A gauche maintenant !

un léger décalage...

Billet

Demain aura lieu un évènement politique majeur qui risque de ne pas avoir le retentissement qu'il mérite en raison de l'omerta médiatique qui frappe l'autre gauche.

Que voulez-vous, nos médias dominants préfèrent relater les faits et gestes du Modem et du FN, soit deux partis, soi-disant ni gauche ni droite, qui ne remettent pas en question les fondements du système néo-libéral et productiviste...

La liste A Gauche maintenant !, déclinaison des listes Ensemble pour des régions à gauche pour la région Languedoc-Roussillon, avec le soutien de toute l'autre gauche, NPA inclus, tiendra un grand meeting, vendredi 29 janvier 2009, à partir de 18 h 30, au parc des expositions à Montpellier.

Ce sera l'occasion d'entendre une autre musique que celle qu'on entend chez les oui-ouïstes de gauche, les néo-libéraux et les productivistes.

Probablement sera-t-il un peu question du féodal Georges Frêche, soutenu par les militants du parti socialiste et quelques personnalités égarées du PCF et du MoDem...

La liste A gauche maintenant ! conduite par René Revol, du parti de gauche, défendra un véritable programme de gauche, écologique et de rupture avec le social-libéralisme et le sarkozisme.

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En attendant, lisons l'article de Aquilino Morelle, ancien conseiller de Lionel Jospin qui lui, à la différence de ses camarades "socialistes", a abandonné la langue de bois pour exercer un droit d'inventaire.

Morceaux choisis :

"Une « gauche du réel » ? La deuxième gauche s’était arrogé un premier titre de noblesse : le réalisme. Etrange prétention : le réalisme est la démarche même de la politique, de toute politique. Sans analyse ni compréhension du réel, pas de politique ; et pas de politique non plus sans la volonté tenace de changer ce réel. Le réalisme n’est pas la soumission au réel. A gauche, le réalisme impose l’audace, la créativité, la liberté d’analyse, le courage dans les propositions, suppose la volonté de transformer la société, propose la vision d’un progrès collectif et partagé."

"Une gauche « moderne » ? Pendant trente ans, l’air du temps fut libéral et la deuxième gauche s’est voulue « moderne », sans voir l’impasse libérale dans laquelle elle entraînait toute la gauche. Cette course à la « modernité » nous a conduits à un alignement sur la doctrine conservatrice. Le kéynesianisme ? Dépassé. L’Etat ? Un problème, toujours. La nationalisation ? Jamais, plus jamais. La privatisation ? Souvent, sans en mesurer les dangers et les dérives. Les services publics ? A moderniser, forcément à moderniser. La mondialisation ? Heureuse. Même fuite en avant dans le champ politique. La République ? Ringarde. L’égalité ? Evacuée et remplacée par l’équité. La laïcité ? Fatigante à défendre, on lui préfère la tolérance. La Nation ? Dangereuse par nature (« le nationalisme, c’est la guerre ») et, de toute façon, caduque (« la France est notre patrie, l’Europe est notre avenir »). Mais être moderne, ce n’est pas s’agenouiller devant l’idéologie dominante du moment".

"La vraie immoralité, pour la gauche toute entière, a été d’accepter la coupure avec les classes populaires. La « désinflation compétitive » qui provoqua la montée du chômage de masse, l’abdication de sa responsabilité- « contre le chômage, on a tout essayé »-, sa résignation devant l’explosion des inégalités sociales et sa faiblesse devant l’impudence de ceux qui tentaient de justifier l’injustifiable : telles furent les principales étapes de cette coupure."

"Au cœur de ce mouvement historique : l’Europe. Face aux difficultés de l’action, une large part de la gauche a abandonné le socialisme pour lui substituer un credo européiste. Or, si le socialisme du XXIe siècle ne peut se définir et agir qu’au niveau de l’Europe, l’Europe telle qu’elle a été pensée et conçue dès le 1957 et telle qu’elle existe désormais est de nature libérale : son code génétique est inscrit dans le traité de Rome et il est libéral. L’« Europe sociale » n’est qu’un slogan de campagne et restera une illusion tant que les fondements politiques et juridiques actuels de l’Europe n’auront pas été changés. Quant à l’indispensable régulation du capitalisme et à la maîtrise de la mondialisation, comment même les imaginer sans une Europe différente ?"

Jouissif, non ?

Dommage qu'une telle analyse ne soit pas plus partagée au P"S"...

Commentaires

1. Le vendredi 29 janvier 2010, 16:03 par claude

Sans aller jusqu'à dire que cette lecture est "jouissive", elle a le mérite de poser un diagnostic clair et net sur ce qu'est devenu le PS. Aquilino Morelle y est-il encore ? Si oui, il est grave :)

2. Le samedi 30 janvier 2010, 10:59 par des pas perdus

Je ne sais pas s'il est encore encarté...