une tragédie grecque

un léger décalage...

Billet

Depuis ce week-end, les médias dominants ne cessent de gloser sur les fameux 120 milliards d'euros destinés à sauver la Grèce. En découvrant les contreparties imposées au peuple grec par l'Union européenne et le FMI, nous revient ce fameux proverbe populaire :

«avec des amis comme ça pas besoin d'avoir d'ennemis»

capitalisme.JPG

En l'espèce, ce plan du FMI de DSK[1] et de l'UE doit être qualifié de plan de revanche sociale à l'instar de ceux subis naguère par d'autres peuples sur les continents africain et américain.

Aussi, les conséquences devraient présenter quelques similitudes : récession économique, baisse des investissements publics (éducation exsangue), chômage de masse, baisses des revenus et pauvreté...

Le gouvernement "socialiste grec" a choisi, les plus faibles paieront  : les salariés, les fonctionnaires, les retraités, et les jeunes !

L'oligarchie locale ne paiera pas. Elle profitera de ce plan de "sauvetage" comme elle a su le faire avec les fonds communautaires depuis 1981, les privatisations, la fraude fiscale grâce à la complicité des gouvernements de toutes obédiences et de la commission européenne....

Lutte des classes ?[2]

Comme il n'y a pas de petits profits, l'UE et le FMI se sucreront sur le dos du peuple grec avec un taux de crédit à 5 % ! La France est bien entendu dans le coup ![3]

Paradoxalement, la Grèce est un exemple.

Les autres peuples doivent s'en imprégner pour s'auto-infliger les pires réformes néo-libérales comme l'affirme haut et fort la chancelière A. Merkel :

«Portugal, Espagne et Irlande peuvent voir que le chemin pris par la Grèce aux côtés du FMI n'est pas facile. En conséquence, ils vont faire tout leur possible pour éviter de se retrouver dans une telle situation, et ils déjà annoncé des plans d'économies.»

Une tragédie pour le peuple grec, et... pour les autres !

En restant dans les clous fixés par le FMI et l'UE, une autre politique s'avère impossible[4]. .

Notes

[1] le camarade DSK qui applique l'orthodoxie néo-libérale a toujours sa carte au Parti "socialiste", non ?

[2] nous ne partageons pas l'avis de l'ancien 1er secrétaire du P"S", François Hollande. (Source : Les Echos)

[3] à lire Sarkozy, en retard pour la Grèce, se rattrape dans les médias

[4] le néo-libéralisme à la Merkel et le social-libéralisme à la DSK-Papandreou sont les deux faces d'une même pièce de monnaie, non ?

Commentaires

1. Le mardi 4 mai 2010, 09:49 par laetsgo

L'hypocrisie des gouvernements y compris le gouvernement grec (alors que Papandreou est président de l'internationale socialiste, c'te blague !) atteint des sommets ! tout ce cirque pour :
1. s'engraisser sur le dos des travailleurs grecs (via la "cure" d'austérité et les taux usuriers, aussi bien des spéculateurs que des pays de l'UE) - à la limite, c'est bonus
2. préparer les opinions nationales à ce qui va se passer "si nous ne réduisons pas nos déficits"
3. enfin, détruire les derniers lambeaux d'acquis sociaux insupportables qui perdurent difficilement en Europe (à commencer par les retraites !)

et nous, on ne fait rien....on regarde et on serre les fesses...alors que nous sommes les suivants sur la liste...

2. Le mardi 4 mai 2010, 11:37 par des pas perdus

Exact.

La riposte n'est pas à la hauteur pour l'instant, mais ne désespérons pas.

3. Le mercredi 5 mai 2010, 02:08 par internaciulo

Soutien au peuple grec... mais avec un son de cloche un peu différent parce qu'il serait mal venu d'entendre qu'il n'y a pas d'alternative à gauche au front de gauche :))

http://alternatives-economiques.fr/...
http://alternatives-economiques.fr/...

4. Le mercredi 5 mai 2010, 02:44 par internaciulo

::Le premier article explique pourquoi il faut prêter à 5% des dettes que l'on emprunte à 3%. Il est clair je ne reviens pas dessus.
::Deuxieme article avec mes commentaires

Je reviens d’une conférence de presse convoquée par ATTAC sur la crise grecque. Pas mal de divergences entre les forces de gauche françaises (dont les Verts, la « gauche de la gauche » et des syndicats) soutenant la résistance populaire grecque au plan d’ajustement !
::point de convergence, le peuple grec va souffrir

J’ai déjà pas mal discuté du sujet dans le forum de mon précédent billet, J’ai lu ce que dit Alter Eco (mâtin ! quel journal), Mediapart (remarquable article sur la presse allemande dans la crise) et discuté avec une verte allemande, lu les communiqués des eurodéputés verts… J’ai constaté aussi (sur Facebook) que l’argument à la Bild existe aussi en France ( « On est ruinés, on nous demande des sacrifices et on va payer pour les Grecs !? »)

Mon discours : qu’il y ait eu ce prêt massif est une victoire de la solidarité européenne contre l’égoïsme démagogique de Merckel.
::Une nuance qu'on entend pas du côté du front de gauche. Ce qui est scandaleux c'est :

Ce qu’il faut critiquer, c’est le « partage du fardeau du remboursement ». Ce sont les riches grecs qui ont empoché le déficit sous la droite (Karamanlis), et maintenant on fait payer les petits salariés quand il faut rembourser.
::subtile divergence avec Mélenchon qui préfère taper sur papandréou. Rentrons dans les détails

Qui sont en effet les responsables ?

- Karamanlis qui a appliqué la doctrine sarkozyste (loi TEPA) : « Faire des cadeaux aux riches dans les périodes de vaches grasses et faire rembourser les pauvres en période de vaches maigres. Plus bien sûr les énormes dépenses militaires contre l’ennemi turc.
::Je crois qu'on peut être tous d'accord pour rogner massivement le budget de l'armée grecque
- L’absence d’Europe politique, fédérale et solidaire.
::Trop d'Europe ou pas assez d'Europe ? La les opinions divergent.
- Les banques spéculant contre la Grèce avec l’aide des agences de notation.
::Consensus anti-banksters je suppose
- L’attitude Merckel alimentant la spéculation
::Là encore ça me parait plus important que de taper sur DSK

À l’inverse, une politique solidaire aurait consisté à combiner des dons « structurels « (FEDER) et des prêts, très tôt, pour casser les reins de la spéculation, et aider la Grèce à réformer sa fiscalité pour faire rembourser les riches.
::There Is An Alternative




Le représentant FSU soutient lui aussi que la responsabilité est celle des gouvernements avant les marchés financiers.

Mais pour la « gauche de la gauche » (PdG, FASE, NPA) c’est la faute à l’Europe ouiouiste, au PASOK (Papandreou) et à DSK. Il ne faut pas critiquer Karamanlis (!!)
::C'est là qu'on pense à l'histoire de l'alcoolique qui cherche ses clés près du reverbère parce que c'est la que la rue est éclairée.

Leurs propositions (un peu confuses) :
tantôt « annulation de la dette publique » (« dettes odieuses »),
::pour moi c'est non
tantôt « moratoire sur la dette publique »
::pour moi c'est non
Propositions que j’ai critiquées dans le forum de mon billet précédent. Cela revient en outre à dire que les marchés avaient raison de spéculer (c’est-à-dire anticiper que la dette grecque ne sera pas remboursée) alors que nous avons dit le contraire pendant des mois. Avec tous les effets qu’on imagine sur les autres pays européens endettés.




Seule proposition intéressante : la BCE devrait pouvoir faire des prêts directement à un pays en difficulté. À creuser. C’est un des points sur lequel j’avais critiqué Maastricht et qui reste invariant sous Lisbonne. Comment éviter alors de donner à Trichet, ou à une majorité européenne réactionnaire, un pouvoir exorbitant ?.
::Des compléments d'infos la dessus ?




Pour moi le plus choquant est l’affirmation « Il ne faut pas critiquer Karamanlis ». Se rendent-ils compte que du même coup ils dédouanent la loi TEPA (boucler fiscal etc), alors que le « modèle grec » risque fort d’être appliqué demain à la France ?




Aurélie Trouvé (Pte d’ATTAC ) conclut courageusement en soulignant le coût de la non-Europe.
::ATTAC old-school aurait au contraire dénoncé un trop grand carcan européen. Il y a la une fracture assez profonde entre les partisans du "socialisme dans un seul pays" et ceux qui veulent faire de l'écologie par dela les frontières.
Pour ma part je persiste à penser que dans une époque mondialisée, le souverainisme conduit au chacun pour soi entre des pays trops petits en concurrence les uns et avec les autres. Le premier qui bouge dans le sens du néolibéralisme a l'avantage, donc in fine tout le monde est entraîné. Donc le souverainisme politique entraine le libéralisme économique.

5. Le mercredi 5 mai 2010, 06:25 par patrick

il faudra que bientôt se lèvent les grecs, irlandais ou espagnols, français pour que cette logique du remboursement de ce qu'aucun ne doit, cesse.

l'argent est devenu à ce point abstrait que je me demande si sa stratégie visant à étouffer les plus faibles se fonde bien sur une nécessité présentée comme incontournable.

6. Le mercredi 5 mai 2010, 08:40 par des pas perdus

internaciulo : je m'exprime en mon nom propre, pas en celui du PG, de la FASE, du FDG et encore moins du NPA.

Je constate simplement qu'on nous a menti sur l'Union européenne. Que le fameux plan que vous défendez aurait pu être pris sans cette UE, et beaucoup plus tôt. Cette UE d'ailleurs a été un frein...

Tout le discours europhile qui consiste à dire que seul on ne peut rien faire est invalidé. Un discours qui permet d'imposer les pires régressions sociales, comme le dumping social au sein de l'UE, au nom d'un hypothétique avenir radieux... Dans un autre billet, j'ai comparé l'UE à l'URSS . C'est facile de désigner comme bouc émissaire Merkel... Tiens, après on accuse les nonistes de xénophobie...

Vous dites "le souverainisme conduit au chacun pour soi". A contrario, vous pensez donc que le libre - échange , la concurrence et tous les dogmes néo-libéraux appliqués scrupuleusement par l'UE favorisent la solidarité, la cohésion et la coopération entre les pays membres de l'UE ? On ne vit pas dans le même monde.

L'Europe aurait pu devenir un espace de coopération entre services publics, favoriser des politiques sociales et écologiques, au lieu de ça elle est devenue le continent le plus ouvert à la concurrence, où même ses pays membres se livrent à une guerre économique où tous les coups sont permis, favorisant le nivellement social par le bas.

Enfin, selon vous, la critique du social-libéralisme revient à dédouaner la droite... donc à soutenir par défaut Karamanlis, Sarkozy et la TEPA... C'est Papandreou qui est au pouvoir et qui a été élu pour mener une autre politique ! C'est lui qui va faire le sale boulot... qui va mener une politique de droite.

Vous avez mal lu. Pour nous, social-libéralisme et néo-libéralisme sont les deux variantes du libéralisme économique, de cette mondialisation qui pille la planète au profit d'une oligarchie.

Cela fait trente ans que ça dure. Vous noterez combien la théorie du chaos correspond bien à la situation grecque. Le libéralisme profite des crises qu'il créé pour imposer des réformes encore plus libérales !

Enfin, je constate, aussi bien dans les articles en lien que dans vos commentaires, l'absence de toute considération sociale. Vous parlez d'écologie, d'économie, d'institutions, de formations politiques, de traités divers et variés, mais jamais, au grand jamais, vous n'évoquez les peuples, les conséquences sur leur vie quotidienne... Rien que dalle. Comme si tout se résumait à de froides données chiffrées.

Dès le traité de Rome, tout était quasiment dit. Relire Pierre Mendès France en 1957 et le bouquin "l'Europe sociale n'aura pas lieu".

Mon opinion personnelle est qu'il faut une autre Europe et donc commencer par sortir de l'UE. Le stalinisme n'était pas une fatalité ni éternel. Je ne vois pas pourquoi la mondialisation et le libre-échange le seraient...

Patrick, je suis d'accord avec toi.

7. Le mercredi 5 mai 2010, 10:50 par internaciulo

je m'exprime en mon nom propre, pas en celui du PG, de la FASE, du FDG et encore moins du NPA.

:: tout à fait d'accord et moi de même

Tout le discours europhile qui consiste à dire que seul on ne peut rien faire est invalidé

Ben voyons, dites nous comment la France a elle seule aurait sauvé la Grêce d'un plan d'austérité !

Vous dites "le souverainisme conduit au chacun pour soi".

::Oui, De Villiers par exemple est quelqu'un qui me répugne mais qui est cohérent. Ultralibéral en France,  souverainiste et protectionniste en dehors de l'hexagone.

A contrario, vous pensez donc que le libre - échange , la concurrence et tous les dogmes néo-libéraux appliqués scrupuleusement par l'UE favorisent la solidarité, la cohésion et la coopération entre les pays membres de l'UE ?

::Votre contrario est faux. J'affirme qu'il existe une troisième voie qui est ni la capitulation devant GoldmanSachs ni la tentation du socialisme dans un seul pays. 
::Il faut faire le distingo entre le marché __intérieur__ de l'UE et les relations entre l'UE et le reste du monde (l'Inde la Chine et les E-U. mais aussi le tiers monde !).    
::En ce qui concerne le marché __intérieur__, les libéraux comme les keynésiens sont d'accord sur le fait que la concurrence doit être libre et non faussée.  Il ne devrait choquer personne que les règles qui régissent le commerce soient les mêmes entre Strasbourg et Baden-Baden ou Perpignan et Barcelone que entre Strasbourg et Brest ou entre Perpignan et Lille. 
::Ce qui est critiquable c'est ce que fait l'UE avec le reste du monde (là je vous rejoins, entre la PAC qui affame l'Affrique et la technologie qui est bradée en Asie il y a matière à critique).
::Ce qui est critiquable aussi c'est dans la faiblesse de l'impôt fédéral (exactement la même situation que les Etats-Unis avant le New Deal).

Je constate simplement qu'on nous a menti sur l'Union européenne.

::Qui est ce "ON" ? Différentes personnes pro- ou anti-Maastricht, pro- ou anti-Constitution ont dit des choses très différentes plus ou moins à côté de la plaque. Je ne vois pas en quoi ma petite chapelle anti-Maastricht pro-Constitution aurait menti dans les grandes largeurs mais je suis ouvert à toute démonstration du contraire !

C'est facile de désigner comme bouc émissaire Merkel...

Merkel, Berlusconi, Sarkozy, Chirac, Blair, Jospin même. Oui je les désigne comme responsables de la quasi déconstruction européenne qui s'étale sous nos yeux.
Vous voyez dans les propos de Fillon ou de Merkel la pensée unique "europhile" mais la réalité est que les gouvernants nationaux sont les meilleurs fossoyeurs de l'Union européenne. Tout ce qui s'est fait de bien s'est fait de manière insuffisante et malgré eux. A chaque fois qu'ils ont été à la manoeuvre le résultat a été pitoyable. La stratégie de Lisbonne pas mise en oeuvre c'est eux. L'euro pas si mal géré par Trichet (comparativement à Greenspan) ce n'est pas eux. Les avancées démocratiques de la convention pour l'avenir de l'Europe, ce n'est pas eux. Les reculs démocratiques du traité de Lisbonne, c'est eux. Les condamnations de Microsoft & cie, c'est le communautaire. L'Europe de la défense qui patine c'est de l'intergouvernemental. On peut continuer la liste jusqu'à l'écoeurement.

Vous avez mal lu. Pour nous, social-libéralisme et néo-libéralisme sont les deux variantes du libéralisme économique, de cette mondialisation qui pille la planète au profit d'une oligarchie. Cela fait trente ans que ça dure. Vous noterez combien la théorie du chaos correspond bien à la situation grecque

Je suis d'accord avec tout ça à la nuance près que j'aimerais bien qu'on réfléchisse et qu'on m'explique COMMENT un autre monde est possible. Je suis d'accord avec le projet de Mélenchon de "foutre la trouille" aux Touati. Mais on n'affronte pas Goldman Sachs comme Don Quichotte affronte les moulins.

Vous parlez d'écologie, d'économie, d'institutions, de formations politiques, de traités divers et variés, mais jamais, au grand jamais, vous n'évoquez les peuples, les conséquences sur leur vie quotidienne... Rien que dalle. Comme si tout se résumait à de froides données chiffrées.

Ben voyons, vous avez le monopole du coeur, c'est ça ?
8. Le mercredi 5 mai 2010, 13:58 par des pas perdus

Je vais tenter de répondre point par point.

"la France a elle seule aurait sauvé la Grêce d'un plan d'austérité !"

Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas écrit. Je constate simplement que l'UE bouclier est un leurre. Comme d'autres autrefois (les stals au temps de l'URSS), vous semblez incapable de sortir du cadre prééxistant...

Sinon, je ne me sens aucune affinité avec de Villiers. Je ne vois d'ailleurs pas pourquoi vous avez cité ce politicien qui a rejoint l'UMP.

"Merkel, Berlusconi, Sarkozy, Chirac, Blair, Jospin même. Oui je les désigne comme responsables de la quasi déconstruction européenne qui s'étale sous nos yeux. (...)"

Tout ce que vous décrivez part hélas d'un mauvais postulat. Relisez le discours visionnaire de PMF avant l'adoption du Traité de Rome. Il avait vu juste ! La suite des événements était inscrite dès le départ.

"on m'explique COMMENT un autre monde est possible"

Je ne suis qu'un simple citoyen. Avant de penser au monde, pensons d'abord à construire une Europe différente qui propose au monde un autre modèle de société et de développement... Par exemple, une Europe mettant en place des droits de douanes très élevés pour tous les produits extérieurs ne respectant pas un certain nombre de droits sociaux... Une Europe de la coopération qui se dote de la règle du nivellement social et écologique par le haut...

"Le monopole du cœur"...

Non, mais je vous faisais juste remarquer que ces considérations-là étaient absentes de votre discours.

9. Le jeudi 6 mai 2010, 13:24 par internaciulo

«On fait de l'argent sur le dos de la Grèce. C'est intolérable», s'est-il emporté.

«J'ai l'impression que maintenant, dans les gouvernements, on dit "I want to make money on the back of the Greece"

http://www.liberation.fr/economie/0...
On se fait

10. Le jeudi 6 mai 2010, 13:54 par des pas perdus

Notre médiatique libertaire-libéral découvre la lune...

11. Le mardi 11 mai 2010, 01:27 par internaciulo

Je te trouve injuste envers Dany
Quel meilleur discours aurait-il dû tenir ?
http://europeecologie.eu/Dany-Cohn-Bendit-denonce-les