Chez Carrefour, on positive ou pas...

«Nous agissons sans cesse pour dépasser les attentes de chacun,(...) nous sommes attentionnés. Attentifs à nos clients et à nos consommateurs. (...) Nous contribuons à enchanter la vie de nos clients et de nos consommateurs.»

C'est beau comme de l'Antique !

Sauf que, samedi dernier, le collectif de l’Appel et la Pioche, créé par Leila Chaibi du parti de gauche, a organisé un pique-nique dans le Carrefour Market de la place d’Italie à Paris (XIIIe) pour rappeler certaines vérités :

«Carrefour s’engraisse sur votre dos, venez grignoter les marges de Carrefour », « Carrefour se gave, gavons-nous ou encore Ils nous carottent, carottons-les »« Les prix dans la grande distribution augmentent, mais pas nos salaires. Les bénéfices de Carrefour ont progressé de 11% en un an. Les distributeurs ont encore le culot d’annoncer d’autres hausses atteignant 10% pour les pâtes et 20% sur le café pour cette année. »« Les prix n’arrêtent pas d’augmenter, notamment pour les produits laitiers ou la viande, raconte Patrick, qui travaille dans l’industrie pharmaceutique. En l’espace d’un an, mon chariot a pris au moins 10 €. Mais mon salaire ne suit pas.»

Bref, entre la réalité fantasmée de la communication d'entreprise destinée aux consommateurs et leur réalité quotidienne, il y a un certain décalage... proportionnel aux marges bénéficiaires ! Du côté des clients, ça négative !

Par ailleurs, le management semble merveilleux :

«Avec plus de 475 000 collaborateurs dont 140 000 en France, le groupe Carrefour est le 7ème employeur privé mondial et le 1er en France. Dans tous les pays, il s’efforce d’être une référence en matière de gestion des ressources humaines et de responsabilité sociale. Attirer, former, accompagner et fidéliser : tout est mis en œuvre pour favoriser l’épanouissement des collaborateurs, premiers ambassadeurs des enseignes auprès de leurs clients.»

La "positive attitude" n'est-il pas ?

«Le groupe Carrefour a pour objectif d’adapter en permanence sa politique de ressources humaines aux attentes de ses collaborateurs tout en valorisant les performances individuelles et collectives. Ainsi, le Groupe donne la priorité à la promotion interne qu’il accompagne d’une politique active de formation et de gestion des carrières.»

Sauf que Carrefour ne semble pas se donner les moyens de veut pas devenir une RÉFÉRENCE EN MATIÈRE SOCIALE ! D'ailleurs, les salariés de Carrefour sont toujours en lutte.

Samedi dernier, la grève dans les Carrefour Market fut un succès. Pour un travail pénible, aux horaires parfois décalés et pour beaucoup à temps partiel imposé, les salariés ne gagnent seulement en moyenne qu'entre 800 et 1100 euros mensuels nets. Aussi, se mobilisent-ils pour revendiquer une augmentation salariale supérieure aux 2 % que la direction du groupe Carrefour a lâché en quittant la table des négociations.

Entre la propagande d'entreprise et la réalité des salariés, on passe du positif autoproclamé au négatif vécu, voire au très négatif pour les ex salariés de ED, du groupe Carrefour, à Oyonnax !

Mercredi, ces derniers étaient aux prud'hommes. Ils avaient été licenciés en juin 2009 pour avoir refusé de travailler le dimanche. L'avocate des employée semblait très optimiste :

«Un arrêt de la cour de cassation de mars 2011 vient éclairer le débat, explique Inès Plantureux, avocate des salariés. Dans une affaire assez semblable, il a été considéré que l’on ne pouvait pas modifier les contrats de travail des salariés et les obliger à venir travailler le dimanche, sans un accord préalable de ces derniers. Dans le dossier d’Oyonnax, je considère que l’employeur n’a pas été précautionneux. Il a commis une erreur, ajoute Inès Plantureux. Cette société a voulu privilégier le travail sur tout le reste, notamment la vie privée et la vie de famille. C’est une affaire assez atypique et je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour plaider aujourd’hui et obtenir réparation ».

Finalement, le tribunal devrait rendre son verdict le... 21 septembre prochain, ce qui fera plus de deux ans de procédure ! Espérons que les salariés obtiendront enfin réparation du deuxième groupe mondial et premier européen de la distribution...

Un groupe Carrefour dont l'un des principaux actionnaires est le groupe Arnault (10 %) dirigé par l'affairiste Bernard Arnault, 4ème fortune mondiale, un ami de Borloo et surtout de chouchou, notre grand dirigeant, le président Sarkozy qui, rappelons-le, au lendemain de sa victoire, avait été prendre la mesure de sa fonction présidentielle au cours d'une croisière en méditerranée sur le yacht de son ami milliardaire... N'établissez aucun lien avec la loi Maillié...

Bref, chez Carrefour, les petits salaires et la vie chère des uns font les grandes fortunes de quelques uns...