avril 2005

Ceci est un petit article paru dans Libé aujourd'hui. J'avais auparavant écouté France Inter, et fut surpris de ne pas avoir entendu le moindre commentaire sur cette étude. Il est vrai que les chroniqueurs, même sur le service public, respirent le libéralisme et qu'ils ont d'autres chats noirs à fouetter. Frappant de les entendre vanter sans cesse la constitution européenne...

La journée commençait bien. Je me suis réveillé bien reposé sans l'aide de mon réveil. J'ai un peu traîné puis suis allé ouvrir la fenêtre. Le soleil perçait déjà à l'horizon, l'air était doux. La douche fut on ne peut plus agréable, m’y attardant même, le petit déj’ excellent avec les tartines confiturées à la framboise et le thé vert. Dans le bus, le 65 en l’occurrence, j'étais zen, pas serré comme une sardine à l’huile, et une place assise m’attendait pour lire "Mendiants et Orgueilleux", un livre savoureux d'Albert Cossery, en toute tranquillité dans les RER B et A. C’était vraiment une belle journée . Et n’eusse été de me rendre à la boite, j’aurais poussé la chansonnette en reprenant « c’est le printemps » de Léo Ferré.

Ce n'est pas toutes les semaines que la Star Réac se réunit ! On attendait depuis 1978, c'était trop, beaucoup trop long! JP II s'était accroché... Les cardinaux de la nouvelle Star Réac ont fait un choix judicieux en élisant le plus vieux... Il est des carrières courtes qui laissent une trace plus profonde et plus marquante...Et puis, c'est la garantie que l'on reverra bientôt le même show séculaire que pour le décès de JPII avec foule, croix, bannières, messes et petites fumées qui sortent de la cheminée de la Sixtine... C'est étonnant qu'ils n'aient pas pensé à utiliser les compétences de J.M. Jarre! On avait le son, les fumées, et ils ont oublié les Lumières ! Pas si étonnant que cela en réfléchissant un peu...

Par obligation professionnelle, durant maintes années, nos pas perdus étaient contraints de déboucher à la station "les halles"... Comme nous n'avions pas le loisir de flâner, et que le sommeil était encore présent, seule notre ouie profitait du chant des muettes égarées près de Sainte Eustache... Aujourd'hui, arrivant un peu en avance au rendez-vous, nous posâmes un cul sur le petit muret qui se situe en face du kiosque... L'ami étant vraiment en retard, notre tête pivota à gauche et là surprise! Dans notre dos, derrière grillage et haie, en contrebas, notre regard tomba sur des ruines romaines datant de 1976 après J.C., en authentique béton... Espérons que la rénovation de ces si belles "halles" préservera ce riche patrimoine...

Ici et là dans la capitale, des puits sont à la disposition des habitants pour se ravitailler en eau potable. Ce matin, après un petit tour au marché, où nous nous ravitaillâmes en diverses victuailles, nos pas perdus ont suivi la rue de l'évangile et se sont aventurés dans le square de la madone... Nous en profitâmes pour remplir notre bouteille de 5 litres, sachant que la bouteille de Retsina ne suffirait pas à étancher notre soif.

Aujourd'hui, régnait une certaine effervescence... Des questions fusaient, toujours les mêmes : « alors tu les as vus, ça ressemble à quoi? ». Frétillou est descendue toutes les heures... Evidemment la dernière fois, quand elle revint et dit « oui », on voyait combien son regard pétillait d'être le centre du bureau..., la seule dans le service à les avoir vus...

8h00 comme d'hab', à la boite. J’ai besoin d'émerger en douceur, le trajet en RER me permet de lire quelques pages du roman "Daewoo" de François Bon, tout en restant dans ma bulle. J’arrive régulièrement le premier… Si un travail urgent m’attend, il me semble mieux avancer qu’en journée dans cette grande carcasse encore vide et silencieuse, sinon je gère quelques affaires courantes et lis le journal… Quand le service se réunit au complet, c’est le rituel du café. L’occasion de parler de l’actualité, de telle ou telle émission, mais là, j’avoue avoir du mal à suivre, d’un film, voire de musique, et bien-sûr de manière informelle de travail…

Je travaille dans le neuf deux, Paris La Défense. Quant on remonte du RER A au parvis, les quelques sculptures semblent terriblement dérisoires, une insulte à l’art dans cet environnement froid et bétonné, dédié exclusivement aux « affaires », quant à mes semblables… l’impression de côtoyer des clones. Je bosse au siège social d’une grosse boite nationale. Pour des raisons évidentes de confidentialité et de préservation, je tairais son nom et sa raison sociale. Boulot guère passionnant ni chiant, mais combien sommes-nous ainsi à devoir survivre ? Habitué à un certain confort matériel, j’assume, l’amour et l’eau fraîche ne me sont pas hélas suffisants. Sans job sous les ponts, l’amour serait une cruelle utopie et comme la plupart des clodos, pour alimenter mes rêves et réchauffer mes vieux os, je tomberais certainement dans l’alcool.

Il est un fait que j'aime bien lire... En "parfait" (faut pas exagérer !) autodidacte littéraire, je choisis mes bouquins au petit bonheur la chance... Parfois suivant les conseils de certains auteurs, et aussi d'amis ou de parents, voire de critiques dans les canards, j'ai essayé la semaine dernière de lire David James... Je n'avais suivi, pauvre de moi, que les avis enthousiastes imprimés au dos du bouquin... Pendant 200 pages, je me suis accroché... essentiellement dans le RER, où je dispose de plus d'une heure garantie de lecture quotidienne... Je l'avais laissé le week-end et dimanche soir, je l'ai repris... Avant qu'il ne me tombe des mains, j'ai ouvert quelques pages au hasard... Rien et rien d'intéressant... Toujours ce récit vaguement autobiographique et un tantinet humouristique sur la pêche! A vous dégoûter de la poiscaille et surtout de la littérature!

Bref, j'ai du me lever, le ranger (je n'aime pas les autodafés!) et j'ai ouvert "Titanic et autres contes juifs" de Ivo Andric que j'avais acheté en même temps que l'autre.. Et là, j'ai retrouvé le plaisir. Plaisir de lire. Plaisir de retrouver un ami qui m'avait emmené déjà dans sa Bosnie natale... Cette Bosnie qu'il décrit à toutes les époques, d'un peuple aux multiples religions, d'un pays pauvre aux mille légendes, soumis souvent à la domination étrangère, et riche par ces habitants... Mon prochain coup de coeur...Si vous ne connaissez pas cet auteur, lisez :"le pont sur la Drina".

Nous ne parlerons pas du Pape, le sujet va être traité en long et en large, et en travers dans la semaine. A tel point, que certains vont aller se convertir à l'athéisme! Ne me demandez pas où se trouve l'officier de ce culte.

Revenons au virtuel, et informons que toutes les photos des pas perdus n'ont subi aucun trucage, juste quelques découpes ou recadrages et un amaigrissement obligé pour être visionnées rapidement...

Enfin pour le réel, nos pas perdus qui déambulent souvent dans le quartier de La Chapelle, plus précisément aux alentours de la station de métro Marx Dormoy, près du marché de La Chapelle, rue de l'Olive et autres rues encadrées par les voies des gares du Nord et de l'Est, que les choses soient claires, sont heureux de vous faire savoir que LE GRAND PARQUET s'est installé, sis 20 rue du Département dans le XVIIIème arrondissement.

Les 8, 9, 10, 15, 16 et 17 avril 2005, sera joué le spectacle "Oyé Luna" de Richard Demarcy, inspiré d'un conte portugais et de ses variantes africaines. Renseignements : 01.40.05.01.50.

Bonne semaine...

En lisant Libé, j'ai lu un portrait de Joseph Bialot, lors de la sortie "la station Saint-Martin est fermée au public"(éd. Fayard), qui conte son retour depuis les camps dans le Paris libéré.

Je ne le connaissais pas, et me suis précipité le soir pour le lire : quel beau témoignage. On trouve assez difficilement ses livres, mais avec de la patience...

Nos pas perdus qui passaient rue Chapsal, puis dans un sombre passage, nous menèrent au Musée de la vie romantique.

Exposition temporaire Adults Only de Richard Lindner jusqu'au 12 juin 2005, la 3ème dans l'hexagone... Peintre américain d'origine allemande, graphiste de formation, Lindner quitta l'Allemagne nazie, passa quelques années à Paris, puis s'enfuit à New York en 41.

Son style fuguratif ancré dans la culture européenne, les thèmes de l'amour et du sexe, les sujets, les couples et surtout les femmes stylisées, corsetées, érotisées, l'atmosphère décadente qui se dégage de ses toiles, empêchaient ses contemporains de le classer dans un mouvement artistique. Il dut attendre l'avênement du Pop art pour être reconnu. A voir absolument...

Tandis que Nos pas perdus s’imaginaient déjà dans une position verticale pour rejoindre Morphée, un bout de passé a ressurgi du néant… Alors que je chatais sur des sujets qu’il est possible d’imaginer entre une femme et un homme… il fut question de politique, de désillusions, de votes protestataires, d’Arlette, de Le Pen… Arguments et contre-arguments se déployèrent…