Son écologie, c’est celle du tri sélectif, des pistes cyclables et des marchés bio, c’est aussi celle des associations nimby (not in my backyard, en gros, pas dans mon jardin)... Mais ce n’est certainement pas celle qui se développe en ce moment dans les propositions du Parti de Gauche, par exemple, et qui souligne une banalité de base oubliée par ces Verts mutants : l’écologie est définitivement incompatible avec le capitalisme et ses modes de productions suicidaires dans une planète devenue trop petite.

Ces lignes extraites d'''Europe Ecologie, mains vertes et tête haute, Les Verts entre populisme, moralisme et égoïsme'', un article de Jérôme Leroy dans Causeur, ont le mérite de souligner combien les Verts n'apportent rien de neuf, de novateur susceptible de changer la donne.

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On nous rétorquera que les Verts sont sur une bonne dynamique électorale... C'est vrai ! Ils surfent sur l'intérêt des citoyens pour les questions écologiques et profitent aussi d'un PS en perte de vitesse dans tous les domaines, au point d'espérer lui piquer le leadership...

Mais, depuis 2007, les Verts ont banni de leur discours toute référence de transformation sociale propre à la gauche, chassant sur les terres de Nicolas Hulot jusqu'à parfois prôner une alliance dans les exécutifs locaux avec les environnementalistes de l'UMP.

Ainsi, nos simili-écolos vantent la fameuse croissance économique verte d'un système capitaliste peinturluré en vert ... Les Verts sont donc devenus des conservateurs qui n'entendent pas mettre à bas un système injuste et suicidaire qui surexploite la planète et l'Humanité...

Avec comme têtes de pont le libéral-libertaire Daniel Cohn Bendit et la lisse Cécile Duflot, nos écolos lights sont même devenus de très bons clients, voire les chouchous des médias dominants, lesquels sont financés par les grands groupes industriels. La machine électorale verte est lancée à plein et seul compte finalement le résultat !

Ainsi, Jean Sarkozy la fille de José Bové est pressentie pour conduire la liste des Verts dans le sud-ouest aux régionales. La demoiselle qui est une grande militante devant le paternel l'éternel s'est récemment exprimée :

J'ai plein d'étiquettes : altermondialiste, antinucléaire, bobo car membre d'une Amap (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne), catho puisque j'ai travaillé sept ans pour le Comité catholique contre la faim... Hurler dans la rue, c'est bien, mais aujourd'hui, j'ai envie d'être sur les lieux de décision. (Source 20 Minutes)

On pourra lui en coller deux nouvelles : celle d'opportuniste et celle d'ingrate puisque la petite Bobové est salariée par le PS...

Les verts ont du succès alors qu'ils perdent leur identité... C'est le genre de paradoxe savoureux qui ne devrait pas longtemps tromper le monde.

D'ailleurs, des militants historiques ont récemment quitté ce parti, à l'instar de la députée Martine Billard :

Pour affronter la crise actuelle - économique, sociale, démocratique et écologique -, il faut apporter des réponses qui ne se contentent pas de changements à la marge. Les Verts n’ont plus cette audace : d’un parti pour la transformation de la société, ils sont devenus un parti d’accompagnement.

Les Verts suivent la même trajectoire que le PS, ils l'ont même dépassé... sur sa droite.