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samedi 24 novembre 2007

"internet civilisé" ? Encore un effort M. le Président !

Qu'ils étaient beaux à regarder ces pauvres artistes qui entouraient les Rachida Dati, Christine Lagarde,Christine Albanel et notre omniprésident. C'était l'union sacrée pour résister aux hordes sauvages venues d'internet et qui menacent notre culture et nos artistes. L'instant était gravissime. Il s'agissait de civiliser internet. Un grand moment.

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les JT en grève d'équité...

Les grèves des transports, à l'instar des évenements exceptionnels, sont du pain béni pour les médias dominants. Cela leur permet de diffuser de belles images terrifiantes, des statistiques sur le nombre de victimes, des micro-trottoirs, des interviews de militants d'ONG, de prendre un ton compatissant, et le tour est joué. Pendant 20 minutes, le télespectateur aura été télétransporté ailleurs et c'est toujours ça de gagné !

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Social Killer, m,n, crime exemplaire de Franck Burns

burns.jpg A Marseille, les meutres de clochards se succèdent avec comme indice commun, une bouteille de calva. C'est un des leurs, Abel, le narrateur, qui s'intéresse à ces crimes qui frappent ses rares amis d'infortune. Quel peut être le mobile ? Le wagon abandonné qu'ont squatté ses amis, objet de convoitise dans le milieu de la cloche? La folie d'un autre homme ?

Dans cet abîme où je croupis, les meurtrissures sont de règles et sans espoir de cicatrisation. L'amertume, la solitude, l'abandon de soi au moment où l'on est la seule personne au monde pour qui on compte encore vraiment, ouvrent des plaies si profondes qu'on finit fatalement par s'y perdre.

Comme dans les meilleurs romans noirs, l'intérêt de la lecture ne réside pas exclusivement dans l'intrigue, aussi intéressante soit-elle. Mais dans l'écriture claire et précise et dans la description d'un milieu social. L'auteur nous emmène dans le plus inaccessible des mondes qui est paradoxalement celui où chacun peut, par accident, s'abimer. Un récit terrible et passionnant.

samedi 17 novembre 2007

La Poste et la précarité sociale grandit...

precarite.poste.JPGA l'occasion d'une rencontre à l’ANPE, un pote de fac m'a conseillé de tenter ma chance à la Poste. Comme lui, je me suis dit que ce serait un job provisoire, en attendant d'en trouver un autre qui corresponde peu ou prou à mon niveau d'études. Deux jours plus tard, j'étais embauché : “ Revenez lundi à 8 heures, vous aurez trois jours de formation ”.

Je ne savais pas que je resterais plus de trois ans dans cet hangar en tôle, grand comme un stade de foot. Dans ce centre de tri provincial, situé à proximité de l’aéroport, travaillaient près de 300 personnes affectées à des tâches d’exécution. Mes collègues étaient des fonctionnaires et des contractuels. Les premiers, après la réussite à un concours externe ou à un examen professionnel interne (possibilité offerte aux contractuels jusqu'au milieu des années 80), ont tous passé une dizaine d'années à Paris, avant de revenir dans leur région. Les contractuels représentaient environ 10 % de l’effectifs.

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vendredi 16 novembre 2007

de la démocratie...

Face à un mouvement estudiantin qui s'étend, le gouvernement demande que les étudiants se prononcent, à bulletins secrets, pour ou contre le blocage des facs. Il en va de la démocratie... Les médias dominants, très attachés à la démocratie et à leur indépendance, réalisent des interviews de pro ou d'anti blocage... La part belle étant réservée aux anti.

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jeudi 15 novembre 2007

Rafael Chirbes

"Ils vivent dans un grand supermarché. Ils ne veulent jamais sortir, ils veulent faire les boutiques. On les emène voir une ville, un musée, ils s'échappent et rentrent dans le premier centre commercial venu. Pour eux, c'est ça, le monde, un supermarché géant : les rues sont des étalages où sont exposés des produits (...)". Les vieux amis

The National à l'Elysée-Montmartre

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Dans une salle bondée, majoritairement remplie de djeun'z, nos six amis de The National ont délivré durant plus de deux heures un concert inoubliable. Les nouveaux morceaux de Boxer passent aussi bien que les plus anciens. Des mélodies envoûtantes, un rythme calme ou endiablé, un son presque parfait... Bref, tous les ingrédients étaient réunis pour passer une excellente soirée.

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mardi 13 novembre 2007

en construction

Après quelques jours, nos pas perdus reviennent sur la toile avec un nouveau blog 2 jours en jours. Finalement, le choix s'est porté sur Dotclear 2. Toute aide est bienvenue.

Au fil des jours, les anciens billets seront téléportés sur cette nouvelle plate-forme... Du travail en perspective !

jeudi 8 novembre 2007

fermeture

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Nos pas perdus s'arrêtent momentanément. Le blog 2 jours en jours devrait réapparaître sous une forme plus conviviable et avec une nouvelle adresse. D'ici quelques jours ou semaines, le temps de se familiariser avec spipdotclear. A bientôt

mardi 6 novembre 2007

La justification de Dmitri Bykov

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Rogov, le narrateur, est le petit fils d’un célèbre agronome disparu dans la fameuses purges staliniennes. Selon des témoignages, certaines victimes de Staline, officiellement jugées et condamnées à mort, seraient réapparues après la seconde guerre mondiale. La propre mère du narrateur aurait, elle-même, reçu un appel téléphonique de son père, dix ans après son procès et sa disparition.

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lundi 5 novembre 2007

la question humaine

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On vous conseille ce film, excellemment joué et filmé, qui se déroule aujourd'hui dans une multinationale. Adapté d'un roman de François Emmanuel, il s'intéresse à deux phénomènes étroitement liés : la déresponsabilisation des acteurs dans une société complexe et la perte de sens du langage.

Certains régimes politiques sont arrivés à maîtriser ces deux phénomènes. Ainsi, le régime nazi a pu faire participer quasiment l'ensemble de la société allemande à son oeuvre criminelle : morcellement de tâches banales et utilisation d'un vocabulaire vague et précis pour occulter la finalité de la politique raciale. Les victimes des camps n'étaient plus des "hommes" ou des "femmes", mais devenaient, dans la novlangue nazie, de banales unités. Des unités qui suivaient un long processus industriel et administratif. Au fil de la chaîne, les divers rapports parlent d'unités à stocker, à acheminer, à traiter, dont il faut faire disparaitre les traces. L'efficacité et la rentabilité étaient des préoccupations constantes et récurrentes. Pour y parvenir, l'emploi d'un vocabulaire déhumanisé était essentiel. Le langage de l'industrie de la mort était littéralement vidé de sa substance humaine. Le vocabulaire était minutieusement choisi pour cacher l'odieuse réalité de l'industrie de la mort. Ce fut d'ailleurs la seule ligne de défense des criminels de guerre : ils affirmèrent obéir aux ordres sans savoir à quelle oeuvre ils participaient... Ils voulaient, même au plus haut niveau, se faire passer pour de simples employés de la machine nazie, et espéraient ainsi échapper à leurs responsabilités.

Et aujourd'hui me direz-vous ?

Le film trace un parallèle saisissant entre le régime nazi et notre société. A ce stade de la lecture, certains vont crier au loup, à la thèse lourdingue, au gauchisme, au simplisme, à la caricature ! Or, ce film n'affirme pas que les deux époques sont similaires et que les objectifs sont comparables. Il montre seulement que les deux phénomènes sont aujourd'hui à l'oeuvre au nom de la mondialisation, de la rentablité et du profit.

Chez les économistes libéraux, l'humain est mis en avant pour son initiative à créer de la valeur et à entreprendre... C'est le postulat de la liberté d'entreprendre qui devient chez les néo-libéraux la liberté de l'entreprise. Une entreprise qui ne doit obéir qu'aux règles d'un marché idéalisé sans entrave. Toute autre règle, comme le droit du travail, est assimilée à une atteinte à cette liberté. La pensée néo-libérale glorifie l'entreprise au détriment de l'être humain. Ce dernier n'est plus qu'une unité, parmi tant d'autres, qui produit et qui a un coût. Face à certaines difficultés liées à la concurrence, ou pour satisfaire l'appétit des fonds de pension, l'entreprise peut être contrainte de licencier : il y va de sa survie...

Au sein de l'entreprise et dans notre société, la décision du licenciement relève de l'évidence. Un processus de sélection et de désignation sera conceptualisé dans le secret de la hiérarchie puis mis en pratique... La complexité même de ce processus et le choix approprié du langage légitimeront les licenciements. Même les responsables de ces licenciements n'ont pas forcément conscience des conséquences humaines de leur décision, tant l'acte de licencier un salarié parait naturel ! L'essentiel est de sauver l'entreprise. L'objectif de l'idéologie néo-libérale réside exclusivement dans l'entreprise. Elle est presque assimilée à un corps vivant : les licenciements sont un moyen parmi d'autres pour la protéger. Jamais, il n'est dit que chaque licencié est sélectionné suivant des critères "objectifs" (âge, qualifications, expérience, opinions politiques, engagement syndical, croyances religieuses, comportement général, etc)., et que les conséquences sont humainement désastreuses pour l'intéressé(e), et ses proches : divorce, dépression, maladie, suicide...

Le pouvoir et les médias dominants évoquent des plans sociaux, des mesures de retour à l'emploi, des ajustements conjoncturels, des exigences de la mondialisation, du cac 40, du chômage, de pourcentages... Les plus hauts dirigeants de l'entreprise ne se sentent pas responsables des conséquences humaines de leurs actes puisqu'ils agissent en observant strictement des règles économiques qui sont naturelles dans le milieu où règne l'idéologie néo-libérale. Idem pour les autres acteurs, à quelque niveau de la hiérarchie. Cette parole officielle ou dominante qui guide les actes de l'économie néo-libérale n'a pas pour donnée essentielle et pour unique critère l'Homme. D'où le titre du film : "la question humaine".