites, il faut voir combien elle est emblématique d'un PS qui a renoncé à construire une société plus juste, avec une meilleure redistribution des revenus, un PS qui a renoncé à sa raison d'être.

6. Le mardi 26 janvier 2010, 16:25 par des pas perdus

Gaël : Oui l'UMP est l'ennemie, et plus particulièrement le libéralisme économique...

Le PS tape sur l'UMP, c'est de bonne guerre, mais il ne sait plus faire que ça... C'est d'ailleurs devenu un rassemblement de féodaux.

Quel modèle propose-t-il ? Pas grand chose de différent par rapport à celui défendu par l'UMP... Sans doute un peu plus humaniste et démocratique que l'UMP, mais sinon au niveau économique et social, rien de fondamentalement différent...

D'où l'importance que l'autre gauche survive à ces élections en ayant des représentants dans ces assemblées locales.

7. Le mardi 26 janvier 2010, 20:31 par Gaël

ah mais je suis tout à fait d'accord il faut que le PC et le PG aient des représentants. Je ne suis pas un fanatique du PS, et j'aime d'ailleurs beaucoup la tête de liste aux Régionales pour le Front de Gauche chez moi

8. Le mardi 26 janvier 2010, 20:38 par des pas perdus

Moi non plus, ni d'aucune formation politique.

La maire de Saint-Pierre des Corps ?

9. Le mercredi 27 janvier 2010, 10:23 par Gilles

Hihi !

des pas perdus : Gilles, je ne censure pas ton excellent commentaire, seulement ton lien vers un site commercial de paris en ligne...