mercato d'hiver : caliromero rejoint le PS

un léger décalage...

Billet

Le moins qu'on puise dire, c'est que ça bouge au PS. Après la proposition de Royal au Modem rejetée par Bayrou, hier, le conseiller régional, élu sur les listes et longtemps membre de l'UMP, Jean-Luc Romero a décidé de rejoindre le PS.

calimero.jpgOn apprend dans Le Figaro :

"Depuis le combat pour le PACS, je m'aperçois que je suis plus en phase avec la gauche. A droite, j'étais un alibi", a poursuivi cet ex-adhérent de droite durant 25 ans (RPR puis UMP), qui a fait son "coming out" sur sa séropositivité et juge "réactionnaires" certains responsables de la majorité présidentielle.

Il lui a fallu l'épisode épique du PACS plus 10 années pour qu'il s'aperçoive (enfin !) que la droite est réactionnaire et parfois, disons-le, homophobe...

EXTRAORDINAIRE DECOUVERTE !

Quelle lucidité ! Quelle perspicacité dans l'analyse !

Nous nous sentons tous petits !

L'Ile-de-France ne pouvait se passer des compétences d'un tel élu ! D'ailleurs, le PS l'a placé en position éligible...

Ces transferts ne peuvent pas s'analyser en termes de trahisons et de débauchages : PS et UMP sont relativement proches sur les questions suivantes :

  • sociales : la flexibilité, les CDII, la confirmation des retraites des salariés du secteur privé font partis du bilan de la gauche;
  • économiques : les privatisations , la fin des PTT, l'accord sur la libéralisation du secteur de l'électricité sont quasiment une coproduction PS-RPR-UDF;
  • sociétales : Sarkozy et ses sarko boys ont encore du retard, mais reconnaissons-leur qu'ils ont déserré l'étau de la morale bourgeoise et catholique de la droite quant au PACS.
  • européennes : l'accord UMPS qui a permis l'adoption du traité néo-libéral de Lisbonne.

Par conséquent, il n'est pas surprenant qu'après l'ouverture à "gauche" de Sarkozy, symbolisée par l'arrivée dans le gouvernement Fillon des trois poids lourds Besson, Bockel et Kouchner, arrive le temps des cerises de l'ouverture à droite du PS...

Des transferts qui ne s'effectuent qu'avec la garantie de prendre une place tout aussi confortable dans le parti d'en face... Ces gens-là prônent la flexibilité, certes, mais pour les autres !

Commentaires

1. Le mardi 8 décembre 2009, 16:44 par Stef

a quitté l'an dernier ce parti (UMP) en raison de "profondes divergences sur les questions de société". Apparenté au Parti radical de gauche, ce dernier a estimé "logique" son "ralliement à la majorité du conseil régional" dirigée par le socialiste Jean-Paul Huchon, qu'il soutient depuis son départ de l'UMP

:))

après dire que l'UMP et le PS sont proche, en prenant d'énormes raccourcis sur les privatisations et les retraites, c'est un peu léger. Et puis il n'y a jamais eu d'accord entre l'UMP et le PS pour le traité de Lisbonne...
Parles en à Melenchon, il te dira :))

2. Le mardi 8 décembre 2009, 17:32 par des pas perdus

Je n'ai jamais dit le contraire quant à Romero.

Tu auras beau présenter de façon extrèmement fine et sans aucun raccourci les privatisations de Jospin et la réforme Balladur des retraites du secteur privé qui a été actée entre 97 et 2002, il n'en reste pas moins que la gauche plurielle, en particulier le PS a sa part de responsabilités.

Quant au traité de Lisbonne, il a fallu le ralliement d'une majorité de parlementaires PS pour qu'il soit adopté à Versailles

Pourquoi nier ces faits ? Soit ce sont des erreurs et il faut le reconnaitre, soit il faut les défendre et les assumer.

3. Le mardi 8 décembre 2009, 17:57 par Stef

Oh je crois qu'il y a en partie des erreurs comme l'a reconnu Hamon sur l'ouverture du capital de France Telecom...Je crois finalement qu'un parti de gouvernement est obligé qu'il soit de droite ou de gauche de formuler des regrets sur les politiques menées pour justement avancer. Il faut être pragmatique.
Pour les organisations syndicales pour lesquelles tu viens de poster un commentaire chez moi, c'est un peu la même chose. Il y a eu comme une espèce de compétition entre les différentes organisations syndicales pour apparaître la plus raisonnable, la plus pragmatique. Ce qui a abouti à l'unité syndicale du premier semestre 2009 qui a largement vécu selon moi.
Le jeu politique ou la négociation salariale sont toujours des questions de postures et de compromis qui aboutissent à des choix qui ne sont pas toujours compris.

4. Le mardi 8 décembre 2009, 19:09 par lou

Quand ça souffle à droite, ça ouvre à gauche et ça fait des courants d'air (d'après Raymond Devos). On n'est pas sorti de l'ère de l'accordéoniste.
Qu'on s'oppose ou qu'on se rapproche (entre frères ennemis), on est toujours dans le spectacle mimétique.
Et les spectateurs ?

[en passant : on ne peut pas accéder à ton site par le lien direct :
http://www.despasperdus.com
- une erreur de feuille de style, si je comprends bien le message]

5. Le mardi 8 décembre 2009, 19:09 par Joel

c'est le principe des vases communiquants :-)

6. Le mardi 8 décembre 2009, 19:27 par Rébus

Romero a servi de "caution homosexuelle " si j'ose dire à l'UMP, qui le poussait en avant pour éviter de passer trop (!) pour un parti réac.

Ses discours ont toujours été fermement de droite, hormis quelques questions sociétales, ce ralliement semble un peu léger, d'autant qu'il a quitté le PMU il y a déjà longtemps.

Bravo pour une certaine lucidité, mais un doute de ma part sur ses convictions.

7. Le mardi 8 décembre 2009, 20:06 par des pas perdus

Oui, je le vois mal défendre des idées en faveur de la république sociale... Idéal du socialisme français...

8. Le mardi 8 décembre 2009, 20:08 par des pas perdus

Merci pour l'info Lou, mais chez moi ça fonctionne...?

Joel : belle image...

9. Le mercredi 9 décembre 2009, 01:15 par allo

PACS : Parti Autoritaire des Cons Sarkozystes

10. Le mercredi 9 décembre 2009, 07:42 par patrick

si la gauche - le parti socialiste - avait une vraie identité, ses sympathisants, souteneurs ou autres afficionados ne mettraient pas vingt ans avant de s'apercevoir qu'ils n'avaient rien à faire dans le camp d'en face ou d'à côté pour être plus explicite.

11. Le mercredi 9 décembre 2009, 10:15 par des pas perdus

Exactement... Il faut dire qu'il y a souvent d'un côté les discours, et de l'autre les actes... pour embrouiller et créer l'illusion.