décembre 2007

A celles et ceux qui se sont parfois égarés en ces lieux, nos pas perdus adressent leurs meilleurs voeux pour l'année qui se profile à l'horizon.

En musique...

Que retiendrons-nous dans quelques années de 2007 ? Quelques images et quelques mots, en gros trois choses.

1 la défaite de Ségolène Royal ou le naufrage des gauches :

_le PS est devenu un parti de supporters et de notables. Le choix de Royal était opportuniste, exclusivement fondé sur des sondages d'opinion favorables. L'absence de cohérence entre le programme socialiste et le mécano de Royal reflète les divergences internes entre libéro-sociaux, style Valls ou Rocard, qui ne croient plus au rôle régulateur de l'Etat, et les autres, comme Mélenchon ou Fabius. La candidate d'un PS divisé et tiraillé de toutes parts ne pouvait que perdre.

_L'absence d'une gauche tribunicienne a été doublement fatale. Au niveau des idées et d'un strict point de vue comptable. PC, partis trotskistes traditionnels et mouvance altermondialiste ont été incapables de se mettre d'accord sur un(e) candidat(e) qui aurait porté une sorte de programme commun. Parties à l'abordage, ces différentes chapelles ne pouvaient espérer rassembler et enclencher une dynamique : l'extrème gauche ne pèse pas dans le débat. L'extrème droite a compris cela en fondant le Front National. Dès que le FN a obtenu en moyenne 10 % des voix, le débat politique s'est focalisé sur ses thèmes de prédilection. Sarkozy doit en partie son élection au Front National : il s'est droitisé pour attirer les électeurs du FN, et il disposait d'un réservoir de voix au soir du 1er tour.

Avec quelques jours de retard, le père noël Fillon a donné un joli cadeau au patronat. Laurence Parisot est aux anges, les syndicats de salariés nettement moins.

La lettre de Fillon est une fusée à deux étages comme on en a rarement vu...

Entre gare de Lyon et TGB...

Le couperet est tombé : Jean-Paul Bolufer a été viré démissionné après les révélations du Canard Enchainé.

La France compte donc un nouveau citoyen en situation de précarité...

Nottingham n'est pas une petite ville si paisible qu'elle en a l'air. Certaines nuits, des hommes ensanglantés déboulent nus dans les rues. Les moins chanceux gisent dans leur sang. La gent masculine est décimée à l'arme blanche. L'assassin est vraisemblablement une femme, une serial killeuse qui écume les hôtels de la région.

sur un mur de Nicosie

En Europe, le Traité simplifié a été signé par l'ensemble des pays de l'union européenne. Tous les parlements nationaux devraient l'approuver, sauf en Irlande où la constitution prévoit la consultation du peuple par référendum.

Notre omniprésident Sarkozy n'entend pas demander directement l'avis de ses concitoyens sur un texte qui reprend 95 % des articles du projet constitutionnel.

Et oui, c'est beau l'amour. Nos pas perdus sont heureux de vous présenter la première photo du baiser entre nos deux tourtereaux...

A l'instar des livres de Denis Robert sur le monde de la finance, "abus de pouvoir" de Vincent Quivy permet de découvrir ou de redécouvrir l'envers et les travers du monde politique hexagonal.

L'ouvrage débute sur de savoureuses descriptions de ministres qui confondent leurs intérêts particuliers à l'intérêt général : le charme des hôtels particuliers de l'Ancien régime que l'on fait visiter et aménager sans compter, le mobilier, les bibelots et les oeuvres qui disparaissent dans la nature, le petit personnel corvéable et serviable, les convois qui bloquent la circulation, les chauffeurs qui attendent sur la piste de Roissy : une certaine démesure et folie des grandeurs caractérisent les habitudes des membres des plus hautes sphères de la République...

Il faut être lucide.

Quand un président de la République invite pendant cinq jours un dictateur, qu'il lui rend tous les honneurs jusqu'à lui faire visiter officiellement l'Assemblée nationale.

Quand un président de la République s'abaisse à de telles bassesses pour tenter de décrocher quelques contrats d'une dizaine de milliards d'euros, il n'y a qu'un constat qui s'impose.

Un seul : La France est devenue un petit pays avec à sa tête un tout petit président.

En matière de ciné comme de bouquin, nos pas ont généralement besoin de quelques jours de réflexion... Si internet permet de diffuser rapidement des infos, l'intérêt des sites non marchands réside dans la liberté de choix des sujets, pas forcément vendeurs, et dans la volonté de non précipitation à publier.

Enième retour des chroniques bureaucratiques.

Chaque fois que nos pas ponctuent d'un point final une chronique puis cliquent sur l'onglet "enregistré", ils croient naïvement qu'il n'y aura pas de suite, tant la vie bureaucratique est routinière. Mais parfois, dans ce morne immeuble, un miracle se produit qui ajoute quelques couleurs à notre bureaucratique quotidien...

Le départ d'une collègue à la retraite et celui de ma chef ont quelque peu dégarni notre service.

Depuis quelques heures, les médias relaient les propos contradictoires de divers membres de la majorité gouvernementale ou présidentielle...

D'un côté, le double mixte Rama Yade - Bernard Kouchner monte au filet pour défendre la vigilance de la France des droits de l'Homme... Et en face, les caciques de l'UMP approuvent la venue de notre nouvel ami lybien... Etonnant, non ?

Tout cela a un petit goût de réchauffé.

"Ils étaient citoyens d'une nation qui avait remportée toutes les guerres et goûtaient maintenant aux fruits de la victoire : un travail abrutissant et assez d'argent pour subvenir à leurs besoins." (le casseur)

Ce week-end, à moins de se retirer du monde, nous entendrons tous la petite musique culpabilisante du téléthon. Pour inciter le citoyen lambda à mettre la main à la poche, médias et pouvoir politique ne lésigneront pas sur les moyens.

Ils pourront compter sur le soutien sans faille des vedettes du ciné, du sport et de la variété. Malgré toute cette débauche de moyens, plus que la compassion, c'est le sentiment de vivre en direct une grosse arnaque qui l'emporte.

La semaine dernière, notre omniprésident avait promis de distribuer 5 à 6 milliards d'euros aux universités. Or, la vente des derniers bijoux de famille des actions d'EDF a été deux fois moins fructueuse qu'il ne l'avait annoncé. On appelle ça une bourde... qui a été peu commentée.

"Sans doute vous a-t-on appris bêtement qu’il n’existait que deux justices acceptables et souveraines : celle de Dieu et celle des hommes, des Etats et des leurs tribunaux civils et militaires ! Bientôt, attendez-vous à la Troisième Justice, celle de l’entreprise mondiale !"

Ce livre se déroule au sein de la plus puissante entreprise multinationale, capable de provoquer des coups d'Etat et de porter au pouvoir ses hommes de confiance. Le directeur des ressources humaines de la filiale française, nous narre un épisode qui va plonger son entreprise et ses plus hauts dirigeants dans un délire cauchemardesque, et à bien des égards, ubuesque.

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