le rêve européen vire au cauchemar

un léger décalage...

Billet

L'autre jour, Demeuré Demoraud sur Inter a annoncé que la commission européenne autorisait la commercialisation de pommes de terre OGM... Cette décision repose sur un avis scientifique entaché de soupçons...

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En effet, l'agence européenne de la santé qui a rendu "l'avis scientifique" compte des membres qui ont travaillé pour les firmes qui produisent des OGM... Un mélange des genres, avec des allers-retours secteurs public-privé, caractéristique des mœurs néo-libéraux, qui a permis à Mosanto et aux autres firmes de prospérer sur d'autres continents (Source : Peuples.net).

Cette décision est emblématique d'une UE dont l'objectif exclusif est d'étendre le marché...

Pour Pierre Charasse, ancien ambassadeur de France, certains de nos concitoyens vivent encore dans l'illusion d'une Europe solidaire :

«le marché était tempéré par la mise en œuvre, par les États, sous la pression de forces sociales puissantes, de politiques publiques qui ont permis d’opposer le « modèle social européen » à la brutalité du modèle libéral nord-américain. Dans le même esprit, des mécanismes de solidarité intergouvernementaux ont permis aux pays et régions les moins avancés de connaître des progrès spectaculaires : la Grèce, l’Italie du sud, le Portugal, l’Espagne, l’Irlande, maintenant les pays ex-communistes, ont largement bénéficié des fonds européens». (Géopolintel: Europe : Chronique d’une mort annoncée)

Or, il y a loin du rêve d'une Europe sociale à la réalité :

«Au fil des années, les gouvernements de droite ou de gauche ont accepté de se soumettre(...) aux règles de plus en plus contraignantes et intrusives de l’économie libérale, présentées comme les seules viables après la disparition du socialisme. C’est ainsi que (...) les acquis sociaux et les services publics qui faisaient l’originalité et la force de l’Europe communautaire ont été l’objet d’une entreprise inexorable de démolition. Au nom d’une logique financière pure, on remet désormais en question les systèmes de retraite par répartition, les régimes de sécurité sociale». (Géopolintel : Le traité de Lisbonne ou la fin du rêve européen par Pierre Charasse)

Une UE qui impose les dogmes néo-libérales:

«La Commission européenne a milité inlassablement et avec succès pour que le rôle régulateur des états s’amenuise pour laisser le champ libre aux seules forces du marché, ce que stipule une annexe du Traité». (Géopolintel : Le traité de Lisbonne ou la fin du rêve européen par Pierre Charasse)

Parallèlement, l'espérance en une Europe politique, acteur indépendant sur la scène internationale, s'est éloignée :

«Les idéologues du marché ont imposé leur vision, celle d’un monde occidental triomphant qui allait propager son modèle au monde entier. Au lieu de s'émanciper de la tutelle américaine, l’Europe s’est au contraire crue obligée de « coller » aux positions américaines. Ce « partenariat transatlantique » déjà explicite a été proclamé avec force après les attentats du 11/9. Dans sa Stratégie Européenne de sécurité adoptée par le Conseil Européen de décembre 2003, l’Europe reprend à son compte la vision américaine du monde, y compris la notion de guerre préventive et la lutte manichéenne du « bien contre le mal ». (Géopintel : La vision Européenne de Pierre Charasse)

Contrairement aux arguments des bisounours "ouïstes", l'adoption du traité de Lisbonne marque un pas de plus vers la fin de l'Europe politique et social. Certains évoquent avec raison la fin du rêve européen. (source : la lettre volée)

L'actuelle crise spéculative qui écrase la Grèce depuis des semaines démontre combien la protection de l'Euro est un leurre. L'UE agit comme le FMI, complice des spéculateurs pour imposer de nouvelles mesures néo-libérales de régression sociale. (parti de gauche : La crise et le Sud de L'Europe : la réponse de la Gauche Européenne)

Alors, comme disait l'autre, que faire ?

«Dans ces conditions, la gauche ne peut faire l’économie d’une véritable réflexion sur la désobéissance européenne. Dans un esprit parfaitement légaliste qui ne remet pas en cause la force contraignante de la loi nationale, il s’agit de construire un droit juste, élaboré dans un cadre démocratique par un peuple souverain, en assumant le fait qu’il puisse s’opposer aux directives, règlements et traités communautaires.» (source : humeurs de gauche)

Commentaires

1. Le lundi 8 mars 2010, 19:37 par lou

Tant qu'ils nous laissent les rutabagas !

Excellent légume, il faut cuisiner un peu, sinon ça donne une mauvaise réputation. Pareil pour les topinambours qui poussent tout seuls et qui sont (à mon goût) plus fins que les artichauts.

Excellent exemple !
La pomme de terre est un légume qui nettoie un carré de potager du chiendent. Un résistant, quoi !

Pourquoi l'ogéméiser ? Peut-être pour les doryphores.
C'est vrai que sur 1 ha, c'est embêtant, mais on peut faire autrement.

J'ai suivi tes liens que nul ne dise que je te charasse quoi ? ça ne se conjugue pas comme ça ?

2. Le lundi 8 mars 2010, 19:51 par des pas perdus

Faut pas confondre avec le sinistre qui est devenu sage... Pauvre démocratie, pauvre Grèce, pauvres de nous européens !

Ton commentaire me fait penser à une chouette vidéo que je dois diffuser ici sur l'écologie...

3. Le lundi 8 mars 2010, 22:03 par peuples

Ce débat commence à monter en mayonnaise, je ne vois que des opportunités à casser quelque chose actuellement. A voir comment ce débat va tourner sur le moyen terme.

4. Le lundi 8 mars 2010, 22:14 par alf

rutabagas, topinambours, mayonnaise... Puisqu'on fait ici dans l'approche légumière, j'ai pr ma part l'impression que l'Europe ressemble de plus en plus à une bouillabaisse géantedont on ne peut plus apprécier les ingrédients de base, par confusion des saveurs et dilution de la recette de départ

5. Le mardi 9 mars 2010, 08:05 par des pas perdus

Exactement Alf... et si ça continue la bouillabaisse ne comptera plus un seul produit naturel...

6. Le mardi 9 mars 2010, 14:29 par Mutuelle

Merci pour cet article

7. Le mercredi 10 mars 2010, 06:49 par patrick

si c'était à refaire, je votereais encore pour l'Europe et si l'on me disait que demain l'Europe c'est tout le bassin méditerranéen et la Russie et le monde et tout, je voterais encore pour parce que rien ne m'effraie plus que l'esprit de clocher, ces gens qui pour une victoire tapent sur le voisin, ceux qui pour un dieu massacrent des enfants ou pour un bout de pain déportent des populations mais voilà il y a loin de ma vision à celle des marchands, n'empêche, je ne peux pas m'empêcher de croire, qu'à terme, ils, les marchands, auront eu tort.

8. Le mercredi 10 mars 2010, 06:55 par patrick

quand nous partagions encore notre vie entre Saumur et Loches, nous avions l'habitude de déjeuner dans un restaurant - curieux endroit aujourd'hui fermé, une ancienne clinique et cette impression de manger dans une salle d'opération où restaient présentes les odeurs d'éther... - où l'entrée que nous choisissions souvent était les coquilles st jacques aux topinambours, excellent mais alors après, ça nous faisait rire, les vents!

9. Le mercredi 10 mars 2010, 08:27 par des pas perdus

Je suis également pour l'Europe, mais pas pour celle-là qui favorise la guerre économique et notamment la guerre entre les travailleurs européens.

10. Le vendredi 12 mars 2010, 11:45 par gauchedecombat

on ne dit pas "moeurs néo-libéraux"(cf. début de billet) mais libérales... comme chacal.

11. Le vendredi 12 mars 2010, 15:11 par des pas perdus

Merci gdc

12. Le vendredi 19 mars 2010, 15:54 par Kiera Pendergast

Merci pour ce super blog. Je l'apprecie enormement. J'attend les nouveaux posts avec impatience

13. Le vendredi 19 mars 2010, 16:26 par Maxwell Spearpoint

Super sympa cet article. J'espere que vous posterez de nouveaux articles prochainement.

14. Le samedi 20 mars 2010, 03:33 par Darren Junkie

Merci pour cet article qui va enormement me servir.

15. Le samedi 20 mars 2010, 05:26 par Braylon Ambler

Merci pour ces infos, ca va beaucoup me servir.