« Bref, j'en avais assez vu pour savoir que je comptais pour des prunes. D'un côté, bizarrement, cela me soulageait. Ouais. Savoir que je ne faisais pas un pet de différence et que j'aurais beau faire, tenter ou accomplir tout ce que je voudrais, de toute façon, j'étais de la baise, comme tous ceux qui m'entouraient. Le fait de le savoir avait tendance à me libérer de mon ange démoniaque, cet ange égoïste, narcissique, pitoyable,, égoïste, ridicule, vénérable, ce gros dur franchement lamentable que j'étais déjà ou m'apprêtais à devenir. Un jour, j'irais à la fac, je me paierais une éducation, j'apprendrais des conneries de riches et j'utiliserais cette connaissance contre eux, je les écraserais de leurs propres conneries, je les enterrerais sous le savoir issu de leurs propres recherches et de leur propre expérience, sans oublier d'ajouter à mes ingrédients personnels, Oakland style. Quand l'heure de la révolution sonnerait, je serais au front, sur les barricades, avec un lance-flammes et une massue dans les pattes, le visage défiguré par la sincérité. »