Dans sa note, JL Mélenchon revient notamment sur l'évolution du PS et son mépris du peuple, sur l'émergence des classes moyennes et de l'individualisme, sur l'abandon du sens collectif et de la lutte des classes par le PS, et enfin sur l'émergence au cœur du système social du précariat :
«Le précariat est une catégorie transversale. Il relie et parfois dissout en son sein toutes les catégories du salariat. Il implique aussi bien les ouvriers que les cadres supérieurs. Il fédère par les caractéristiques de mode de vie qu’il confère. La précarité n’est certainement pas un fait nouveau.»
Il cite quelques chiffres édifiants :
«On peut mettre des chiffres de population en face de cette réalité sociale. Huit millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté y figurent à coup sur. Et parmi elles quatre millions de travailleurs. Soient 13,4 % de la population active du pays. Il est important cependant de ne pas confondre précarité et grande pauvreté même si la précarité l’inclut. 23 % des emplois sont précaires, toutes catégories confondues de contrats : CDD, intérim, contrats aidés etc. Il y a ainsi 2,1 millions de salariés en CDD. Un nombre en hausse d’un tiers entre 2002 et 2008. Il y a 550 000 intérimaires : encore une hausse d’un tiers entre 2002 et 2008. La moitié des salariés de moins de 25 ans ont un emploi précaire. (...)»
Un précariat indissociable du peuple... qui ne peut se satisfaire de pis aller tel que le "care" :
«Il y a un ennemi du peuple qui doit être abattu politiquement : l’oligarchie. L’oligarchie est l’ensemble de ceux qui profitent du système et font de sa défense une fin en soi. Il s’agit des possédants du CAC 40 et de leur « suite dorée », les médiacrates, trader, yuppies, publicitaires, eurocrates et ainsi de suite dont la caractéristique est le parasitisme et l’inutilité sociale. L’oligarchie règne par la peur du lendemain qu’elle injecte dans le peuple en répandant l’impuissance à maitriser sa vie. Le peuple se constitue dans et par l’opposition aux oligarques. Résister c’est déjà vaincre l’idée que le précariat est une fatalité ou que chacun est personnellement responsable de sa détresse. C’est la politique qui fait le peuple. »
Un précariat, le peuple donc, qui lutte des classes contre l'oligarchie...
Commentaires
tiens , bientôt , les prud'hommes , pour précariat abusif ! .. et des contrats d'insertion à 20 h ..acceptés par Pole emploi , ... pour des retraités ... qui n'ont pas leur trimestres sécu ... çà te dit ? ...
y'a des patrons qui ne reculent devant rien pour embaucher ! ...avec un max d'aides ! ...
content qu'enfin un politique s'empare du sujet, en fasse une analyse déjà partagée depuis longtemps par de nombreux sociologues du travail, dont j'ai suivi les travaux... tout au long de ces années, où moi même j'ai connu ce précariat là, effectivement si dramatiquement transversal... qu'il en échappe aux statistiques du popaul emploi...
Joel, je présume que tu vas publier un billet sur ces infos.
GdeC : je partage ton sentiment.
Ouais , j'y ai pensé , mais comme on va aller aux prud'hommes .. c'est un peu délicat ... d'autant que mon blog est lu ...euh ... par qui ? ....euh , disons..l'autre ! ...pigé ? ....
Faudrait trouver une formule , ..pour que çà soit pas reconnaissables , identifiables ...les cas en question .. et en faire un truc plus général ..en disant y'a des patrons . ou si j'étais patron ..je ferais comme çà .....etc.....mais j'y ai bien pensé .....et je ne sais pas comment m'y prendre ... mais c'est la vérité ...piéces en main ! . de quoi tomber sur le cul ! ...
C'est à gerber, nous le savons tous.
C'est bien pourquoi j'aimerais entendre parler des 32 heures plus souvent.
Et d'autres mesures de gauche... ça m'étonnerait que le PS porte une telle revendication...
nice post