suicide collectif à Reims

un léger décalage...

Billet

A priori, le congrès de Reims est déjà un échec. Comme le constate Rébus, la guerre des courants bat son plein, avec en perspective d'improbables attelages pour barrer la route à S. Royal, et des pratiques politiciennes d'un autre temps qui rendent même sympathique l'ex candidate socialiste à l'élection présidentielle !

D'ailleurs, ce constat était bien prévisible avec l'affrontement de trois motions, idéologiquement très très proches et de forces similaires.

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Seule la gauche du parti emmenée par B. Hamon pouvait éviter un tel naufrage, mais les militants en ont décidé autrement.

Des auteurs affirment que des personnes éprouvent une certaine complaisance dans l'échec et dans le drame... Cela doit être le cas des militants socialistes !

Le militant notable local et le militant de base n'ont probablement pas envie de voir le PS aux responsabilités nationales, tant celui-ci n'est pas prêt à gouverner.

Le PS n'a pas de ligne claire sur un certain nombre de questions, en particulier sur l'Europe. Au pouvoir serait-il prêt à causer une crise en s'opposant à la politique néo-libérale de Bruxelles ? A revenir sur la question des retraites ? A réformer la fiscalité ?

Dans ce flou idéologique savamment entretenu, nos deux compères savent bien que pris dans l'urgence et sous la pression d'amis influents et de lobbies, le PS décevrait en appliquant une politique guère différente de la droite comme sous le 2ème septennat de François Mitterrand...

Par conséquent, un PS dans l'opposition garantit à ces deux militants un certain confort... Aux prochaines élections locales, comptant sur le ras-le-bol de la population, ils n'auront qu'à taper sur la droite au pouvoir. Ainsi, le notable conservera ses mandats...

Mais, Ce statu quo condamne le PS dans un rôle d'opposant même s'il lui garantit une certaine puissance en termes de moyens financiers, de structures, d'élus et de militants.

Cet immobilisme prouve que l'appareil socialiste fait prévaloir ses intérêts sur l'intérêt général.

Si le vote des militants avait permis de revoir le fonctionnement interne, de présenter un programme politique cohérent, de choisir nettement un leader et de tenir un discours clair, l'intérêt général eut été préservé...

Par conséquent, le congrès de Reims ne sera pas pour le PS ce que fut le congrès d'Epinay pour la SFIO...

Autrement dit, le PS risque de vivre un très long déclin à l'instar du PCF, quand dans les années 60-80, celui-ci préféra protéger son appareil plutôt que de se remettre en question...

Alors puisque rien ne change au PS, puisque les débats sont toujours aussi vains et stériles, puisque tout n'est que batailles d'appareils et d'égos, l'espoir renaitra peut-être grâce à la création d'une nouvelle formation gouvernementale résolument de gauche ?

Commentaires

1. Le vendredi 14 novembre 2008, 22:02 par Rébus

Tiens , je n'avais pas fait le rapprochement avec le déclin du PC mais le raisonnement est logique.
L'émergence d'un nouveau parti de gauche ne se fera que si les médias le décident, à l'heure actuelle, tous les rôles sont pourvus.

2. Le samedi 15 novembre 2008, 09:15 par pas perdus

on verra bien.

3. Le dimanche 16 novembre 2008, 08:33 par vulnerant omnes ultima necat

Peut-être n’êtes-vous pas informé des dégâts que l’ex-candidate a fait à l’éducation nationale dans son ensemble et plus largement à tous ceux qui sont en contact professionnel avec des enfants.
La Circulaire Royal est un désastre pour tous les enseignants, des centaines d’entre eux ont été accusées à tort et leur vie détruite, sans parler de dizaines de suicides d’enseignants...
La racine du mal, c’est la Circulaire Royal, qui prend les enseignants pour des boucs émissaires, sans cette circulaire, créée sans aucune concertation, rien de dramatique ne serait advenue.

Extrait d’un article mis en lien :

4. Le dimanche 16 novembre 2008, 12:55 par pas perdus

vous pouvez développer ?