lettre ouverte à la socialosphère

un léger décalage...

Billet

Le taulier d'Une autre vie nous a gratifié d'un billet :@despasperdus les melenchonistes n'ont décidément rien compris ! en réaction à notre chronique la droite n'est ni incompétente ni en échec.

Ne sachant si d'autres camarades socialistes ont réagi sur leurs blogs respectifs, la présente réponse s'adresse à la fois à Stef et à la socialosphère.

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A priori, la socialosphère, les militants, adhérents et sympathisants - quelles que soient leurs divergences et leurs courants - défendent à l'extérieur la ligne du PS... C'est cette ligne politique que nous critiquons avec constance, pas les personnes.

Préférant l'argumentation à l'invective et aux procès d'intention, il nous semble préférable de reprendre - en les citant - les passages du billet précité pour éviter tout quiproquo.

En l'espèce, l'exercice est fastidieux et long, agrémenté de quelques notes en bas de page, mais il a le mérite de la clarté.

Commençons par le titre :

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«@despasperdus les melenchonistes n'ont décidément rien compris ! »

Au risque de décevoir les pro ou anti, nous ne nous sommes jamais considérés comme «mélenchonistes» malgré notre engagement au parti de gauche.

Pour des raisons personnelles et politiques, nous nous gardons bien de participer à un quelconque culte de la personnalité et d'accepter d'être qualifiés et affublés d'un néologisme.

A toutes fins utiles, nous précisons que nos billets de bloug expriment notre point de vue personnel (Cf. "à propos").

Le billet débute ainsi :

«Notre camarade DPP se fend d'un billet pour nous expliquer à nous, quelques blogueurs trop pro-socialistes à son goût, que nous ne pouvons qualifier d'incompétente la droite aux responsabilités.»

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Le «trop pro-socialistes à son goût» est purement spéculatif, puisque nous n'avons jamais reproché à quiconque ses idées et ses engagements.

Libre à chacun de penser et de militer comme il lui plaît... de contester, critiquer argumenter en s'adressant à quiconque... même à quelques blogueurs, non ?

Pour la bonne bouche, l'expression «pour nous expliquer à nous» est assez comique, non ?

Stef poursuit :

« (...) à savoir rompre avec le "néo-libéralisme', changer profondément le système, etc, en tapant une fois de plus sur le PS et l'Europe, coupables de tous nos maux.»

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Difficile de répondre avec exactitude car aucun exemple n'étaye cette affirmation...

Nous évoquons régulièrement l'UE parce que nombre de décisions nationales doivent respecter le droit européen.

C'est sympa de taper sur la sarkozie mais certaines réformes de la droite transposent des décisions prises au niveau européen... parfois avec le soutien du PSE ![1]

Nous ne jugeons ni ne tapons sur le PS. Nous regrettons qu'il ne s'oppose pas RÉELLEMENT au néo-libéralisme.

Ce que nous lui reprochons, c'est surtout de ne pas assumer publiquement son ralliement au néo-libéralisme, contrairement aux autres partis membres de l'Internationale socialiste.

Cette communication volontairement ambiguë enfume le débat public et crée l'illusion d'une opposition, comme à l'occasion du "plan d'aide" à la Grèce ou de la réforme des retraites... [2]

Petite confession :

« Je dois dire que cette vieille rengaine "ils ont tord, nous avons raison" commence à m'agacer,(...)»

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Notre précédent billet n'a pas pour objet de révéler une quelconque vérité mais de dire, entre autres, que limiter ou enfumer le débat avec des notions subjectives telles que la crédibilité ou la compétence est un leurre...

Un leurre susceptible de dépolitiser toute question. Martine Aubry , la première secrétaire du PS, a soutenu la candidature de la ministre (compétente...) Lagarde au FMI ! Au nom de la crédibilité, le PS surenchérit sur la question de la dette. [3]

Cette dépolitisation qui tend à exclure des thèmes du débat politique (le social, le budget) nous semble dangereuse.

Le raisonnement qui suit est alambiqué :

« (..) ce n'est pas seuls quelques dirigeants socialistes qu'il faudrait ainsi blâmer si nous suivions cette logique, mais bel et bien toute une génération d'électeurs qui, en choisissant la droite au pouvoir depuis plus de 15 ans, montre son attachement à un système auquel chacun contribue, et pourtant tant décrié par l’extrême gauche melenchoniste.»

BLÂMER ? L'électeur qui serait attaché au système et qui vote majoritairement à droite...? Et cela exonérerait donc la responsabilité des socialistes ? Et donc rendrait illégitime toute critique des institutions de la Vème République et du système capitaliste par le Front de gauche ?

A priori, si le 1er parti d'opposition est incapable de remporter la présidentielle depuis 1995, il doit y être tout de même pour quelque chose, non ?

Par ailleurs, le supposé attachement du corps électoral au système est très relatif, vu le haut niveau de l'abstention...

Enfin, l'expression «l’extrême gauche melenchoniste» est une aberration, probablement involontaire.

Stef continue :

«Une introspective s'impose, le discours de culpabilisation suffit-il ? »

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Nous vous invitons à lire ou visionner les textes et discours du Front de gauche : point de culpabilisation, [4] mais des arguments et surtout un programme de gauche. [5]

Le discours de culpabilisation, ne serait-ce pas plutôt celui du vote utile ? [6]

L'argument imparable tombe :

«Apparemment pas au vu des intentions de votes pour le leader du Front de gauche. J-L.Melenchon candidat à la présidentielle ne dépasse pas les 4%.»

Au petit jeu des sondages, au risque d'être discourtois, nous pourrions en citer d'autres, plus favorables au candidat du Front de gauche...[7]

Mais pour nous, les seuls sondages qui vaillent sont ceux qui sortent des urnes...[8].

D'ailleurs, les dernières cantonales ont porté le Front de gauche au-delà des 10 %.

Enfin, l'argument du pourcentage de voix, pour mesurer si untel est dans le vrai ou non, est particulièrement spécieux ! D'autant plus qu'il sous-entend que les choses sont figées...

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Vient ensuite une question maintes fois posée à Mélenchon :

«Prendra t-il ses responsabilités dans un gouvernement de gauche ?»

Aux dernières nouvelles, le candidat du Front de gauche a maintes fois répété qu'il n'était pas intéressé par un poste ministériel.

Pourquoi poser une telle question ? Pour nier sa parole. Pour spéculer un éventuel reniement de la parole donnée ? Pour instiller le doute ? Hein pourquoi ?

Autre question :

«Que fera t-il entre les deux tours du scrutin présidentiel si il n'est pas qualifié »

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Le Front de Gauche n'entend pas faire de la figuration ou du témoignage !

Aussi, que fera le/la candidat-e socialiste si JL Mélenchon est qualifié au 2d tour ?

On pose cette question parce qu'aux cantonales, des candidats du PS et d'EELV n'ont pas respecté cette tradition de gauche qui impose aux candidats progressistes de se désister en faveur du candidat de gauche arrivé en tête.

Rappelons également qu'en d'autres contrées, la social-démocratie a préféré la droite à la gauche. D'ailleurs, il n'aura échappé à personne le rapprochement, récemment célébré médiatiquement, entre le PS et un SPD qui a refusé l'alliance avec Die Linke...

L'interrogatoire se poursuit :

« Ira t-il jusqu'au bout de sa démarche anti-Parti socialiste ?»

Doit-on comprendre qu'une candidature hors du PS est illégitime ? Qu'il n'y aurait que le PS pour représenter la gauche ?

Cette question aurait mérité d'être approfondie par son auteur.

Enfin, ultime question en guise d'avertissement :

«Assumera t-il d'être une cause de l'échec de la gauche en 2012 ?»

Là encore, nous ne comprenons pas en quoi le Front de gauche serait une cause de l'éventuel échec de la gauche en 2012...
[9]

Cette question est pour le moins culpabilisante, non ?

Le raisonnement nous échappe !

Après les questions, Stef fournit la réponse :

«Ces questions sont pour le moment sans réponses, (...)»

Alors là, on salue l'artiste !

On apprécie le procédé, digne des plus médiatiques éditocrates, qui consiste à ignorer volontairement toutes les réponses, au demeurant invariables, dans les médias, les notes de blog et les discours de Mélenchon aux questions précitées... [10]

Quel est l'objectif de la méthode ? Hein ?

Stef poursuit sa conclusion :

«et expliquent peut être le manque d'intérêt de l'électorat pour le vote Mélenchonniste. A force de dire qu'on n'a rien compris...»

Le "manque d'intérêt" concerne l'ensemble des formations politiques. [11] Certaines décisions ont peut-être participé à ce désintérêt, non ?[12].

Pour conclure... « cette vieille rengaine de l’extrême gauche melenchoniste», nous vous invitons à lire le document maison, ci-dessous. qui montre un intérêt persistant et croissant pour le Front de gauche.

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Notes

[1] blog des élus du PCF - Parlement européen: le PS et Europe écologie pactisent avec la droite !

[2] des pas perdus - la Grèce et les retraites du PS : les mots pour ne pas dire TINA...

[3] L'Express - Martine Aubry s'engage à revenir à 3% de déficit public en 2013

[4] Les échos de la gauchosphère - le discours de Stalingrad : place au peuple !

[5] L'Humanité - « L’humain d’abord »: le programme populaire partagé du Front de gauche

[6] des pas perdus - hu hu hu hu unité 2012

[7] EPOC - Election Présidentielle 2012 - Sondages

[8] des pas perdus - le sondage ou l'art de la manipulation

[9] Vive le feu - salir Mélenchon

[10] Politis - les engagements de Mélenchon

[11] des pas perdus - abstention entre résignation et piège à cons...

[12] des pas perdus - 29 mai 2005, la victoire puis la curée

Commentaires

1. Le jeudi 4 août 2011, 17:38 par lediazec

J'ai suivi ce débat avec intérêt et considéré que c'était une perte de temps que d'y amorcer un début de réponse, bien que certaines accusations me fassent pester. Elles sont le fruit d'une profonde frustration et relèvent plus de la cour de récrée que du débat de société tel qu'il mérite d'être pensé et mené. Quant à la culpabilité qu'on voudrait faire porter aux "extrêmistes de gauche" en cas d'échec en 2012, cela est pitoyable et ne grandit pas l'idée que nous pouvons nous faire du militant socialiste.
Ta réponse a l'avantage de mettre les choses à plat et c'est très bien. Fera-t-elle réagir dans le bon sens du terme ceux qui tirent à boulet rouge sur les "mélenchoniste", dont je n'ai jamais été ? Vrai que l'amalgame fonctionne toujours bien à n'importe quelle époque !
Du bon boulot, cette réponse.

2. Le jeudi 4 août 2011, 17:44 par Stef

C'est un peu facile de répondre point par point, je pourrais le faire aussi avec des contre arguments pour chacune des questions soulevées. Mais je dois dire que j'aime ça. ^^

Voilà des billets de blogs qui ont le mérite d'instaurer un débat attendu de tous, mais qui tarde à s'ouvrir par les principaux intéressés.

C'est quand même la clef du scrutin présidentiel, la capacité de rassemblement à gauche sur des points de politique convergents, afin de pouvoir défendre des positions communes. (des positions que nous défendons au quotidien il me semble)

Comment pourrions nous rassembler les électeurs si nous ne sommes pas capable au sein des différentes forces de gauche de nous retrouver.

Ce qui me gêne, c'est le côté jusqu’au boutiste de ces postures... et puis mettre en avant le résultat des cantonales est plus que douteux, vous soulevez de l’espoir chez une toute petite frange de l’électorat, et vous en faites un tableau de chasse. Cette stratégie de Mélenchon me semble malheureuse, je préfére les discussions qui ont lieu avec EELV, ou même le partenariat du PCF, à l'époque de Robert Hue...

Je tiens à préciser que je ne suis pas un militant socialiste ^^

3. Le jeudi 4 août 2011, 18:10 par Mathieu L.

J'ai participé à la polémique sur le billet précédent, et je vais donc commenter ici.

Mélenchon a déjà dit qu'il appellerait à voter pour le PS s'il n'était pas au second tour. Il attend cependant que le PS confirme la même chose dans l'autre sens, si jamais il était en tête. Cela semble anecdotique, mais c'est important pour les législatives qui vont suivre, vu que le PS n'a pas respecté cette doctrine aux cantonales, et particulièrement en Seine-Saint-Denis, là où le conflit entre PS et PCF est fort.

Maintenant, je ne suis pas sûr qu'il faille poursuivre. Faisons des billets sur le fond, et voyons ce que nos camarades socialistes ont à dire sur les retraites, sur l'Europe, sur la crise financière. Les électeurs trancheront.

4. Le jeudi 4 août 2011, 19:22 par des pas perdus

Lediazec : merci

Stef : j'ai fait ce que j'ai pu quant à la forme. Je pense au contraire que le PS fait illusion et que ça risque de finir comme en Grèce ou en Espagne parce ce que le PS n'osera jamais aller au clash. Le Front de gauche est un pôle unitaire qui rassemble beaucoup de formations. La gauche ne peut pas avancer sur une jambe... Le PC de Hue c'est comme le PRG de Baylet... complètement sous la domination du PS.

Mathieu : Tu as raison, la vie ne s'arrête pas à la présidentielle, la campagne du Front de gauche inclut les législatives. Je pense que cette discussion n'est cependant pas anecdotique, elle permet d'évoquer les sujets dont tu parles, me semble-t-il.

5. Le jeudi 4 août 2011, 19:52 par cpolitic

Ah s'il suffisait de mettre le PS au pouvoir pour faire changer les choses...Alors oui, il y aura forcément du mieux, pire que Sarkozy, nous serions au niveau de Pétain, donc ça sera mieux en 2012 si le PS l'emporte.
Mais ce sera la panacée? Certainement pas.
Qui a fait démanteler les services publics? Le PS en accord avec la droite de l'époque. Oui à Maastricht, Oui à Lisbonne.
Et voilà où nous en sommes.
Disons que le PS est un feu RPR light, ni plus ni moins, vu le résultat pris sur 20 ans.

Au delà du traditionnel, emploi, logement, éducation, sécurité, les gens veulent de vrais services publics avec une gestion publique rigoureuse et vertueuse pour faire diminuer ces maudits impots et cette dette horrible! Et aussi faire le ménage des élus corrompus jusqu'à la moelle.
Toutes nos excuses par avance, mais depuis 1981, le PS n'a pas brillé non plus pour tout cela.

Il est temps de laisser la place à de nouveaux partis, de nouvelles têtes.
Ras le bol des Fabius, des Royal (déjà bien présente sous Mitterrand) elle qui voulait DSK comme 1er premier ministre!, des Mauroy (parrain de Aubry, une Aubry soutien du mafieux Guérini!)

Et voilà cent balles dans le nourrin ;-))

6. Le jeudi 4 août 2011, 19:54 par Pensez BiBi

Un petit mot pour reprendre cet argument du "Pourcentage".

Ce recours aux pourcentages pour justifier ses arguments est pour moi une pauvre intimidation. La loi majoritaire que je respecte (contrairement aux partis de Droite et à une certaine partie du PS.... Souvenons-nous de la victoire majoritaire du NON à la Constitution européenne).

Bref, la majorité ne compte pas dans l'analyse : Pétain en 40 faisait majorité. Et alors ? dit De Gaulle et un petit nombre de premiers résistants. Ce qui compte, ce n'est même pas d'avoir raison une fois pour toute puisque la "vérité" reste toujours un enjeu de lutte.

Alors, pour le reste, moi qui aime bien Mélenchon mais ne suis pas suiviste, je rejoins PasPerdus.

J'ai eu le même problème avec Intox2007 qui défend les propositions d'encadrement militaire pour des mineurs délinquants récidivistes ( je crois rêver !)

Bon, un début de "dialogue" s'est engagé où l'on a évité les insultes. C'est toujours ça de gagné.

7. Le jeudi 4 août 2011, 20:43 par des pas perdus

cpolitic : bien d'accord avec toi !

Bibi : ce recours aux pourcentages est fréquent... Le débat serein et contradictoire ;-))

8. Le jeudi 4 août 2011, 20:52 par mongraindesel

Je comprends du discours de l'un qu'il souhaite faire avancer des idées justes jusqu'à ce qu'elles fassent concrètement leur œuvre en politique, d'où je décode que pour lui au moins le mot politique est synonyme de choix d'une manière de penser la vie publique.
Je ne comprends rien du discours de l'autre si ce n'est qu'il ne croit pas que l'on puisse convaincre en étant radical et qu'il est mort de trouille -d'où son obsession stratégique- à l'idée qu'il soit possible de perdre en étant dispersés. "Encore une fois, l'électorat veut du concret dans l'alternative politique, pas des beaux discours..." nous dit-il un jour dans un commentaire sur sont blog et la veille "Le front de gauche est une base de progression pour toute la gauche, il fait bouger les lignes.Et il est juste de dire qu'il y a beaucoup de courants au sein du Parti socialiste. Assez pour qu'il bouge lui aussi de l'intérieur. Mélenchon n'aurait pas dû quitter le PS, mais le faire évoluer selon moi."
A croire qu'il est le cul entre deux chaises tant il ne nous parle du PS que comme d'une possiblement efficace machine électorale mais du FdG à la fois comme d'une base de progression et une erreur de stratégie.
Peut-être lui faut-il progresser vers plus de cohérence et comme il me semble ouvert à l'idée que le citoyen lambda soit suiviste et adhère plus facilement à ce qui lui semble fort, il lui paraitra de bonne stratégie de se décider et d'entrainer un maximum de ses relations à aider l'électorat à comprendre où est l'alternative concrète qu'il veut.

9. Le jeudi 4 août 2011, 22:52 par des pas perdus

Mongraindesel :beaucoup de socialistes, encartés ou non, ont le cul entre deux chaises, par rapport à la réalité du PS et à ce qu'ils souhaitent pour ce parti en termes d'image, d'idées, de programmes et de pratiques...

10. Le vendredi 5 août 2011, 02:16 par babelouest

C'est certain, despasperdus. Entre la bonne volonté évidente des militants au PS, et l'aussi évidente posture de leurs dirigeants, qui votent consciencieusement en faveur de mesures néolibérales, il y a une cassure. Pourtant ces pauvres militants s'accrochent, et refusent de quitter ce navire balloté par ses contradictions.

Se rendent-ils compte du mal qu'ils font ainsi à la gauche tout entière ? Le Front de Gauche, avec son programme, devrait les intéresser. A côté du PCF, dont je ne partage pas les motivations, d'autres courant peuvent se faire jour, et enclencher une dynamique gagnante des idées de gauche.

11. Le vendredi 5 août 2011, 06:45 par des pas perdus

babelouest : ils pensent que le PS est indépassable... que le rapport de forces ne peut pas évoluer au sein de la gauche...

12. Le vendredi 5 août 2011, 10:24 par rem*

Je relève ce mot (entre autres) de l'ami Stef à l'ami 'des pas perdus' dans l'intéressante (nécessaire) polémique de choix stratégique : "LA CLEF du scrutin des Présidentielles est..." (etc : l'Union...). Il aurait sans doute raison SI ce scrutin-là était digne d'être DEMOCRATIQUE. Mais on sait bien qu'il est PIÉGÉ par la Constitution-Béton de la 5° Rep. !!!
On le sait mais on l'oublie ! Soit tête baissée, de trouille, ce que distille le venin politicard du PS (même à Stef?), soit tête haute et lucide (genre 'Pasperdus')...lucide sinon qu'il oublie parfois, ou sous-estime, qu'il ne s'agit que d'un combat douteux de crocodiles pour être Roi du Marigot puant...
Bref il est très utile de débattre (sans insulte ni coup vicieux) entre bonnes volontés de démocrates véritables, celui de la seule démocratie qui vaille, sociale, du peuple fraternel! : Oui, cela a commencé il y a plus de 2 siècles en France, avec victoires courtes et dures (Commune de Paris...) et défaites longues et beaucoup plus dures (Thiers, Pétain, Sarko...) : on continue à se laver la tête, amies-amis... des brouillards de diverses 'Propaganda' d'ogres de POUVOIRS...

13. Le vendredi 5 août 2011, 10:33 par des pas perdus

rem* : j'aime beaucoup votre musique, découverte à la sortie de GREEN ;-)
Tes rappels historiques sont douloureux : on doit être une bande de loosers ou de masochistes, en étant de gauche, non?
Sinon, en France comme dans d'autres pays, le système est bloqué, pour organiser un simulacre ou un spectacle de la démocratie qui ne permet pas une véritable alternance politique... D'où ces mouvements d'indignés en dehors des partis traditionnels.

14. Le vendredi 5 août 2011, 11:45 par GdeC

@stef : aurais-tu suivi mes conseils ? Je n'avais vu ce texte que sur un truc, machin actu, et ne l'avais pas vu sur ton blog. Tu as bien fait, c'est du bon boulot. Il me semble utile de répondre point par point et sur le registre argumentaire plutôt que celui de l'invective, comme l'a fait celui qui a déclenché ce texte, dont Leziadec a raison de dire que sa petite commission relève davantage de l'aigreur que du débat constructif. J'ai moi même été très souvent sur ce registre du corps à corps subjectif et frontal, et avec le temps, je vois bien que cela ne sert à rien. Nous n'avons plus de temps à perdre avec ces conneries. c'est pourquoi ton texte et utile car il apporte du débat et non de l'émotion facile... Je vais tenter de m'en abstenir aussi, pour me consacrer à des textes un peu moins... éruptifs.

15. Le vendredi 5 août 2011, 14:48 par Romain Jammes

Salut,

Bon je n'ai jamais participé à ce genre de polémique intra-blogosphère mais c'est assez marrant en fin de compte. Puis on retrouve le côté très bancal des arguments des socialistes qu'on a le plaisir d'avoir de vive voix.

Le tout confirme à penser qu'il n'y a que deux côté dans une barricade et que nous ne sommes définitivement pas du même. Pourtant nombreux sont les militants et électeurs du PS sincère qui, sans cet enfumage de leur direction et des principaux médias se poserait plus de question sur l'alternative que pourra réellement représenter le PS s'il arrive au pouvoir.

On bouscule les lignes, et ça fait réfléchir. C'est notre rôle, ça ne sert à rien de nous le reprocher. Maintenant si aucune leçon n'est tirée par le PS, il y a fort à parier que le scénario qui nous place devant lui prenne de plus en plus de crédit...

=)

16. Le vendredi 5 août 2011, 16:01 par des pas perdus

GdeC : en argumentant, la réflexion s'impose aux deux protagonistes... Et, l'autre peut petit-à-petit évoluer.

Romain Jammes : Polémique déclenchée bien involontairement ;-) J'espère que ta conclusion deviendra réalité.

17. Le vendredi 5 août 2011, 18:47 par babelouest

Disons que le gros problème quand une tentative de lancer le vrai débat des idées se dessine, la vox populi lance "Gauche", et lémédia, écho disloqué et pervers, répondent "P.S.". Cela fausse tout, délibérément bien sûr.

Les militants du PS, qui ne sont pas plus bêtes que les autres, pourraient rejoindre la gauche utilement. Mais comme leurs débats sont relayés par leur hiérarchie, bien structurée, au passage le message se perd, et ne subsistent que les slogans éculés de la rue de Solférino. C'est pourquoi ceux qui suggèrent que Mélenchon aurait dû rester au PS pour le changer de l'intérieur, se trompent. Le PS est devenu une vieille caisse de résonance rigide et inutile.

Ce qu'il faut discuter, c'est (re)nationalisation des banques, des assurances, des services publics, tous les services publics, dissolution des banques d'affaires, remise à plat des retraites, dénonciation de Lisbonne et de ses prédécesseurs, etc....

18. Le vendredi 5 août 2011, 18:50 par babelouest

C'est certain, despasperdus. Entre la bonne volonté évidente des militants au PS, et l'aussi évidente posture de leurs dirigeants, qui votent consciencieusement en faveur de mesures néolibérales, il y a une cassure. Pourtant ces pauvres militants s'accrochent, et refusent de quitter ce navire balloté par ses contradictions.

Se rendent-ils compte du mal qu'ils font ainsi à la gauche tout entière ? Le Front de Gauche, avec son programme, devrait les intéresser. A côté du PCF, dont je ne partage pas les motivations, d'autres courant peuvent se faire jour, et enclencher une dynamique gagnante des idées de gauche.

19. Le vendredi 5 août 2011, 18:52 par babelouest

désolé, un ancien commentaire s'est revalidé...

20. Le vendredi 5 août 2011, 22:12 par laetsgo

Je (re)prends le train en marche et suis plutôt rêveuse...et sceptique. Tout à fait d'accord avec l'ami @cpolitic quant à la nécessité d'avoir une discussion sur le fonds ...pour autant, je ne peux disqualifier le billet de Stef auquel tu réponds, DDP. Cela fait écho (toute proportion gardée) à l'article du Monde Diplo sur les extrêmes du mois d'Aout. J'ai l'impression (en toute humilité) que nous sommes tous plus ou moins d'accord sur le diagnostic. Mais que nous nous opposons sur les remèdes/traitements, ou, pour le moins, sur les docteurs qui pourraient les administrer. Il y a le camp des homéopathes (aka PS, mais que d'aucuns pourraient qualifier de collabos, tout est une question de point de vue) et les partisans de la chirurgie (avec tout ce que cela peut entrainer de déchirant et définitif ^^)
En tout cas, il est certain que cette petite polémique de la blogobulle et des blougs à au moins le mérite d'exister, preuve que nous avons la capacité d'échanger, ce qui n'est pas le cas des grandes machines médiatico-politique qui se contentent des effets d'annonces et des petites phrases, sans jamais parler de la programmatique (ce que je ne cesse de déplorer)

21. Le samedi 6 août 2011, 07:19 par babelouest

Ce que l'on peut craindre laetSgo, c'est que de même que Mélenchon savait fort bien que, restant dans le cadre du PS il ne pouvait pas faire avancer les choses, de même ledit PS, englué qu'il est par ses choix passés multiples, ne peut se libérer et remettre les priorités à leur place qu'en se démarquant nettement de la droite.

Jusqu'à présent il n'en a rien fait. Le simple fait qu'un Manuel Valls, malgré ses positions qui le rapprochent d'un ex-paquebot, n'ait pas été exclus du cercle dirigeant, qu'un directorat du FMI ou de l'OMC puisse paraître compatible avec les successeurs de Jaurès en dit long sur la ligne du Parti.

Le PS ? Sans vouloir être méchant, mais en gardant la tête froide, il serait plus sain pour la Gauche de le passer définitivement par profits et pertes. Sa faiblesse réside dans sa force apparente, ses vingt forteresses que la droite officielle lui a laissées en une sorte de partage du pouvoir. "Je tiens Paris, je te laisse les autres".

Se sont développées des "cours" provinciales intéressantes pour des barons à la manière du haut Moyen Age. J'extravague ? Selon les régions, cette mainmise est plus ou moins marquée, en fonction de la personnalité qui s'est mise en avant. Mais le fait est là, indubitablement.

Nous en arrivons à ce paradoxe que deux pouvoirs se côtoient à Paris. L'un par l'intermédiaire des préfets non élus étend à tout le territoire les désirs de la Place Beauvau, pas plus représentante de la volonté du peuple. L'autre a son siège rue de Solférino, où une sorte de Table Ronde ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Cheval... ) coordonne l'action des barons (élus le plus souvent faute de mieux) en parallèle à celle des préfets. Et parfois même en collaboration avec ceux-ci.

Où est le peuple là-dedans ? Où sont les idées des sections locales du parti, qui peuvent toujours palabrer en vain ? A quoi servent des militants muselés ?

22. Le samedi 6 août 2011, 10:31 par laetsgo

@babel je suis entièrement d'accord avec toi, mais le gros pb, c'est que nous ne représentons absolument pas la "majorité" des gens, qui pensent encore que le P"S" est de gauche. Et lémédia ne font rien pour recadrer les choses, se contentant de relayer le bruit et les petites phrases aux dépends des programmes et encore moins de tirer le bilan des politiques menées. Quant au partage que tu évoques, même si cette analyse est cynique, je crains qu'elle ne soit réelle...donc nous sommes loin de sortir de cette fausse alternance.

23. Le samedi 6 août 2011, 11:04 par des pas perdus

babelouest et laetsgo : je ne considère pas le FDG comme un extrême. C'est plutôt le contexte idéologique et politique qui l'est, non? Et qui empêche depuis une quinzaine d'années des avancées sociales parce que le rapport de forces l'empêche. L'époque est incertaine et malgré tout porteuse d'espoirs.

24. Le samedi 6 août 2011, 16:27 par intox2007

"Ne sachant si d'autres camarades socialistes ont réagi sur leurs blogs respectifs," ==> google blogsearch très pratique.

Voilà ma contribution.

25. Le samedi 6 août 2011, 17:03 par des pas perdus

Merci

26. Le samedi 6 août 2011, 20:06 par babelouest

Pourquoi chercher plus loin, Despasperdus ? Le FdG EST la gauche, c'est-à-dire la priorité de la nature sociale et solidaire de l'humanité, la lutte légale contre la domination de l'homme par l'homme, rien de révolutionnaire en somme.

C'est pourquoi mes amitiés vont plus loin, là où il n'existe pas de partis, qui ne peuvent pas exister par définition. Rien que des humains prêts à aider d'autres humains à le devenir vraiment. Contre-productif ? non, pas forcément : il faut que certains, le plus possible, soient le ferment anonyme, besogneux et fragile, qui fera bouger les choses par touches légères et importantes à la fois.

27. Le dimanche 7 août 2011, 07:10 par des pas perdus

Babelouest, mes amitiés ne sont pas prédéterminées en fonction de l'appartenance à tel ou tel courant politique.En participant à la votation citoyenne pour le droit de vote des immigrés, chacun et moi le 1er, a pu constater que beaucoup n'étaient pas indifférents à la vie de la cité.

28. Le dimanche 7 août 2011, 17:20 par laetsgo

@DPP je ne considère pas non plus le FDG comme un extrême (ses idées seraient à la droite de celles de Jaurès), mais comme tout le reste de l'échiquier s'est droitisé à l'envi...
et heureusement que les amitiés ne sont pas dictées par la politique. Ce serait d'un ennui...!!!

29. Le dimanche 7 août 2011, 20:30 par des pas perdus

D'accord avec toi. Tu sais je ne me suis pas fait un seul véritable ami en militant. Je l'ai vu en quittant le PS... Ne jamais mélanger les deux...