d'un 10 mai à l'autre...

un léger décalage...

Billet

La blogosphère, plus exactement la gauchosphère, célèbre le 10 mai 1981. Je partage l'analyse de Variae qui n'oublie pas le passif du mitterrandisme.. ou d'une autre vie, voire de Lyonnitudes.

Certes, en plein sarkozisme, nous avons plus que tout besoin de gauche, mais cette gauche-là ne doit pas avoir la mémoire sélective.

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Le 10 mai 1981, la gauche a dépassé la barre fatidique des 50 % des suffrages grâce à un PS refondé depuis le congrès d'Epinay et à un PCF à 15 % des voix. Aujourd'hui, le PS commémore sans s'attarder sur les raisons "internes" (à la gauche) qui ont permis cette victoire.

Ces raisons-là dérangent celles et ceux qui croient en une victoire dans le statut quo grâce au rejet massif du sarkozisme et, pourquoi pas, à la présence du FN au 2d tour. Une telle hypothèse permettrait au PS de vaincre sans devoir convaincre sur un programme, ni rassembler l'autre gauche.

Aussi, toutes les jérémiades sur les primaires, le candidat unique de gauche, les clins d'œil en direction du MoDem ou encore DSK en sauveur sont autant de tentatives pour empêcher le PS de se refonder, de porter un regard critique sur son histoire et de remettre en cause certains choix, en particulier sa soumission à l'idéologie néo-libérale.

Depuis 10 ans, le PS se fossilise avec ses baronnies, ses élus, ses cumulards, ses éléphants et tous ses apparatchiks qui vivent, directement ou indirectement, grâce à lui. Tout ce personnel qui contrôle le parti s'accommode de l'Europe ultra-libérale, soutient les politiques antisociales en Grèce ou au Portugal, se félicite de compter dans ses rangs le directeur du FMI et de la banque mondiale.

Pourquoi changer le cours des choses quant on est soi-même privilégié en qualité de militants professionnels, salariés du parti, des élus ou des collectivités locales dirigées par le parti ? Pourquoi produire des idées novatrices pour transformer la société quand une partie de l'électorat vote par réflexe toujours PS, lui assurant un train de vie confortable ?

Plus grave ou aussi grave, le PS est incapable de résister frontalement à la violence quotidienne du sarkozisme. La dernière sortie de Wauquiez est l'exemple-type...[1].[2] [3] [4]

Pire, le PS négocie avec la droite, confondant compromis et compromission à l'instar de son acceptation de l'allongement de la durée des cotisations pour les retraites, de ses votes pour le traité de Lisbonne ou le contrôle budgétaire de l'Union européenne, ou de l'accord PS-UMP quant au gaz de schiste...

Dans ce contexte, le Front de gauche est devenu incontournable... Franchissant la barre des 10 % aux cantonales, il doit poursuivre sa progression pour peser autant électoralement qu'idéologiquement à gauche pour représenter une véritable alternative à la droite, au néo-libéralisme et au fascisme.[5]

Notes

[1] le grumeau - Le héros du jour.

[2] Ruminances - Wauquiez le raboteur de culasse

[3] Adabiatisme politique - Fénéants d'assistés

[4] Sarkofrance - Laurent Wauquiez déplafonne la démagogie

[5] Pendant que le PS commémore, l'UMP est déjà en campagne. On a reçu ce tract, ci-dessus,dans notre boite à lettres, veille du 10 mai. La droite y croit...