l'autre gauche, sans sectarisme...

un léger décalage...

Billet

Dans un excellent billet, notre ami Humeur de gauche réagit aux propos particulièrement étonnants d'étroitesse d'un certain Peillon sur l'autre gauche...

a.gauche.jpg Dimanche dernier, ici même, Stef qualifia de sectaire la démarche unitaire du parti de gauche. Lundi, c'est Peillon qui lance la campagne anti parti de gauche, pcf, npa...

Pour Peillon, les notables socialistes et, hélas, une bonne partie de la sphère sympathisante socialiste, c'est toujours la faute de l'autre gauche si le PS n'est pas au pouvoir :

  • Si Jospin fut éliminé en 2001 ce fut à cause du Che, de Hue, d'Arlette and co... Pas d'une politique décevante à coups de privatisations et de déclarations affirmant la primauté de l'économie libérale sur le politique, etc.
  • Le pitoyable résultat aux européennes fut, bien entendu, causé par génération écologie et le Front de gauche... mais surtout pas le bilan honteux des parlementaires et commissaires européens du PSE, et le si fade et si libéral Manifesto !
  • Quant au congrès de Reims, ah non, désolé, le congrès de Reims fut un succès comme chacun sait, le symbole d'un bouillonnement militant et intellectuel, l'accouchement d'un programme politique novateur, et surtout le congrès d'une unité retrouvée !!

En fait,

Monsieur Peillon rêve d'une formation de centre gauche, style parti démocrate US...

Le genre de bidule qui se désintéresse des classes populaires, se concentre sur cette partie de l'électorat qui profite encore du système, et se différence vaguement de la droite avec des propositions sociétales et un peu sociales pour aménager les réformes néo-libérales...

Pour aller dans ce truc, Peillon et ses potes, dont la fondation Terra Nova financée par Microsoft, Areva, Total et autres sponsors, ont imaginé les primaires du PCF au MoDem...

On a bien compris que Peillon n'a rien d'autre à proposer qu'une unité à gauche et au centre sur la base d'un anti-sarkozisme primaire...

On est au regret d'annoncer à celles et ceux qui sont sur la ligne politique de paillasson Peillon que l'anti-sarkozisme n'est pas un élément suffisant en soi pour mettre de côté nos idées. Tout simplement parce ça ne marche pas, ça ne suscite pas un vote d'adhésion à un projet : demandez à Ségolène...

Alors, si les socialos ne sont pas au pouvoir, c'est sans doute parce que le PS n'a pas :

  • exercé son droit d'inventaire sur les années Jospin et les suivantes...
  • remis en cause le dogme du libre-échange qui profite à tout le monde et de la mondialisation heureuse...
  • proposé un projet alternatif au système productiviste et capitaliste...
  • tiré les enseignements de la crise sociale et écologique du capitalisme...
  • fait sa propre révolution en interne quant à son fonctionnement...

Les socialistes ont trop longtemps compté sur le rejet de la droite et de Sarkozy pour reprendre le pouvoir, et accessoirement faire l'économie de traiter les 6 points précités. Mauvaise stratégie.

Il ne suffit donc pas de critiquer les délocalisations, les licenciements, le népotisme, les abus de la finance, la répression, la suppression de la taxe professionnelle, la politique environnementale de Sarkozy, le logement, l'appauvrissement programmé de l'Etat, la rgpp, les attaques contre l'école publique, la laïcité positive, l'abstention aux élections, la privatisation de la Poste, certaines dérives sécuritaires...

Encore faut-il en tirer toutes les leçons et proposer une autre politique !

N'oublions pas non plus que le sarkozisme se nourrit de la politique de l'Union européenne et de son idéologie dominante, le néo-libéralisme...

Hélas, __le PS est manifestement incapable de dépasser le simple stade incantatoire contre le sarkozisme... __ Aussi, il appartient à l'autre gauche de s'unir et de faire le boulot aussi bien dans les luttes sur le terrain, dans les urnes, qu'au niveau des idées.

L'autre gauche doit justement imaginer et défendre un projet alternatif de gouvernement qui redonne espoir en une vie meilleure et incite les classes populaires à se déplacer dans les bureaux de vote.

C'est tout l'enjeu de l'unité de l'autre gauche. Accessoirement, une autre gauche puissante obligera le PS à se bouger, à gauche...

PS : supporter de Peillon, tu sourcilles en lisant le verbe imaginer... Mais oui, la tâche est immense. Il faut effectivement IMAGINER un système qui ne détruit ni l'Homme ni la planète. Un système respectueux ! On est bien loin du prêt-à-penser... des certitudes établies... des calculs électoraux savants... Par exemple, au Parti de gauche, on réfléchit à la planification écologique... Pour ça, vois-tu, il ne vaut mieux pas être sponsorisé par des pollueurs... Idem si tu réfléchis pour avancer des propositions quant aux nouvelles technologies, vaut mieux éviter Microsoft...

Commentaires

1. Le mardi 27 octobre 2009, 23:02 par Rébus

Peillon a un temps représenté l'avenir du PS, c'est maintenant un apparatchik de plus.

Enfin, la gauche, dans son ensemble est désespérante, suffit de voir les batailles NPA/FDG/PS, la droite peut se rassurer (non pas que je prêche l'alliance avec le PS d'ailleurs)

2. Le mercredi 28 octobre 2009, 08:21 par des pas perdus

Espérons un front commun FDG-NPA au 1er tour des régionales et des prochaines élections, une dynamique pour faire entendre un autre discours qui espérons-le donnera envie aux actuels abstentionnistes de revoter. la droite profite de l'abstention, il suffit de regarder les dernières élections partielles.

Ensuite, pour le 2d tour, c'est différent, on s'unit pour battre la droite.

3. Le vendredi 30 octobre 2009, 17:47 par pamphile

Mais il faudrait que le NPA bouge par rapport au PS lors du 2° tour.

4. Le samedi 31 octobre 2009, 09:00 par des pas perdus

sa position ne ferme pas la porte à l'unité au 1er tour...

5. Le lundi 2 novembre 2009, 11:44 par gauchedecombat

je suis très fier d'être cité par quelqu'un comme toi... il serait temps effectivement que le PS arrête de se prendre pour le nombril politique de la gauche qu'il n'est plus et dépasse son mépris à notre endroit pour faire son autocritique. Cela ne leur suffit-il donc pas d'avoir commis l'erreur Royal ? le libéralisme n'est pas socialiste. une autre gauche est effectivement possible, sans sectarisme, mais avec des idées claires.

6. Le lundi 2 novembre 2009, 16:08 par des pas perdus

Le compliment est réciproque.

je ne suis qu'un simple militant du PG doublé d'un simple blogueur... Le PS redeviendra humble quand il se sentira menacé sur sa gauche. Il abandonnera le libéralisme et retrouvera alors ses valeurs.