Après la remise en cause des 35 heures, du statut de la fonction publique [1], de l'Impôt Solidarité sur la Fortune (ISF) [2], et du montant des indemnités chômage [3], ainsi que la récente suppression des allocations familiales en cas d'absentéisme scolaire [4], on pensait, qu'à l'approche des cantonales, la droite ferait profil bas.
Qu'elle éviterait les provocations en vertu du principe de précaution contre un mouvement populaire qui pourrait naitre du désespoir social et du formidable exemple de nos voisins de Tunisie et d'Égypte...
Et bien non, la droite la plus néo-libérale relance la «TVA sociale» ! [5] Notez qu'elle compte des supporters au Medef et au PS, parmi les soutiens de DSK [6], qui jurent la main sur le cœur que ce dispositif aurait peu d'impact sur le pouvoir d'achat des ménages les plus modestes.
Pierre Courtioux, du Centre d'économie de la Sorbonne, a mené une intéressante simulation de «TVA sociale». Sa conclusion est sans appel :
« nos résultats montrent une perte annuelle moyenne de pouvoir d'achat de 778€ et 432€. Ceci contribue à accentuer la disparité des taux d'efforts pour acquitter cet impôt, à la défaveur des ménages les plus modestes. L'impact de la TVA sur les inégalités de niveau de vie s'en trouve également accentué : au sein du système socio-fiscal français, l'effet redistributif de la réunion de l'impôt sur le revenu et de l'impôt de solidarité sur la fortune (6 %) est ainsi sensiblement atténué par l'impact anti-redistributif de la TVA qui passe de 3,8 % à 5,4 % ou 4,7 % selon le scénario.» [7]
C'est clair, la «TVA sociale» serait une réforme très inégalitaire, impactant davantage les classes populaires que les classes aisées. Une injustice sociale qui serait particulièrement renforcée par la suppression de l'ISF...
Les serviteurs de l'oligarchie - la droite au premier rang - osent encore annoncer ce genre de reculs sociaux au nom de la compétitivité des entreprises et de la lutte contre le chômage... A l'instar des autres réformes menées ces dernières années, l'objectif est de prendre aux pauvres pour donner aux riches, de voler le peuple au profit d'une caste oligarchique. L'insécurité sociale arrange le patronat : pourquoi s'en priverait-il ?
Malgré les oxymores audacieux tels que «TVA sociale» ou «capitalisme vert» et la propagande quotidienne des médias dominants, le peuple n'est pas dupe : la régression sociale est générale. Chacun peut le vérifier autour de soi.
Aussi, évoquer aujourd'hui la probabilité d'une révolution citoyenne en 2012 -portant le Front de gauche au pouvoir- n'est pas plus irréaliste ou dénuée de sens que l'évocation de la chute de Ben Ali à la fin de l'année 2010...
C'est ce qui explique, en partie, certaines déclarations qui donnent dans le relativisme et la confusion idéologique, à gauche [8] et à droite [9] pour mettre d'abord dans le même sac Front de gauche et Front national, puis pour avouer qu'en cas de "modernisation du FN", Sarkozy et Le Pen pourraient gouverner ensemble...
C'est la guerre des classes. L'oligarchie met tout en œuvre pour conserver ses privilèges. [10]
Notes
[1] des pas perdus - la fonction publique dans le collimateur des Sarkozy-Chérèque
[2] Slovar - L'UMP prépare la suppression de l'ISF
[3] Actuchômage - Pierre Méhaignerie et les allocations chômage : voici venue l'ère des "Rantanplan" de la politique
[4] parti de gauche - Allocations familiales : ils ont osé !
[5] Une autre vie - TVA associale, particulièrement injuste
[6] La tribune - Deux députés PS prônent une augmentation de la TVA
[7] Pierre Courtioux - Les effets redistributifs de la " TVA sociale " : un exercice de microsimulation
[8] L'Express - Pire que Le Pen ?
[9] L'Humanité - Les rêves nauséabonds d’Alain Minc
[10] On recommande la lecture de La guerre des classes de F. Ruffin, et des billets de GdeC et de Cpolitic
Commentaires
euhhh... Environ 15 mois ? et encore, si tout va bien... sinon on rempile pour 5 ans.
Probablement...
oxymores audacieux tels que «TVA sociale» ou «capitalisme vert» ; je rajouterai :
"Croissance négative" et
"Baisse de la hausse du chomage"
Oui, et d'autres...
En termes de provocation, Copé, l'homme du Médef se surpasse actuellement. Une connerie par jour, qui dit mieux ?
En termes de provocation, Copé, l'homme du Médef se surpasse actuellement. Une connerie par jour, qui dit mieux ?
Valls ?
Deux avions pour le voyage Paris-Bruxelles de Sarkozy.
La presse belge épingle, samedi 5 février, le déplacement de Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat s'est rendu vendredi à Bruxelles pour un sommet européen. Et, selon les quotidiens belges, il a choisi de faire les 300 kilomètres qui séparent les deux capitales avec... deux avions.
Outre l'avion présidentiel, le fameux A330, en service depuis 2010 et rebaptisé "Air Sarko One" par ses détracteurs, la présidence française avait également affrêté un Falcon Tx, plus petit. La télévision belge a filmé les deux appareils :
L'achat et la mise en service de l'A330 présidentiel avaient déjà donné lieu à une polémique sur le coût de l'appareil et de sa transformation pour répondre aux besoins du chef de l'Etat : 176 millions d'euros au total.
Celui-ci communique depuis sur l'économie réalisée en vendant les deux appareils précédents. Il a également précisé à quelques reprises que cet avion serait moins polluant que les deux petits A 319 utilisés précédemment. L'argument ne fonctionnera pas pour le voyage Paris-Bruxelles.
Pour en savoir plus : "Air Sarko One", un avion devenu symbole du "bling bling" présidentiel.
20 000 EUROS L'HEURE DE VOL.
Le mensuel Terra Eco avait déjà épinglé la présidence, estimant, en novembre 2010, que Nicolas Sarkozy était le 6ème plus grand émetteur de CO2 parmi les chefs d'Etat et de gouvernement.
"S'il avait voyagé avec Air Sarko One dès cette année (2010), il aurait multiplié par 2,5 ses émissions de CO2. Ce qui l'aurait ramené en deuxième position de ce classement", jugeait le magazine.
Nicolas Sarkozy avait par ailleurs fait valider par Matignon, à l'été 2010, une note demandant aux ministres d'éviter autant que possible les déplacements en avion s'ils pouvaient les remplacer par le train. Note qui ne concernait visiblement pas l'Elysée.
Le voyage entre Paris et Bruxelles en TGV Thalys dure en moyenne une heure et vingt minutes.
Une heure de vol de l'A330 présidentiel revient environ à 20 000 euros ; celle d'un Falcon TX revient à 7700 euros.
http://www.lemonde.fr/politique/art...
Merci pour ces informations. Tout ça dépasse l'entendement.
Ben au niveau provocateurs, y'aurait comme qui dirait un nid:
Lefebvre, Copé, Jacob, MAM...
A tel point que parfois je me demande, vu la fréquence et l'intensité de ces provocations, si, à l'UMP, ils n'ont pas mis au point un petit jeu à la con du genre "Le premier qui provoque la révolution a gagné"...
Bien vu, d'ailleurs, si tout ça n'était qu'un jeu on leur demanderait de continuer pour nous faciliter la tâche.
Mercredi 2 février, devant l'Assemblée nationale, la ministre Michèle Alliot-Marie s'était expliquée une première fois : elle avait rencontré Aziz Miled à l'aéroport de Tunis. Aziz Miled lui avait alors proposé de voyager avec lui, dans son jet privé, jusqu'à Tabarka. Le vol dans ce jet privé avait duré 20 minutes.
Rien d'autre. Rien de plus.
Voici la déclaration de Michèle Alliot-Marie à l'Assemblée Nationale :
«Arrivant après Noël à Tunis, un ami (NDLR : Aziz Miled, propriétaire de l'avion et de l'hôtel où a séjourné le couple) qui allait à Tabarka, lieu final de destination avec son avion, m'a effectivement proposé de voyager avec lui plutôt que de faire les deux heures de voiture. Il n'a, à aucun moment, mis son avion à ma disposition. Je l'ai accompagné pendant vingt minutes.»
Samedi 5 février, Le Nouvel Observateur explose la ligne de défense de Michèle Alliot-Marie :
Le deuxième voyage en jet privé de Michèle Alliot-Marie.
http://tempsreel.nouvelobs.com/actu...
Ségolène Royal fustige les "mensonges" de Michèle Alliot-Marie.
Pour la socialiste, les déboires tunisiens de MAM "décrédibilisent la diplomatie française".
Michèle Alliot-Marie imite le président de la République, qui érige "le mensonge en méthode de gouvernement".
Les mots de Ségolène Royal, sur Europe 1, sont sans appel lorsqu'elle condamne les deux voyages en jet privé tunisien de la ministre des Affaires étrangères.
Pour Ségolène Royal, le scandale autour de Michèle Alliot-Marie est "un nouveau coup porté à la crédibilité de la diplomatie française" :
http://www.europe1.fr/Politique/Roy...
Merci pour les liens. Royal n'a pas tort mais je pense que le mal est plus profond.
Pour répondre à la question de l'article: une bonne année encore.
Merci pour la " recommandation" des articles ;-)
peut-être moins... ;-)