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mardi 10 août 2010

La politique de la mémoire (Raul Hilberg)

En quelques lignes dans son avant-propos, l'auteur résume parfaitement l'objet de son livre :

«Une grande partie de ma vie a été consacrée à l'étude d'un sujet qui ne ressemble, par son essence même, à aucun autre : la destruction des Juifs d'Europe. Assez souvent, des gens (...) se sont enquis des mobiles qui m'avaient conduit à cette exploration et des réactions auxquelles je m'étais heurté au cours de mes travaux.»

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lundi 2 août 2010

L'étoile du matin (André Schwartz-Bart)

En quelques mots, certains auteurs, comme André Schwartz-Bart, ont le don de révéler certaines similitudes entre passé et présent :

«Si la république de Weimar avait débouché sur le nazisme, ce n'était pas un hasard. L'ultra-libéralisme avait débouché sur l'ultra-totalitarisme; non, pas un hasard. Cela signifiait qu'il ne fallait pas se laisser avoir par les apparences : tout le spectacle que leur offrait l'Occident pouvait basculer en un instant.»

Étonnant, non ?

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vendredi 9 mai 2008

Journal (Hélène Berr)

Helene.Berr.jpg Nous parlerons de ce livre au présent, tant il symbolise la vie. Une vie assassinée arbitrairement et brutalement et pourtant, ces pages accomplissent, le mot est mal choisi, le miracle de redonner vie à Hélène Berr (1921 - avril 1945), une brillante étudiante parisienne, agrégative d'anglais.

Son journal débute le 7 avril 1942, quelques semaines avant l'obligation du port de l'étoile jaune. Les premières pages peuvent paraitre au lecteur bien insouciantes, n'évoquant quasiment pas l'Occupation. Hélène Berr nous conte une vie heureuse, pleine, intéressante, celle d'une jeune femme qui s'ouvre à l'amour, qui est passionnée par ses activités estudiantines et musicales, son bénévolat à la bibliothèque de la Sorbonne, qui dévoile ses sentiments par rapport aux siens, qui narre ses weekends à la campagne...

Et puis, le 29 juin 1942, elle évoque incidemment, quasiment de manière anecdotique, l'étoile jaune, ce qui pour le lecteur, avec les connaissances actuelles, est incroyable. Mais au fil des pages, à mesure que les mesures antisémites et la pression de l'occupant nazi s'intensifient, on découvre une Hélène Berr engagée pour libérer son père déporté à Drancy, sauver des enfants dont les parents ont été déportés. Une femme intelligente, clairvoyante, analysant parfaitement les ressorts de l'infernale machine qui broie des vies humaines, et très consciente du sort qui l'attend. Une femme d'action et de réflexion qui ne cède pas à la haine.

Le journal s'arrête le mardi 15 février 1944. Transférée avec sa famille à Drancy, déportée à Auschwitz puis à Bergen-Belsen, elle décédera en avril 1945, juste avant la libération du camp. Au cours de cette lecture, nous nous sommes souvent arrêtés pour lire et relire certaines phrases. Alors, pour inciter à lire ce journal et accessoirement terminer ce billet, plutôt que d'employer des superlatifs, nous proposons ces quelques citations de Hélène Berr :

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