juin 2005

Mi-avril 2005, en week-end près de Poitiers, je me retrouvais démuni niveau bouquins... Farfouillant dans les étagères familiales, j'ai trouvé ce livre qu'on me conseilla vivement.

L'inculte que je suis, ne connaissait pas Albert Cossery, écrivain francophone, né avant la première guerre mondiale en Egypte.

L'autre jour, le ministre de l'économie a déclaré que les Français ne travaillaient pas assez et que la France vivait au-dessus de ses moyens. Ces deux affirmations ne sont guère originales.

On serait prêt à adhérer à la première mais monsieur Breton, c'est son nom, entend par cette déclaration signifier que les Français qui travaillent déjà, ne travaillent pas suffisamment... En ligne de mire les 35 heures, qui ont été tellement attaquées, depuis leur mise en oeuvre, qu'on se demande si elles existent encore. Dans un pays où le chômage représente plus de 10 % de la population active, sans parler des personnes qui ont un emploi précaire, intérimaire, intermittent, à durée déterminée ou à mi-temps (notamment les femmes qui ne le choisissent pas toutes), on espérait que le sieur ministre mette en place une politique volontariste et énergique afin de réduire la précarité sociale, et donc de résorber du même coup le chômage.

Un soir, tandis que nous attentions le métro à la station Pigalle, en travaux(?) sur la ligne 12, notre regard a remarqué cette vieille affiche. Nous eûmes un flash : ding ! Nous pensâmes à l'écrivain Joseph Bialot (voir rubrique "coups de coeur") qui avait dû voir sa semblable à son retour des camps nazis. "La station Saint-Martin est fermée au public" est d'ailleurs le titre d'un de ses livres que nous vous recommandons vivement.

Ce film retrace les derniers jours de Kurt Cobain, auteur, compositeur, guitariste et chanteur du groupe "grunge" Nirvana. Pour ceusses qui souhaitaient se repaître de quelques détails croustillants sur le couple qu'il formait avec la sulfureuse Courtney Love, sa femme et membre du combo Hole, ou qui espéraient se gaver les oreilles avec la musique de Nirvana, la déception fut certainement terrible. Pas de voyeurisme, pas de clichés rock'n'roll. Gus Van Sant surprend par la simplicité de sa mise en scène qui permet au spectateur de vivre le drame qui se déroule sur l'écran. Certes, on voit Cobain, mais celui-ci est banal, paumé, fugitif, pitoyable... Bref, un monsieur tout le monde, plutôt jeune, prit dans la nasse de son mal-vivre et de son mal-être... Un homme qui fuit sa vie ou essaie de la retrouver, mais qui n'est déjà plus. La musique, notamment celle du Velvet Underground, accompagne avec justesse les superbes images. A voir absolument.

Ce matin, le soleil cogne sur mes fenêtres. Il ne fait pas loin de 30°C. Je vais descendre en dehors des sentiers battus, puis me véhiculer à bord de mon fier et superbe destrier. Nul doute que la gent féminine se bousculera pour monter à bord, et que les hommes se retiendront pour étouffer leur jalousie! Que voulez-vous, avec un tel bolide, je suscite envie et convoitise...

Monroe? Non. Marilyn Manson. Sans être fan, nous le connaissions déjà d'après ses disques. Nous répondîmes donc à l'invitation d'une amie. Un concert est toujours spécial. On baigne dans une certaine ambiance, chaque fois nouvelle. Ce soir-là, nous n'étions pas loin de la messe noire... Marilyn Manson propose un rock métal efficace. Ses paroles et les thèmes qu'il développe sont sulfureux pour la société américaine. Il exprime ni plus ni moins le rejet du puritanisme, de l'hypocrisie WASP et le mal-être de l'individu embourbé dans le système. Pas étonnant que nos amis goths l'adorent... Ce fut un excellent concert. Manson a indéniablement le sens du spectacle.

Entre les quartiers de la Goutte d'Or et de Marx Dormoy, quelques immeubles à l'abandon, qui feront le bonheur sonnant et trébuchant des promoteurs immobiliers, où sont collées des affiches d'artistes anonymes, un peu à la manière d'Ernest Pignon-Ernest. Affiches qui invitent à la rêverie et à réfléchir sur la mémoire de ces murs qui abritaient autrefois des habitants.... Affiches pour la beauté du geste...

Oui oui, vous pouvez vérifier. Je vous attends de pied ferme! En ces temps de village planétaire où l'information nous submerge instantanément et s'efface au profit d'une autre, où la mémoire devient un vain mot, il est bon de s'arrêter sur quelques vérités historiques. La guerre de Troie éclata plus de mille ans avant J.C.. De nos jours, jeune public avide de savoir, on dirait DJ ! Elle éclata pour les beaux yeux d'une belle Lenaïg, Lénaelle, Léna ou Hélène... Paris l'enleva... Pari perdu ou gagné, la légende était née... Dix ans de siège... On appelle ça de la constance dans les idées et l'action! Et depuis le jour de cet enlèvement, en était-ce véritablement un, car le Paris était un fort joli coeur, et la vie à Sparte assez... ? J'ai oublié le mot, si vous pouviez me rafraîchir la mémoire... Merci. Donc, pour revenir à l'Histoire, depuis ce d-day, trois fois millénaire, cette légende a suscité bien des contreverses, sur lesquelles nous ne nous attarderons pas. Elle a surtout inspiré de nombreux artistes, et nous lui devons de nombreuses créations de l'esprit, De "l'Iliade" à "Enéide", sans oublier "la guerre de de Troie n'aura pas lieu", en passant à "Toi mon toi", sans omettre "Léna c'est l'Etna", et "la Belle Hélène"... Etonnant, non?

On aime bien Patrick Bouchitey. Il joue juste et se fait rare comme réalisateur. Deux qualités. On avait aimé son adaptation d'une nouvelle de Charles Bukowski, Lune froide. Entre parenthèses, nous avions vu un superbe documentaire sur ce dernier, avant la naissance de ce blog. Mais revenons à nos moutons. Bouchitey interprète un prof de fac, et critique littéraire, mal dans sa peau, qui écrit en vain chez lui. Une de ses élèves lui donne un manuscrit. Dès le moment où il va enfin l'ouvrir, sa vie va bousculer. Le film devient alors thriller La rencontre entre le prof et l'élève change de nature en devenant une histoire d'amour perverse, voire masochiste, avec en toile de fond une imposture littéraire. Une? Pas si sûr!

Cet après-midi, tandis nous pédalions paresseusement dans une de ces rues qui semblent avoir été oubliées par l'abondance et la croissance, notre regard tomba sur une affichette collée sur un mur lépreux. Nous nous dîmes qu'elle devait sans doute sa survie à sa pertinence et au militant anonyme qui l'avait apposé avec soin. Malgré le changement de gouvernement, faisons les naïfs, et sa priorité qui consiste à lutter contre le chômage, nous creusâmes longuement nos méninges... Nous conclûmes que le sieur Galouzeau de Villepin avait omis de faciliter la vie des personnes précarisées, dont les chômeurs, en leur acccordant le droit d'utiliser gratuitement les transports en commun. Voilà pourtant une mesure simple et facile d'application qui faciliterait leurs démarches... sans parler que cela représenterait une économie substantielle pour leurs maigres budgets. Mais que voulez-vous, le De Villepin qui représente l'aile sociale de l'UMP, ce qui laisse songeur si Sarkozy était à sa place, a préféré distribuer des petits cadeaux à ses amis du Medef..., baisse de charges, CDI avec une période d'essai de deux ans... Consternant! Et affligeant car nous ne ouiîmes pas la gauche parlementaire dénoncer cet oubi...

Franchement vous me voyez faire une prière? Quand dans l'espace public, qui est laïc rappelons-le, je vois des bipèdes afficher ostensiblement Croix, Voiles, Kipas, Barbes longues et Chapeaux, Bible, Coran, ou Chapelets, je me sens agressé comme l'Indigène le fut par des missionnaires... Ils vont même frapper à ma porte ! Débiter leurs discours formatés et lénifiants... Leur prosélytisme m'agace. Il s'invite même dans les médias. Alors, j'avoue qu'en lisant sur le blog de la Veuve Tarquine un article fort intéressant, accompagné de nombreux logos, comme celui que vous voyez ici, je me suis dit que l'idée était bonne... Et voilà ! Faites votre marché en allant sur ce blog...

Marx Dormoy

C'est bientôt l'été, et on nous inflige déjà des rediffusions! Dans les rôles principaux, nous avons encore droit à De Villepin et Sarkozy... C'est pire que le gendarme à Saint-Tropez! Le premier, devenu premier ministre, pétri d'histoire, pouêt pouêt à ses heures, et à l'égo surdimensionné, nous promet de réduire le chômage en 100 jours avec un ensemble de vieilles recettes libérales... Le dernier, président de l'UMP, du Conseil général des Hauts-de-Seine, et vraisemblablement de diverses associations, retourne à l'Intérieur préparer l'élection présidentielle pour éviter que la chiraquie lance des enquêtes sur lui et ses proches. Voilà qui est rassurant. On utiliserait l'argent du contribuable pour uniquement monter des filatures afin de briser la carrière d'untel ou d'untel. Désolant.

Franchement, on attendait une autre réponse que cette comédie après la victoire du NON !

comme quoi, y'a pas que les chiens... qui marquent leur territoire !

Depuis quelques jours, Frétillou semble avoir repris le dessus. Notre sympathique collègue recommunique. Le silence entre nous commençait à virer au malaise. Et ce matin, elle l'a rompu. Elle s'absente aussi beaucoup moins du service. Il faut avouer que la dame avait la pression. Elle devait trouver un service qui veuille bien l'accueillir. A priori, elle semble tenir le bon poste!

Ces derniers jours, on la voyait souvent dans le bureau d'une collègue avec qui elle ne s'est jamais fâchée. Nul doute qu'elle devait s'épancher. Nous sûmes seulement qu'elle regrettait la mauvaise ambiance à l'étage et la non reconnaissance de son travail... Quand l'un de nous passait,, la discussion continuait à voix basse. Grâce à cette amie, elle a pu téléphoner aux différents chefs de service tout en nous laissant dans l'ignorance la plus totale quant à sa future destination. Il y a des informations mieux gardées que les secrets d'Etat.

Aujourd'hui, on la sent plus détendue. Non pas revenue à son meilleur niveau, mais il y a des signes qui ne trompent pas. Elle ne prend pas encore le café, mais on échange nos impressions sur le travail. Certainement que dans quelques jours, elle se reconfiera. Impossible de changer de personnalité... La fin de la guerre froide a débuté lorsque nous avons reçu un mail du service de communication intitulé: " Mise en place d'une charte graphique permettant d'harmoniser la correspondance de la Société ##########".

A la lecture de l'objet, nous avions des craintes. Un langage au vocabulaire pompeux s'avère souvent creux et dangereux... En parcourant les divers courriers internes et externes de la Société ########, il nous semblait qu'existait déjà un modèle courant de présentation permettant de reconnaitre immédiatement notre Société ######. Qu'évidemment, entre rédacteurs, certaines choses différaient, mais que l'essentiel était préservé, à savoir la présentation du sigle, du nom de la Société ######, du service, du rédacteur, des coordonnées, de la signature. Nous nous trompions lourdement! L'harmonisation dont il est question s'apparente à une uniformisation qui ne laisse plus aucune liberté ni aucune souplesse. Voici ce chef d'oeuvre de kommunication :

__Bonjour,

Afin d'harmoniser la présentation des courriers à usage interne ou externe émis par les directions et les bureaux de la Sociét ######## et conformément aux instructions du P.D.G., des modèles de documents ont été réalisés pour l'utilisation du papier à en-tête pré-imprimé « Société ######## ».

Quatre modèles ont été réalisés, utilisables par l'ensemble des services de la Société ######:

- La « lettre mise en forme administrative » : destinée à la correspondance interne à la Société###### et externe avec les tiers ;

- La « lettre mise en forme personnelle » : destinée à la correspondance avec les entreprises ou personnes privées ; - La « Note » : à usage interne ; - Le « Bordereau d'envoi »

Ces modèles respectent la Charte Graphique de la Communication du Groupe.

Dorénavant, tous les courriers réalisés àau siège devront respecter cette charte.

Vous trouverez ci-joint pour votre direction les quatre modèles réalisés ainsi qu'une notice explicative avec exemples.

Merci de diffuser largement ces modèles afin qu'ils soient utilisés dès à présent par l'ensemble des collaborateurs. Ces documents sont également téléchargeable sur l'intranet de la Société ####### à l'adresse suivante :

Pour toute information complémentaire , n'hésitez pas à nous contacter.

Cordialement,

Le Service de Presse & de Communication__

Après la lecture des documents joints, dont la présentation est d'ailleurs contestable (chacun ses goûts,) nous nous dîmes avec Frétillou que décidément l'imagination de l'encadrement pour brider les salariés n'avait plus aucune limite, qu'on se dirigeait vers un système où initiative et souplesse d'action seraient rarissimes, et pour conclure, que la bureaucratie n'avait plus aucune limite.