la privatisation rampante de la Sécu...

un léger décalage...

Billet

A force d'être complaisante avec les labos pharmaceutiques, les spécialistes et les cliniques et de réduire les ressources de la sécurité sociale, la droite privatise progressivement et en silence ce bien commun...

L'information diffusée dans les médias dominants a l'apparence de la neutralité, faussement objective comme si les déremboursements de médicaments et de soins hospitaliers sont un mal nécessaire pour combler le fameux trou de la sécu...

Ainsi, lesdits médias diffusent la pensée dominante sans apporter un éclairage différent de celui du gouvernement :

«Les efforts pour réduire le déficit de la branche maladie de la sécurité sociale seront "partagés par tous" en 2011, a assuré mercredi la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, démentant tout plan de rationnement. (...) nous avons un plan d'économies de 2,4 milliards qui repose sur les laboratoires pharmaceutiques et très peu sur les assurés" et surtout sur la maîtrise médicalisée. »[1]

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Bizarrement, nos grands journaux de presse, de TV et de radio, pour la plupart financés via la pub par les mutuelles, assurances privées ou laboratoires pharmaceutiques, délivrent une information incomplète en omettant de citer un rapport de la Cour des comptes qui prouve que le fameux trou est un leurre.[2]

Derrière les chiffres choisis et impressionnants, répétés en boucle par ces médias, la réalité des professionnels de santé et des "clients est complètement occultée.

Or, cette réalité dépend du choix des politiques, aujourd'hui de la droite sarkoziste :

  • sauver la sécurité sociale pour permettre à tous les citoyens de se soigner sans bourse déliée : système solidaire et redistributif...
  • ou réduire à néant l'efficacité de la sécurité sociale pour contraindre les assurés à prendre une assurance ou une mutuelle complémentaire selon leurs moyens : système inégalitaire de la santé à l'américaine.

La droite des Sarkozy, Villepin, Bachelot et Fillon a choisi la privatisation rampante de la sécurité sociale. Les conséquences impactent considérablement la santé des français, ce dont peu de médias s'inquiètent !

L'excellent site Ensemble pour une santé solidaire permet de connaitre la situation, jour après jour, en mettant en exergue certaines informations relatives :

  • aux inégalités devant les soins :

«La tendance du renoncement aux soins est en très forte hausse puisqu’elle enregistre 12 points de plus en un an (11 % des Français admettaient avoir abandonné ou reporté des soins en 2009). Autre enseignement : 49 % des Français pensent que leur système de santé ne garantit pas l’égalité d’accès aux soins (48 % affirment le contraire).» [3]

  • à la discrimination envers les personnes handicapées et les malades du SIDA:

«Les populations les plus précaires conjuguent inégalités sociales et inégalités d’accès aux soins, augmentant leurs problèmes de santé. Il est temps de redéfinir un système de santé solidaire.» [4]

  • au gâchis des hommes et des structures :

«un rapport préconiserait de ne conserver qu'un seul hôpital par département avec l'ensemble du plateau technique de chirurgie, d'imagerie et de biologie fonctionnant la nuit, les week-ends et les jours fériés. Soit une réduction de 54 services de permanence nocturne à … 7 ! Un par département. (qui comptent chacun de 1,2 à 1,5 millions d'habitants…)» [5]

Et puis, comme cela se produit souvent quand des néo-libéraux sont au pouvoir, le site pointe certaines "habitudes" néo-libérales qu'on pourrait qualifier... :

  • de conflit d'intérêts :

«qui a le 22 septembre 2004, nommé Frédéric Van Roekeghem, cet ancien cadre de chez AXA, à la tête de la Sécu ? (réponse : Xavier Bertrand, Agent général d’assurances AXA de 1992 à 2004, Secrétaire d’Etat à l’Assurance maladie de 2004 à 2005, Ministre de la Santé et des Solidarités de 2005 à 2007… ).» [6]

  • de népotisme :

« C'est une nomination qui ne devrait pas passer inaperçue. Pierre Bachelot, fils de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot, a été nommé à la direction générale de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé. » [7]

  • d'autoritarisme et de répression contre les personnels :

«Suite aux luttes en mars dernier, contre les restructurations en cours à l’AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris), la répression frappe les personnels de certains hôpitaux, ceux où la mobilisation a été la plus forte (Emile Roux, René Muret, Charles Foix, Cochin…) :-plaintes généralisées,-convocation des agents pour interrogatoire par les forces de police,-retraits de salaires secs sans aucune négociation ni étalement-sanctions disciplinaires, stoppées suite aux vives protestations des organisations syndicales de l’AP-HP.» [8]

Aussi, le combat contre la réforme des retraites est essentiel. Soit la droite au pouvoir impose cette réforme, et dès lors, elle aura le vent en poupe pour accélérer la privatisation de la sécurité sociale. Soit, le mouvement social met un terme aux réformes de régression sociale, dont celle de la Sécu...

Toutes et tous dans la manif, SAMEDI 2 OCTOBRE 2010 !

Notes

[1] Les échos - Sécurité sociale : Bachelot dément tout "plan de rationnement"

[2] des pas perdus - Comment Sarkozy va liquider la sécurité sociale...

[3] Ensemble pour une santé solidaire - Un quart des Français ont renoncé à des soins en 2010

[4] L'Observatoire des Inégalités - Santé : il faut sortir de la « boucle des inégalités » !

[5] Ensemble pour une santé solidaire - Réduction drastique des services chirurgicaux de nuit

[6] Ensemble pour une santé solidaire - « Pour les vieux, pas de retraite et pas de sécu non plus… »

[7] Le Point - Le fils de Roselyne Bachelot nommé à l'INPES

[8] Ensemble pour une santé solidaire - communiqué de presse contre la répression à l'AP-HP

Commentaires

1. Le vendredi 1 octobre 2010, 09:12 par patrick

mon beau-frère plutôt de droite voire même on n'ose pas se l'avouer d'extrême droite trouvait scandaleux qu'un homme - mon père - ait dû verser la totalité de sa pension pour vivre - même pas décemment - en maison de retraite, restaient à ma mère ses larmes et heureusement ses enfants.

système de santé à deux voire quatre cinq vitesses, la france abandonne au marché ce qui avait fait son "originalité" à la libération.

2. Le vendredi 1 octobre 2010, 17:46 par des pas perdus

Merci Patrick pour ton témoignage qui montre combien la sécu ne garantit plus la gratuité et l'égalité des soins .