avril 2008

Dans la vie, il y a des périodes où rien ne va. Dans la vie politique aussi.

Pour la droite, l'UMP, le gouvernement ou Sarkozy, chaque jour apporte son lot de mauvaises nouvelles.

Depuis la déconfiture bling bling, la droite s'est coltinée le krach boursier, les 5 milliards de pertes de la Société générale, l'inflation, la flamme olympique, la déculottée aux municipales, la baisse du pouvoir d'achat et des sondages d'opinion calamiteux !

Dans ce sombre tableau, la seule touche de couleur était apportée par la baisse du chômage. D'ailleurs, lors de sa dernière prestation télévisée, le président de la République ne s'est pas privé de citer cette donnée positive pour affirmer que sa politique allait dans le bon sens...

Patratras, on apprend que le nombre de chômeurs est reparti à la hausse :

Le chômage est reparti à la hausse en France avec 8 200 demandeurs d'emploi supplémentaires enregistrés à la fin mars, selon les chiffres de l'ANPE rendus publics mardi 29 avril. Cette hausse légère - de + 0,4 % sur un nombre total de 1 905 000 demandeurs d'emploi de catégorie 1 (disponibles et à la recherche d'un emploi à temps plein) - vient confirmer un début d'année 2008 morose.(Le Monde)

Il n'a échappé à personne que notre omniprésident est en voyage officiel en Tunisie.

En de pareilles occasions, il prononce des discours qui défraient parfois la chronique, surtout dans les pays qui ne sont pas réputés respectueux des Droits de l'Homme et des libertés fondamentales.

Celui de mardi dernier est intéressant tant le chef de l'Etat possède l'art d'aborder immédiatement les sujets qui gênent pour mieux les relativiser, les contourner et les clore.

Dans ce beau récit, Julien Gracq (1908-2007) nous conte son expérience de la drôle de guerre. Un épisode peu glorieux de l'histoire de France, qui hélas en annonça d'autres, durant lequel la France et le Royaume-Unis qui avaient déclaré, le 3 septembre 1939, la guerre à l'Allemagne nazie attendirent près de huit mois que cette dernière les attaque.

Grange est un jeune appelé, diplômé, qui se retrouve en pleine forêt, logé avec ses compagnons d'infortune dans un blockhaüs. De temps en temps, ils reçoivent la visite d'émissaires chargés d'inspecter l'état du matériel. Tous les dimanches, Grange vient aux nouvelles auprès de son supérieur, un homme plus âgé que le cours des événements rend pessimiste, désabusé et ironique.

Faute d'informations et d'ordres, Grange et ses amis s'habituent à cette situation totalement inédite de vie en autarcie, presque coupés du reste du monde. Pour tuer l'ennui, ils inspectent les environs espérant peut-être découvrir les mouvements de l'armée ennemie. Entre Grange et la forêt se crée une relation mystique, d'autant plus forte qu'il y rencontre une jeune femme mystérieuse et attirante.

En lisant ce récit troublant et poétique, on pense parfois à un roman de Dino Buzzati, "le désert des tartares", sauf qu'ici, l'armée ennemie ne demeurera pas une entité fantôme et fantasmée. Nos pas perdus recommandent, sans l'ombre d'une hésitation, ce passionnant ouvrage.

Fermeture le dimanche est devenue la seule rubrique régulière du blog, ce qui assure un certain confort...

Nos pas perdus l'ont ouvert pour affirmer leur opposition au travail le dimanche, notamment des salariés employés dans les grandes enseignes.

Divers commentaires obligent à expliquer cette position. Nous ne nous opposons pas au travail le dimanche des petits commerçants, qui vivent,tant bien que mal de leur travail, des associatifs du commerce solidaire, ou des fonctionnaires qui assurent la continuité du service public.

Mais, le travail dominical a souvent été présenté par le medef, la droite et les néo-libéraux de tous poils comme l'une des solutions, voire la solution pour permettre aux salariés de la grande distribution d'améliorer leurs salaires.

Position hypocrite car la plupart desdits salariés ont un temps partiel imposé qui, s'ils ne trouvent pas un boulot mieux rémunéré ailleurs, leur ôte tout espoir d'évolution et de promotion au cours de leur vie professionnelle.

Ce temps partiel non choisi les condamne à une forme de précarité sociale se caractérisant par de bas revenus et par un emploi du temps atypique imposé.

Sur ce sujet, nos pas perdus vous conseillent l'excellent article de Bakchich.

Tiens, on croyait le MoDem agonisant, sous les coups de l'Elysée et des ex-UDF fidèles à l'UMP.

Monumentale erreur,selon rue 89, il se réunit ce week-end samedi.

"C'est la première réunion des élus depuis les élections municipales, on va faire le bilan et parler de l'avenir." (Marielle de Sarnez)

Ils ont attendu plus d'un mois avant de faire le bilan... Autant dire que le MoDem est atomisé et n'a guère plus de poids qu'un groupuscule comme Pêche, Chasse et Tradition, sauf exceptions locales. Il a obtenu aux dernières élections 3,69% des suffrages dans les villes de plus de 3 000 habitants ! Moins que la LCR ou LO.

Cette réalité n'empêche pas Bayrou de se voire comme le 1er opposant du pouvoir en place... Ce type a perdu la raison. Il se voit trop beau. Il porte des habits (ceux de De Gaulle) qui sont trop grands pour lui.

Beaucoup de militants et d'élus ont quitté le MoDem, non pas par opportunisme mais parce qu'ils estimaient que les décisions étaient prises par un seul homme. Bayrou dit sans rire :

"Les citoyens ont-ils droit d'avoir un choix plus large et à ce qu'on leur propose au moins un troisième projet?"

Quel est ce troisième projet ? En termes économique et social, rien de différent de la droite traditionnelle. Electoralement, des alliances suivant les opportunités locales... Autant dire que le MoDem n'a aucune visibilité.

La gauche et la droite sont des entités distinctes, bien actuelles, nées de l'Histoire. Nier cette réalité comme le fait Bayrou est suicidaire. D'ailleurs...

Ah, cher-e-s ami-e-s, quelle déception cette interview de notre illustre omniprésident ! Vous l'avez vu ? Bon c'est vrai que sur Left blog Cozop, beaucoup de blogueurs ont affirmé qu'ils ne regarderaient pas la tv : quel sectarisme ! Heureusement, nos pas perdus étaient de corvée.

Nous sommes de grands naïfs. On y croyait encore jusqu'à 20 h 15, juste avant le début du concert !

Et puis, la cata, la catastrophe...

D'abord, les chansons sur les retraites et les heures supplémentaires, sans oublier les 35 heures: un pitoyable remix ! Ensuite, c'est l'embrouillamini couplet sur le coût du chauffage, et notre petit père de Neuilly qui confond pendant quelques minutes le fioul et le gaz. Ensuite, c'est la chanson mal interprétée sur le Grenelle de l'environnement : c'est vrai qu'avec les OGM, il y a de l'eau dans le gaz. Nous n'évoquerons pas non plus la reprise sur Ingrid Bétencourt, honteuse exploitation de la détresse humaine : selon lui, rien n'a été tenté pour la libérer avant mai 2007 !

Mais, le plus pitoyable dans cette prestation télévisée, ce fut son tube sur l'immigration. Et de nous chanter que sa politique était la meilleure puisque le FN était électoralement faible. Quand le journaliste a évoqué les "sans papiers", on a vite compris pourquoi les électeurs du FN votaient désormais pour l'UMP...

Et notre pauvre crooneur de s'emmêler encore une fois les pinceaux, mais là volontairement, pour justifier son refus de régulariser tous les travailleurs "sans papiers", confondant sciemment la remise d'une carte de séjour à l'attribution de la nationalité... Laissant sous-entendre que tous les étrangers souhaitaient renoncer à leur nationalité d'origine et devenir Français... Voyez, le genre de propos démagos qui suscitent peurs et fantasmes et renforcent l'adhésion d'une partie de l'électorat...

Bref, nous n'avons rien appris. Il sait chanter la ritournelle du gars qui a commis quelques erreurs, de communication selon lui... Sinon, il juge son bilan globalement positif ! On n'a rien appris, même pas la sortie du dernier alboume de Carla. C'est dire...

Notre omniprésident sera interviewé ce soir par les journalistes de son choix. Saluons donc cette tentative téméraire de remontée des sondages par celui qui, un an après son élection, est le plus impopulaire des présidents de la République.

Spécialiste des effets d'annonce, celui-ci nous en réserve peut-être une de derrière les fagots, histoire d'atténuer le bilan politique de faillite sa 1ère année aux commandes de l'Etat.

Il reviendra sans doute sur les mesures préparées de longue date, à l'instar du projet de réforme des institutions qu'il devrait dévoiler. Une chose est certaine, cette réforme, qualifiée d'ambitieuse, ne sera qu'une réformette...

Pour preuve, l'absence de l'interdiction du cumul des mandats des élus et autres fonctions de la vie politique.

Même les opposants les plus déterminés à cette manière originale, unique en Europe, d’exercer des fonctions électives ont rendu les armes. Le talentueux Arnaud Montebourg a cédé à l’appel de la notabilisation, pour un temps nous l’espérons. Dominique Voynet élue maire de Montreuil a annoncé son intention de rester au Sénat pour des raisons qu’elle-même peine à justifier.(C. Caresche)

Le député de Paris, C. Caresche, a publié un intéressant article dans le quotidien Libération," L’infernal cumul des mandats" dans lequel il regrette l'abandon de la proposition du mandat parlementaire unique. L'UMP y est hostile, de même que le PS qui n'en a pas fait une de ses conditions pour voter le texte.

L'homme est plus faible que la mouche et plus dur que le fer. ( Le dernier des Justes)

Ce matin sur France Inter, le président de la Croix Rouge a tiré la sonnette d'alarme. Les denrées alimentaires, estime-t-il, ont augmenté de 10 % . Cette inflation a des conséquences fâcheuses , bien entendu, sur les populations les plus fragiles.

La baisse des repas offerts par son association est estimée à 5 à 6 millions de repas par rapport à l'année précédente. Pour donner un ordre de grandeur, 35 millions de repas furent distribués en 2007. Avec les Restos du coeur, le déficit serait supérieur à 14 millions de repas .

De plus, cette hausse des prix risque également de provoquer une baisse de qualité et de diversité des produits, en particulier les fruits et légumes.

Nos pas perdus ont les jambes lourdes.

Serait-ce la lassitude qui nous saisit insidieusement lorsqu'on tente de publier un billet quotidien ?

Sans doute, l'actualité est si abondante...

Le duel Clinton - Obama, la politique de la droite, le lobby des OGM, les derniers bouquins lus, le congrès du PS, l'avenir de Bayrou, ou les attaques inquiétantes contre les blogueurs...

Ce n'est pas une grève, juste un coma volontaire...

La preuve, on sort tout de même une image prise rue Pajol. Juste comme ça, parce que le blog 2 jours en jours a commencé ainsi.

En attendant, vous pouvez lire les "camarades" de Cozop Left blogs.

Il n'avait pas d'objectif, il n'avait pas de vocation. Il avait un boulot, qu'il perdit, et c'est ainsi qu'il répondit à l'annonce dans le journal. L'annonce n'employait pas les mots consultant en nomenclature, car la hiérarchie savait combien l'ésotérique peut être effrayant. L'annonce promettait donc la possibilité de faire ses preuves dans un domaine nouveau et exaltant, sans autre précision.

Malgré son absence d'ambition, le personnage et narrateur principal, un afro-américain, est engagé par une agence de publicité et devient le meilleur inventeur de noms. Des noms vendeurs et clinquants pour des produits en instance de lancement sur le marché. Il dispose rapidement d'un superbe bureau, d'un appartement spacieux et splendide, de contacts privilégiés avec son patron, il collectionne les plus belles femmes... il est l'archétype de la réussite sociale !

Mais, Apex ou Le cache-blessure n'est pas un conte de fées. Au sommet de la gloire, notre héros contracte une blessure qu'il soigne en la recouvrant d'un simple pansement dont le nom, apex, lui a valu les meilleures récompenses. Les réactions chimiques du pansement et ses propres négligences l'obligent plus tard à se faire hospitaliser.

A la suite de ce séjour, point d'orgue de son mal-être, il décide de quitter un travail qu'il assimile quasiment à une sinistre escroquerie. D'une part, parce qu'il a l'impression d'être un imposteur, tant il invente avec une facilité qui le déconcerte lui-même, les noms les plus géniaux pour les clients. D'autre part parce qu'il réalise que dans la publicité comme dans la société, le nom et l'apparence comptent plus que le produit.

Bienvenue dans la France d'en bas !

L'enquête de Véronique Mougin date de trois ans mais demeure d'une criante actualité. Les femmes sont moins voyantes que les hommes, or, elles représentent le contingent le plus important des personnes qui subissent la galère.

On évalue de six à huit millions, le nombre de femmes qui cumulent des formes de précarités qui peuvent être professionnelles, juridiques, sociales, économiques ou psychiques. Plusieurs raisons à cela : elles représentent 60 % des cinq millions de salariés engagés dans un emploi non qualifié et 80 % de ceux qui sont payés au SMIC. En quelques années, le temps partiel a explosé, passant d’un million et demi d’actifs en 1980 à quatre millions en 2003. Cette modalité de travail est à 82,5 % féminine. Quand ce régime est choisi, il constitue un progrès. Mais il est très souvent imposé, devenant dès lors facteur important de pauvreté.

A partir de témoignages individuels sur la vie quotidienne et de données statistiques, sans tomber dans le misérabilisme, l'auteur brosse les contours d'une France qu'on connait mal, d'un pays où on ne part pas avec les mêmes chances au départ, où il est extrèmement difficile de se relever et de vivre décemment. La reproduction sociale est impitoyable.

(Paris XVII)

...pour déserter les magasins.

On découvre dans Le Monde de ces trucs !

Une interview de notre omniprésident, intulée : "pour des syndicats forts".

On croit rêver....

Comme dit Christian Lehmann sur son blog :

"Ce que que j'aime chez les sarkozystes, c'est ce mélange de rouerie et d'extrême naïveté"

Les médias dominants se sont calmés sur le changement de style de notre omniprésident. C'est pour cette raison que nos pas perdus en remettent une couche.

En la matière, la palme de la complaisance revient à L'express. Nous avons relevé pas moins d'une dizaine d'articles consacrés à son couple, ses amis, son style... Ne manquent à l'appel que la brosse à dents et la marque de rasoir.

Comme nous le disions dans le précédent billet, l'UMP tangue dangereusement, gouvernement et parlementaires compris. Beaucoup d'ambitions personnelles insatisfaites, un certain ressentiment devant la fameuse ouverture et l'impression prédominante que les décisions sont prises au sein d'un cercle très restreint à l'Elysée.

On se réjouit comme on peut car la droite au pouvoir se lâche. Cinq longues années pour transformer la France et la mettre dans le moule socio-économique des États-Unis ou de l'Angleterre. L'idéologie néo-libérale est en marche, les réformes se font à la hache. Les styles Sarkozy ne sont que des écrans de fumée.

(à proximité de la gare de Lyon)

Retour dans la salle des pas perdus pour couper avec l'actualité... Question : pas trop gauchiste comme pochoir ?

Après les pirates du Ponant, Sarkozy et Fillon s'attaquent à ceux de sa majorité.

La cacophonie gouvernementale, notamment depuis l'arrivée de Mère Morano Ubu, et le mécontentement des députés et sénateurs UMP ont crée un sentiment de désordre qui exaspère l'exécutif.

Il est vrai que les ratés et l'injustice des réformes de la carte familles nombreuses et des allocs familiales, le feuilleton à rebondissements du dossier OGM, la vraie-fausse déclaration sur le déremboursement des frais d'optique, la fin de la pub sur France télévision prouvent que l'UMP confond vitesse et précipitation. A tel point, que sa politique ressemble à de l'improvisation.

Le président de la République, à l’issue du Conseil des ministres, a appelé tous les membres du gouvernement à la loyauté, à la solidarité et à la nécessité d’avoir une équipe soudée autour de lui et autour du Premier ministre.

"La communication sur les réformes n'est pas excellente"

C'est ce que déclare au Monde Patrick Devedjian, le plus haut responsable de l'UMP après notre omniprésident, cumulard comme il est de tradition dans cette formation (député et président du conseil général des Hauts-de-Seine)...

L'interview est un sommet de langue de bois.

Tu sais Patrick, le paquet fiscal, l'amendement sur les OGM et la répression des anti-OGM, la future réforme de l'hôpital, celle de la fonction publique, le Service du travail obligatoire pour les chômeurs, le déremboursement des soins d'optique, les franchises médicales, la réduction drastique des effectifs des enseignants, le logement social... toutes ces réformes sont un peu trop voyantes et évidentes !

La communication est un doux euphémisme...

Pendant la campagne présidentielle, le PS et le futur MoDem faisaient l'éloge de la gauche centriste italienne au pouvoir.

Romano Prodi était l'exemple à suivre. Bizarrement, nos amis transalpins ont élu la droite des Berlusconi, Bossi et Fini. Etrange, non, cette défaite cuisante d'un modèle qu'il fallait reproduire en France ?

Est-ce que la défaite a été provoquée parce que Prodi a mené une politique de réformes néo-libérales digne d'un Sarkozy ? Qu'il a brouillé la distinction entre la droite et la gauche, mis à part sur des questions sociétales et humanitaires ? Qu'il a aussi été incapable de résoudre la crise napolitaine des déchets ? Qu'il ne disposait pas également d'une majorité stable ?

Pour changer des débats stériles du PS ou du style de Sarkozy, intéressons-nous encore aux OGM.

On avait évoqué cette merde les OGM à l'occasion du formidable documentaire sur Mosanto.

Un ami m'a transmis la liste de Greenpeace qui répertorie les produits avec ou sans OGM...

Si ça se trouve, nous mangeons déjà des OGM ?

Le bonheur des petits poissons est un véritable régal, de ceux qu'on déguste en prenant tout le temps.

Du sinologue belge Simon Leys, c'est l'ouvrage idéal pour "ceusses" qui ne prennent les transports en commun que quelques minutes ou qui aiment lire quelques pages avant de rejoindre Morphée.

Cet essai est composé de textes courts incisifs, plein d'humour, d'ironie, de tendresse, émaillés ça et là de citations qui valent le détours.

(à Bruxelles)

Débrayons... Ça tombe bien c'est dimanche, jour sans achat...

Il y a tout juste un mois, le 12 mars dernier, les Cure se produisaient à Bercy.

Ils n'étaient pas là pour assurer la promo d'un album, ils jouaient juste pour le plaisir. Des titres, plus ou moins connus, plus ou moins vieux, et même des inédits.

Ça faisait longtemps, une petite image qui n'a rien à voir avec la politique...

Nos pas perdus viennent de lire l'intéressant billet de Liêm Hoang-Ngoc, économiste, maître de conférences à l'université Paris-I intitulé : Trop de rigueur tuera la rigueur dans Le Monde.

Il s'applique à démontrer que la politique de restriction rigueur budgétaire initiée par le gouvernement est une grossière erreur. Compter seulement sur des économies réalisées dans les secteurs sensibles de la fonction publique comme l'éducation et la santé, d'une part ne suffira pas à financer la "flexisécurité" et son revenu de solidarité, d'autre part ralentira d'autant plus l'économie. La rigueur creusera les déficits.

Tandis que les marges bénéficiaires des entreprises grandissent, que les salaires des patrons du CAC 40 explosent, et que les classes privilégiées ont profité d'un cadeau de plus de 15 milliards d'euros grâce au paquet fiscal, la France d'en bas, si chère à un ancien 1er ministre de Chirac, se serre la ceinture.

Les salaires stagnent et les prix des produits de première nécessité grimpent... Ceux qui ont cru aux promesses de N. Sarkozy commencent à déchanter. Il sera bien le président du pouvoir d'achat... qui baisse !

Ici et là, depuis quelques semaines, les salariés montrent leur exaspération. Entendue ce matin sur France Inter, cette caissière de Monoprix, au salaire inférieur à 1000 euros, avouant qu'elle ne faisait plus ses courses à Monop : les produits sont trop chers, le salaire trop bas. La direction de Monoprix propose d'aligner les hausses des salaires sur l'inflation officielle : 2,5 %. Les salariés demandent plus, sachant que l'entreprise a améliorer ses de 8 % en 2007 contre 7,5 % l'année précédente.

Du côté du gouvernement, à part confier des études à des commissions bidons, vouloir chasser du logement social les classes moyennes, augmenter de 5 %, pour la 2ème fois en moins d'un an, le prix du gaz, de bientôt mettre en œuvre un plan drastique pour réduire à une peau de chagrin l'hôpital public et à "dérembourser" des médicaments, force est de constater une certaine impuissance - connivence avec le patronat.

Monoprix, La Redoute, 3 suisses, Damart, La Poste, Eaux minérales de Saint-Amand, SNCF, Snecma, un mouvement social se dessine.

La régression sociale causée par les politiques néo-libérales des Raffarin, Villepin et Fillon n'épargne ni les salariés, ni les fonctionnaires, ni les usagers. Travailler plus pour moins de pouvoir d'achat semble avoir fait long feu

Aussi, débrayer pour gagner plus, même dans des secteurs peu réputés pour leur mobilisation, semble devenir une évidence. Plus que 4 ans, à moins qu'un mouvement social unitaire ne fasse plier Sarkozy et consorts.

Nos pas perdus sont désolés pour les ami-e-s qui viennent ici, mais le blog 2 jours en jours est en grève.

Certain-e-s soulèveront le côté loufoque de cette déclaration sur un site bénévole réalisé par un bénévole, mais nous avons bien la ferme intention de ne pas bloguer.

Bloguer est source de plaisirs mais également de recherches longues et épuisantes. Pour paraphraser Jean-Claude Izzo, nos pas perdus affirment que bloguer fatigue. !

En effet, ce n'est pas facile de :

1. pratiquer systématiquement le copier-coller,
2. de piquer des sujets aux collègues qui ont fait le tour de la toile depuis 24 heures au moins,
3. d'écrire le plus de billets possibles pour exprimer encore moins de choses,
4. de parler de gens et de choses dont on se contrefout,
5. et d'illustrer chaque billet par l'image la plus horriblement banale !

Et dire que Cozop crédite nos pas perdus de 1,3 euros : incroyable, ça vaut beaucoup moins !

Maintenir un tel niveau de médiocrité n'est pas aisé : ça demande du boulot ! Essayez donc ! Vous comprendrez votre douleur...

Bon, allez maintenant, on va devoir prendre notre carte dans une association où nous ne serons ni dépaysés ni trop ridicules.

Mettons donc à profit cette grève pour choisir entre l'UMP et le Nouveau centre !

Et s'il nous reste encore du temps, afin de mieux coller au style bling bling, on abandonnera Linux et Dotclear pour revenir à des logiciels propriétaires très coûteux : payer pour revivre les joies des bugs et des failles de sécurité nous permettra de travailler plus inutilement !

C'était un message de la France d'après !

Evidemment comparer les pistes exposées par notre omniprésident à Cahors pour lutter contre le chômage au Service du travail obligatoire est d'un goût douteux.

On répondra que l'exagération est à la mesure de notre inquiétude ! En bon enfant de coeur, Sarkozy a récité son bréviaire néo-libéral.

Le néo-libéral borné (pléonasme) oppose les actions sociales financées par l'Etat à l'économie :

Les dépenses sociales sont indispensables pour notre pays, mais si le poids des prélèvements obligatoires est tel que les emplois se délocalisent, ça crée des chômeurs en plus et ça fait exploser les dépenses sociales

Le nouveau quoi ? Le Nouveau Centre, boudiou ! C'est la formation composée de notables d'élus de l'ancienne UDF qui sont restés fidèles à la droite. Né entre les deux tours de l'élection présidentielle, le Nouveau centre compte un ministre :Hervé Morin.

Sa participation au gouvernement Fillon n'empêche pas ses membres de garder leur liberté de parole. Qu'on se le dise, le centre ne s'est dilué ni dans le MoDem ni dans l'UMP.

Le Nouveau centre compte des djeuns'. Certes, quand on évoque une telle question, il faut relativiser. Disons que les djeuns' nouveaux centres, fidèles aux vieux centristes, ont également une annexe : les Jeunes centristes.

Les JO par-ci, les JO par là, ras-le-bol des JO...

Aujourd'hui, on ne sera pas loin d'atteindre des sommets dans l'hypocrisie avec la fameuse traversée de la flamme olympique dans Paris : les sportifs porteront haut l'esprit olympique et ses valeurs, sans cautionner le pays qui accueillera les JO... Nuance ! L'honneur est sauf !

l'esprit olympique et ses valeurs sont une bien belle hypocrisie.

C'est ce que nos pas perdus ont entendu au café du commerce, un établissement moderne, récemment équipé du wifi.

Un café, une limonade ou une bière, et voilà le net qui s'invite dans les troquets.

Notre réciteur présidentiel a sévi hier. Il fut bien entendu question de la réforme de l'Etat.

Il en a également profité pour revenir sur la rigueur :

Ce ne sont pas les économies qui feront la réforme, c’est la réforme qui permettra les économies. Et c'est la différence entre la rigueur et la réforme. La rigueur consiste à faire un coût de rabot, on impose à chacun le même effort. Ce que nous faisons, c'est la réforme de l'appareil de l'Etat pour obtenir les économies et la maitrise de la dépense publique.

Très drôle, non ?

Depuis 6 ans que la droite est au pouvoir, elle a laissé filer les déficits publics tout en disant que les réformes étaient indispensables. Aucun de ses budgets n'a respecté les critères budgétaires de l'Union européenne.

Hum, ça c'est de la tactique : la droite a mené les finances publiques dans le gouffre sciemment, et maintenant elle dit que l'Etat ça ne marche pas, qu'il faut donc le réformer : la ficelle est grosse...

L'arrivée de Sarkozy a accéléré le processus, notamment avec le paquet fiscal.

Aujourd'hui, il nous explique que l'Etat est trop lourd, trop dépensier... : il faut réformer dans l'urgence!

En réformant l'Etat on fera des ECONOMIES !

Donc ce n'est pas officiellement la rigueur... même si l'usager devra payer au prix fort des services privatisés...

Une affichette de Miss.Tic qui date de quelques mois mais qui n'en est pas moins d'actualité...

A midi, X, un habitué du café du commerce nous en a sorti une bien bonne :

La droite nous promet du sang et des larmes, des réformes à la hache de la sécu, de la fonction publique, des CDI , et la généralisation de la précarité. Mais...

On en parlait hier, ici même.

Et oui, ça buzzzz contre la finance et la spéculation !

A l'heure où nos pas perdus en remettent une couche, la pétition a déjà recuelli 7434 signatures. Le serveur a même explosé !

Alors, elle est signée ?

LA PETITION !

Vous n'avez pas encore signé la pétition d'ATTAC ?

C'est le début d'une mobilisation citoyenne. En particulier, Attac prépare avec les autres Attac d'Europe une campagne pour mettre en cause la libre circulation des capitaux, l'absence de contrôle public du système bancaire, notamment des banques centrales, les paradis fiscaux, etc., en un mot la financiarisation de l'économie qui détruit peu à peu les sociétés, au Nord comme au Sud.

Décidément, les chaussettes de Perpignan ne suffisaient pas !

Nos pas perdus ont cherché le poisson d'avril de l'année.

Le voici :

Fillon : «il y aura une gestion sérieuse du budget de l'Etat»

Quoi ? Ah, il a vraiment dit ça ! C'est dingue, la droite va gérer sérieusement ! Wouah ! Attention c'est pas la rigueur annoncée par la gauche.