le point à gauche sur les européennes

un léger décalage...

Billet

A deux semaines des élections européennes, médias et sondages indiquent une abstention massive et une victoire de l'UMPS.

Pourquoi demander au peuple de voter le 7 juin prochain quand une certaine élite estime que le peuple vote mal ?

Rappelons-nous qu'il s'est trouvé plus des trois cinquièmes des parlementaires pour approuver un texte, le traité de Lisbonne,dont le frère jumeau, le texte constitutionnel de Giscard, avait été rejeté par le peuple par référendum.

Et pourtant...

Le Parlement européen n'est pas une coquille vide. Au fil des ans, cette assemblée a gagné de nouvelles attributions et dispose d'un véritable pouvoir de blocage.

Avant de voter, on peut lire les articles ci-dessous :

Sur le social et l'économie :

Sur l'écologie :

Sur le service public :

Sur la politique internationale :

Sur le vote utile, forcément utile...

Depuis leur dernière représentation au Cirque d'hiver, les socialistes se réveillent, certains font même la leçon aux électeurs de gauche et Aubry ressort l'argument massue du vote utile...

Est-il nécessaire de rappeler que la victoire du PS en 2004 n'a rien apporté, ni même freiné l'orientation néo-libérale de l'UE ?

Faute d'arguments, les socialistes encartés manient également l'insulte dans cette campagne pour clore tout débat.

vote.utile.jpg

Un conseil : ne vous aventurez pas à avouer votre attirance pour une autre liste de gauche, sinon vous risquez d'être mis KO debout à coups de sous-entendus malsains décochés par des militants socialistes... Ainsi, certains militants socialistes évoquent même dans leurs blogs un "drôle de combianazione rouge-orange-brun" ! On n'est pas loin des délires, style théorie du complot !

Que voulez-vous, est-ce de notre faute si le PS n'a pas respecté sa parole et celle de sa candidate, en votant comme l'UMP lors de l'adoption du traité de Lisbonne ?

Calculette en mains, de nombreux socialistes sont plus préoccupés par le MoDem, une formation qui se situe au centre droit, que par la vie réelle... Demandez à Valls, Peillon,Hollande & co....

L'histoire semble d'ailleurs aller plus vite à Strasbourg qu'à Paris puisque l'alliance entre socialistes et centristes est presque faite...

Ainsi, la gauche version Joffrin, une variante de la gauche caviar ou moderne, prend forme...

Les électeurs socialistes risquent de se réveiller avec une belle gueule de bois quand ils apprendront que les députés du PS iront siéger aux côtés des libéraux...

Dans ce contexte, la tentation de l'extrême gauche est forte, en votant par exemple pour le NPA.

Or, ce vote est autant symbolique qu'inutile. Le NPA n'espère rien de ces élections à la différence du Front de gauche qui espère changer le rapport de forces autant au parlement européen qu'au sein même de la gauche...

Bref, le seul vote utile, c'est le front de gauche

PS : pour en revenir à certains de nos anciens camarades socialistes, plus prompts à dégainer les propos injurieux qu'à confronter les idées, sans doute une déformation causée par des congrès inutiles, on leur conseille vivement la lecture d'un article de Médiapart intitulé "l'autocritique européenne d'un «techno» social-démocrate"

Il s'agit du compte-rendu du dernier ouvrage d'Olivier Ferrand, l'Europe contre l'Europe, le président du fameux think thank de Terra Nova.

Deux petits extraits pour mettre l'eau à la bouche :

Tout aussi virulent contre la dérégulation des services publics, prenant l'exemple d'EDF ou de La Poste, il estime: «On peut légitimement s'interroger sur l'intérêt d'une libéralisation à marche forcée pour ces secteurs…» Pourtant, le premier ministre français d'alors s'appelait… Lionel Jospin..

Reste la question essentielle: comment un tel droit d'inventaire, frisant parfois le salutaire mea-culpa, peut-il s'exonérer du constat cruel de la faillite du «modèle social-démocrate», omniprésent dans la construction européenne, en opposition au «modèle de la démocratie de marché américaine». C'est au bout de plusieurs tergiversations qu'Olivier Ferrand consent à répondre: «Pourquoi ne pas dire aussi clairement que la social-démocratie a failli?»

Troublant aveux n'est-ce-pas, après les échecs avérés du socialisme réel et de l'économie de marché néo-libérale ?

Commentaires

1. Le lundi 25 mai 2009, 11:37 par Eric Bloggeur Citoyen

Nous sommes souvent d'accord ... c'est pour ça que je me permet une toute petite reflexion à propos de ton PS :

Si à la place de "pour en revenir à nos anciens camarades socialistes,... "

Tu pouvais écrire : "pour en revenir à (CERTAINS de) nos anciens camarades socialistes, ..."

Franchement, se serait bien , parce que ceux que tu cites ... et je te le confirme ... gonflent beaucoup certains camarades socialistes !

Se serait justice pour nous socialistes de gauche.

;-)

@ + Camarades

Eric

2. Le lundi 25 mai 2009, 12:08 par pas perdus

C'est fait...

3. Le lundi 25 mai 2009, 17:32 par Etiam Rides

Waow! Le lâcher de liens vers ma modeste page. C'est trop d'honneur!

Sinon, pour le rouge-brun, c'est ce qu'ils ressortent quand ils n'ont plus d'arguments. Souvenons nous des propos de Julie Coudry, fondatrice de la Confédération étudiante, proche de la CFDT, qui avait assimilé les opposants aux TCE aux organisateurs de la Shoah, aux Khmers rouges, à la Chine moïste et aux dictatures d'Europe de l'Est, excusez du peu.

Les sorties des Quatremer, Cohn-Bendit, Bayrou sont en général plus subtiles (plus dans l'insinuation), mais la rhétorique est la même.

4. Le lundi 25 mai 2009, 19:26 par Rébus

Le Front de Gauche, enfin, son existence, permet au moins l'amorce d'un débat sur la gauche et ses orientations, c'est un début

5. Le lundi 25 mai 2009, 20:40 par pas perdus

Je suis d'accord avec vous deux...

Côté de liens, j'ai du battre mon record !

6. Le mardi 26 mai 2009, 13:17 par Joe

Le Front de Gauche a amorcé une vraie dynamique.
Il n'est plus seulement une plateforme qui a su amorcer un débat sur le traité de Lisbonne,
il est en train de devenir une alternative possible lors des suffrages du 7 juin.
Il ne faut pas oublier en outre, ses liens avec le parti Die Linke allemand.
Si le Front de Gauche envoie des députés au parlement européen, leurs voix iront rencontrer celles des allemands, ça peut commencer à faire quelque chose...

Joe.

7. Le mardi 26 mai 2009, 13:47 par Etiam Rides

@ Joe

Ne lâchons rien...

8. Le mercredi 27 mai 2009, 08:18 par pas perdus

C'est notre seul espoir... Un début...

9. Le mercredi 27 mai 2009, 11:29 par dedalus

Cette rhétorique obsessionnelle autour de la notion populiste d'UMPS, ce systématisme des attaques contre le PS, sont la raison même qui fait que je ne voterai pas pour le Front de Gauche.

Parce que c'est se tromper d'ennemie pour des raisons purement tactitienne et que ce sera au final une erreur stratégique fondamentale qui laissera l'UMP au pouvoir.

Il y a un peuple de gauche et il se trouve qu'une bonne moitié de ceux-là vote socialiste. Sans le PS, la gauche pèse moins de 25%. J'attends d'un mouvement de gauche qu'il tape en priorité sur la droite, de manière à convaincre une majorité d'électeurs de rejoindre la gauche.

Ostraciser ainsi le PS, nier les convergences - et Mélenchon était au PS il y a encore six mois ! -, oublier que nos ambitions sont largement communes (humanisme, solidarité, redistribution, protections sociales...), c'est purement et simplement faire le jeu de la droite.

A continuer ainsi, c'est sûr, le 7 juin au soir, Sarkozy dira merci au Front de Gauche.

Alors, cette fois, je voterai socialiste - parce que j'en ai marre de vos conneries !

10. Le mercredi 27 mai 2009, 13:31 par Etiam Rides

L'opposition traité de Lisbonne est la raison d'être du Front de gauche. Or, ce document aura des répercussions profondes sur l'Europe et sur notre pays. Le PS a choisi de l'approuver. Pas nous. Cela s'appelle une divergence politique profonde, pas un choix tactique.

Parallèlement, si le parti socialiste, fidèle à la doctrine mitterrandiste (pour aller vite le sacrifice du social sur l'autel de l'Europe), a fait le choix de voter la libéralisation du courrier, du transport ferroviaire de voyageurs et de l'énergie, cela n'en fait pas moins des mesures néolibérales. Et je ne parle pas du marché transatlantique sans entraves.

Enfin, l'argumentaire qui se développe depuis une semaine sur le mode : "regardez le méchant front de Gauche qui fait rien qu'à dire du mal de nous", c'est un peu l'hôpital qui se fout de la charité, si on regarde la blogosphère ou les déclarations officielles des dirigeants PS.

Donc, on vous retourne le compliment. Arrêtez de croire que les électeurs du FDG se seraient précipités aux urnes pour voter socialiste si Mélenchon n'existait pas. Travaillez un peu votre gauche et occupez-vous de l'UMP plutôt que de nous.

11. Le mercredi 27 mai 2009, 14:08 par dedalus

Le PS a choisi de se situer dans le cadre d'une réalité où le traité de Lisbonne est en place, cela ne signifie en aucun cas qu'il ne s'agit pas de le modifier, réformer, transformer, réorienter... et c'est bien le projet du PSE pour une autre Europe...

Rejeter une réalité, la nier, l'ignorer parce qu'elle nous déplait est le meilleur moyen de continuer à la subir. Refuser le traité de Lisbonne ne fait pas un projet européen. bien au contraire, pourrait-on dire...

La question posé le 7 juin prochain n'est pas de se prononcer pour ou contre le traité de Lisbonne - le croire est avoir une ou deux élections de retard. Elle concerne plutôt : quelle Europe pour demain et quel chemin pour y parvenir ?

Si la réponse du Front de Gauche est de prendre un chemin qui commence ailleurs que là où on se trouve, comment dire..., ça me semble un peu court comme réponse, et surtout totalement à côté de la plaque.

Mais avez-vous même lu le projet du PSE, avant de parler de divergence politique profonde ? Et surtout, êtes-vous capable d'identifier les points de convergence et de les mentionner ? Il y a 72 propositions, combien vont dans le bon sens ?

Et puis, parce que la réponse m'intéresse : le PS fait-il partie selon vous de la gauche française ? et si non, vous pensez réellement que la gauche française pèse moins de 25% ? on fait comment pour reprendre le pouvoir à la droite, en Europe ou en France ?

12. Le mercredi 27 mai 2009, 18:38 par Etiam Rides

Si la réponse du Front de Gauche est de prendre un chemin qui commence ailleurs que là où on se trouve, comment dire..., ça me semble un peu court comme réponse, et surtout totalement à côté de la plaque.

Si vous ne voyez pas le rapport entre l'acceptation par le PS du traité de Lisbonne et les votes mentionnés dans mon commentaire précédent, c'est que vous ne voulez pas les voir. La problématique du démantèlement des services publics ne me semble pas "à côté de la plaque".

Pour les autres réponses, si c'est l'avis du maître des lieux que vous voulez, lisez son blog. Si c'est le mien, lisez le mien. Il y a quantité de billets qui y répondront avec toute la précision voulue.

Et arrêtez de croire que les gens qui vont voter pour LO, le NPA ou le FDG auraient voté PS. Occupez-vous de récupérer les gens qui n'iront pas voter parce qu'ils ont vu pendant les trois dernières années les socialistes se bouffer entre eux plutôt que bouffer de l'UMP.

13. Le jeudi 28 mai 2009, 21:18 par pas perdus

Je suis d'accord avec Etiam.

Le PS a perdu des électeurs tout seul. Moi y compris qui ait milité un septennat au PS

Dédalus : j'ai pris la peine de lire le Manifesto et t'invite à lire les six billets consacrés à celui-ci, un par chapitre...